MODIGLIANI
« L’ange au visage grave »

Article publié dans la Lettre n°206 du 25 novembre 2002



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MODIGLIANI « L’ange au visage grave ». Voici une exposition tout à fait intéressante, avec une scénographie originale, consacrée à l’un des peintres les plus populaires du siècle. Cela explique que les amateurs de ce peintre « maudit » , né à Livourne, en Italie, en 1884 et mort à Paris à l’âge de 35 ans d’une maladie pulmonaire, se bousculent à l’entrée du Musée. Si les collectionneurs et les musées aiment ce peintre, la multitude de faux, authentifiés par les proches de l’artiste, y compris par sa fille, qui ne l’avait jamais connu, qui profitèrent de cette manne, a jeté le discrédit sur toute l’œuvre de Modigliani.
En présentant le quart des œuvres de l’artiste, dont le tiers de ses tableaux, cette exposition a donc aussi pour but de faire le tri et de réhabiliter auprès des universitaires et des scientifiques un peintre qui n’a jamais été étudié comme il se doit, c’est-à-dire comme l’un des artistes les plus marquants de l’histoire de l’Art du 20e siècle. Modigliani est lui aussi un peintre d’avant-garde qui s’inscrit dans la lignée de Derain, Matisse et Picasso, même s’il est resté volontairement à l’écart des cercles, circuits et groupes qui formaient les autres avant-gardes.
Parmi la centaine de tableaux, dont plus du tiers n’a jamais été exposé en France, se trouvent les plus célèbres portraits de Zborowski, un poète polonais qui devint son marchand, ceux de Paul Guillaume, célèbre marchand, des nus admirables et pourtant très décriés à l’époque, avec interdiction d’être exposés en vitrine !, des portraits de ses compagnes, dont Jeanne Hébuterne qui se suicidera, enceinte, le lendemain de sa mort, et de ses amis : Soutine, Kisling, Max Jacob … On y voit aussi l’un des quatre paysages qu’on lui connaît.
L’exposition nous montre également un ensemble tout aussi rare de dessins et quelques sculptures (cariatides) en liaison avec son projet hollywoodien du Temple de la volupté. Conscient de l’imminence de sa mort, Modigliani écrivit à son ami et mécène, le Docteur Paul Alexandre : « Le bonheur est un ange au visage grave », signé « Le ressuscité ». Musée du Luxembourg 6e. Jusqu’au 2 mars 2003. Lien: www.museeduluxembourg.fr.

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