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 NAISSANCE D'UN MUSEE.LOUVRE ABU DHABI
 
Article 
                publié exclusivement sur le site Internet, avec la Lettre 
                n° 370du 
                16 juin 2014
 
 NAISSANCE D'UN MUSEE. LOUVRE ABU DHABI. 
              Enfin nous avons une idée de ce musée déjà fameux avant d'exister 
              et qui fait couler beaucoup d'encre. Ce projet, qui associe aux 
              Emirats Arabes Unis le musée du Louvre et une quinzaine d'organismes 
              français (Pompidou, Orsay, la BNF, le quai Branly, Guimet, Rodin, 
              la Réunion des Musées Nationaux, Versailles, Chambord, etc.), à 
              travers l'Agence France-Muséums, sera en principe accessible au 
              public en décembre 2015. Ce sera le premier musée universel créé 
              au Moyen-Orient. Il présentera, sur 6.000 m2, des collections permanentes 
              constituées à partir d'objets prêtés en rotation, pour des périodes 
              de dix ans, par les musées français, et d'un fond propre que le 
              Louvre Abu Dhabi est en train de se constituer par des achats en 
              ventes publiques. A côté de cela des expositions d'envergure internationales 
              seront présentées sur un espace de 2.000 m2. Dans le hall d'entrée à l'exposition on voit la maquette du futur 
              ensemble de 64.000 m2 construit sur l'île de Saadiyat par Jean Nouvel, 
              protégé du soleil par une immense coupole. Ce sera certainement 
              une grande réussite architecturale, plus intéressante que toutes 
              ces tours qui rivalisent de hauteur.
 L'exposition a pour but de nous montrer quelque 160 objets déjà 
              acquis par le Louvre Abu Dhabi depuis 2009 pour sa collection permanente. 
              Ceux qui lui seront prêtés ne sont donc pas exposés ici. L'ensemble 
              est tout à fait surprenant car on a peine à imaginer que l'on puisse 
              trouver sur le marché autant d'objets, d'une telle qualité, devenus 
              rares aujourd'hui. Le parcours se déroule en une quinzaine d'étapes 
              qui vont de l'antiquité à la peinture contemporaine.
 Dans « puiser dans le passé pour bâtir l'avenir » et 
              « les mondes antiques » on peut admirer, entre autres, 
              une remarquable statuette, « Princesse » de Bactriane, 
              de la fin du IIIe millénaire ou du début du IIe millénaire avant 
              J.-C. et un Bracelet aux figures de lion, en or, du VIIIe-VIIe 
              siècle av. J.-C. provenant de l'Azerbaïdjan iranien. Mais nous avons 
              aussi des Têtes de Bouddha, un Stupa reliquaire du 
              début de notre ère, une Statue romaine représentant un orateur, 
              des vases chinois et grecs d'avant notre ère et la magnifique Fibule 
              aquiliforme de Domagnano du Ve siècle ap. J.-C.
 Avec la section « Sous le signe du sacré », le Louvre 
              Abu Dhabi, dans son esprit d'universalisme, nous présente des témoignages 
              laissés par les trois religions du Livre (judaïsme, christianisme 
              et islam) d'une part, et par l'hindouisme, le bouddhisme et l'animisme 
              d'autre part. Sculptures d'Allemagne ou du Mali, manuscrits anciens, 
              Châsse des trois rois (Limoges, vers 1200), Vierge à l'enfant 
              en ivoire (Paris, 1300-1330) illustrent, entre autres, cette section.
 « Renaissance et première modernité » nous montre des 
              céramiques d'Iran, d'Afghanistan et surtout de l'Empire ottoman 
              (Iznik), ainsi que des tableaux italiens des XVe et XVIe siècle 
              (Bellini, Bassano). Après un somptueux Décor de boiserie parisien 
              du XVIIe siècle, divers objets (coq, heurtoir, aiguière, riche Collier 
              de l'ordre de la Toison d'or, etc.), de provenances diverses, 
              et des peintures orientales (Iran, Inde, Japon), nous abordons la 
              grande peinture européenne avec des toiles de Murillo, Jordaens, 
              Giordano, etc., la sculpture avec de magnifiques originaux en plâtre 
              de Canova (Les Pugilistes, fin XVIIIe) et la tapisserie (Beauvais, 
              fin XVIIe-début XVIIIe). Les personnages dénudés féminins ne sont 
              pas absents, comme dans ce Thésée retrouvant les armes de son 
              père de Laurent de la Hyre (vers 1639-1641), et montrent que 
              le Louvre Abu Dhabi saura dépasser les principes des pays islamiques 
              traditionnels.
 Les dernières sections sont consacrées à la peinture moderne, avec 
              des toiles de Ingres, Corot, Gauguin, Caillebotte, Manet, pour ne 
              citer que les plus connus, divers ornements (plats, lampes de mosquée, 
              vases, meubles, carafes, services à thé, etc.) et des œuvres du 
              XXe siècle. Parmi celles-ci on remarque un mobile de Calder, des 
              toiles de Klee, Picasso, Mondrian, Klein et surtout un ensemble 
              de neuf grandes toiles (Untitled I-IX, 2008) de Cy Twombly. 
              Au final cette exposition est une agréable surprise qui donne un 
              avant-goût très prometteur de ce futur musée. Musée du Louvre 
              1er. Jusqu'au 28 juillet 2014. Pour 
              voir notre sélection de visuels, cliquez ici. 
              Lien : www.louvre.fr.
 
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