MUSEE RODIN
Réouverture
Article
publié dans la Lettre n° 393
le
29 février 2016
MUSEE RODIN. REOUVERTURE. Né en 1840, Auguste Rodin est universellement reconnu à partir de 1900 grâce à son exposition personnelle au pavillon de l’Alma, construit en marge de l’exposition universelle. Les commandes affluent. Conseillé par son secrétaire, le poète Rainer Maria Rilke, il loue en 1908 plusieurs salons du rez-de-chaussée de l’Hôtel Biron, un édifice achevé en 1730, acquis par l’État suite à la loi de 1905 séparant l’église et l’État, et voué à la démolition. En 1909 Rodin propose à l’État de lui léguer toute son œuvre et sa collection d’Antiques. Il écrit « Je demande à l’État de garder en l’Hôtel Biron, qui sera le musée Rodin, toutes ces collections, me réservant d’y résider toute ma vie ». Il meurt en 1917, deux ans avant l’ouverture du musée.
Le musée Rodin comporte deux sites, celui de Paris (28 000 m2) et celui de Meudon, la villa des Brillants (34 000 m2). Ses collections comprennent 33 797 œuvres : 6 775 sculptures, 6 466 Antiques, 206 peintures, 256 meubles anciens, 9 094 dessins et estampes, 11 000 photographies. Rodin avait prévu le financement de son musée en permettant à celui-ci de vendre des éditions originales de bronzes tirées à partir des moules et modèles figurant dans les collections, limitées à 12 exemplaires. Grâce à cela, c’est aujourd’hui le seul musée national entièrement autofinancé.
Presqu’un siècle après son ouverture le musée n’était plus adapté à notre époque et à l’accueil de 700 000 visiteurs par an. Un énorme chantier de restauration et de rénovation est lancé en 2012 et se termine en 2015. Toute la structure du bâtiment est reprise : planchers, parquets, fenêtres, huisseries, toiture. L’accueil des visiteurs est mis en conformité avec les exigences modernes (accès pour les handicapés, ascenseur, etc.). Le parcours de la visite est entièrement repensé afin de mettre la sculpture au cœur de celui-ci et de permettre au public de mieux appréhender les techniques de la sculpture et le processus de création chez Rodin. Le visiteur chemine de salle en salle, 19 en tout avec la nouvelle salle consacrée aux arts graphiques. Il passe progressivement, au rez-de-chaussée, des débuts et de la jeunesse de Rodin jusqu’à 1889, année où la notoriété de l’artiste est confirmée, admirant au passage ses travaux pour la Porte de l’Enfer et ses monuments publics et termine dans une pièce qui évoque, grâce à des photographies d’époque, la présence de Rodin à l’Hôtel Biron.
Au premier étage, le parcours continue avec les travaux de Rodin pour les monuments à Victor Hugo et Balzac, ses relations avec d’autres artistes, quelques tableaux (Monet, van Gogh, Renoir) provenant de sa collection, etc. Une salle est consacrée à Camille Claudel, selon la suggestion qu’avait faite à Rodin le critique d’art Mathias Morhardt. Une autre est consacrée aux Antiques, 123 pièces sorties des réserves, accrochées aux murs, présentées sur des sellettes ou protégées dans des vitrines, en face de l’Homme qui marche, qui fait écho aux figures de l’Antiquité mutilées par le temps.
Le blanc des murs a été remplacé par un « Biron gray » (gris taupe) au rez-de-chaussée et un « Blue grey » (gris vert) à l’étage, élaborés spécialement pour le musée afin de valoriser aussi bien les marbres et les plâtres que les bronzes. Ces couleurs s’harmonisent aussi avec les magnifiques boiseries de certaines salles. L’ensemble est un régal et met bien en valeur les 600 œuvres qu’il est possible de voir maintenant, la plupart ayant été restaurées. Le visiteur pourra continuer sa visite en se promenant dans le jardin (qui bénéficiera prochainement lui-aussi d’une restauration), où sont exposées une trentaine de grandes sculptures (le Penseur, les Bourgeois de Calais, la Porte de l’Enfer, etc.). Une restauration exemplaire qui met vraiment à l’honneur l’œuvre d’un des plus grands sculpteurs de l’Histoire. Musée Rodin 7e. Lien : www.musee-rodin.fr.
Retour
à l'index des expositions
Page
d'accueil de « Spectacles Sélection »
|