MONET, 1840-1926

Article publié dans la Lettre n° 319
du 6 décembre 2010


CLAUDE MONET, né à Paris en 1840, est à l’honneur en ce moment dans notre capitale. En effet nous avons la présentation permanente au musée de l’Orangerie, depuis 1927, des «Grandes Décorations des Nymphéas», qui l’occupèrent de 1914 jusqu’à sa mort et qu’il légua à l’Etat. Ensuite le musée Marmottan Monet lui consacre une exposition inédite en présentant l’intégralité de sa collection Monet, la plus riche au monde. Enfin nous pouvons voir au Grand Palais une vaste rétrospective de l’œuvre de Claude Monet. Ainsi, il nous est donné de voir à Paris, en ce moment, près du tiers de son œuvre, dont les peintures les plus emblématiques.

MONET, 1840-1926. L’exposition est impressionnante, non pas tant par les œuvres exposées, toutes bien connues et dont les plus grandes (Déjeuner sur l’herbe, 1865) sont au musée d’Orsay, mais par le nombre (près de 170) et par les rapprochements et regroupements qui sont faits, en particulier avec les séries. Cette grande rétrospective est la première à Paris depuis celle de 1980, au même endroit. Elle aborde la totalité de l’œuvre de cet artiste avec lequel s’accomplit le passage du XIXe au XXe siècle, à travers 16 sections retraçant aussi bien la chronologie que les thèmes abordés.
Nous commençons avec des peintures faites dans la forêt de Fontainebleau, comme l’avaient fait avant lui les peintres de Barbizon, puis des toiles peintes en Normandie (Terrasse à Sainte-Adresse, 1867) de 1864 à 1874 et à Argenteuil (La Grenouillère, 1869) ou Paris, durant la même période. Viennent ensuite les sections consacrées à Vétheuil (La Débâcle, temps gris, 1880) où il partage une maison avec le collectionneur Ernest Hoschedé, à la Normandie de nouveau, mais dans les années 1880 (La Manneporte, 1883), à Belle-Île, à la Creuse et à la Méditerranée.
Les sections suivantes sont dédiées aux figures et portraits (Méditation, Madame Monet au canapé, 1870-1871), aux natures mortes (Nature morte au melon, 1872) et surtout aux répétitions. Nous avons ainsi la chance de voir et de pouvoir comparer cinq « meules » (Meule, effet de neige, le matin, 1891), cinq « peupliers » (Effets de vents, série de peupliers, 1891) et cinq « cathédrales de Rouen » (Rouen, le portail et la tour d’Albane, plein soleil, 1893-1894), tous peints à différentes heures du jour et différentes saisons et assez représentatifs des séries complètes. Ces toiles illustrent pleinement les études de lumière et d’atmosphère de Monet.
Il participa en 1874 à la première exposition impressionniste et fut présent à cinq des huit expositions du groupe. C’est dire l’importance qu’il donna à cette forme de représentation, non seulement pour les paysages, dans lesquels il excella, mais aussi dans les portraits et les natures mortes.
Les dernières sections sont consacrées pour l’essentiel aux œuvres qu’il peignit après 1900, en particulier à Giverny où il s’installa en 1883 et où il fit creuser le fameux bassin aux nymphéas (En Norvégienne, 1887), mais aussi à Londres où il s’était réfugié en 1870 pendant la guerre franco-prussienne et où il revient régulièrement à partir de 1899 (Le Parlement, effet de soleil, 1903) et à Venise (Le Palais Contarini, 1908).
Enfin deux sections sont consacrées à la décoration, avec les jardins et les Nymphéas (Les Dindons, 1877 - Glycines, 1917-1920) mais ces sujets sont représentés de manière beaucoup plus complète au Musée Marmottan Monet (lire l'article) et spectaculaire à l’Orangerie. Aucune découverte donc, ce qui est normal pour un peintre aussi connu, étudié et exposé, mais un ensemble de peintures tout à fait étourdissant. Grand Palais 8e. Jusqu’au 24 janvier 2011. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.rmn.fr.


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