
MEMOIRES VIVES
Article
publié exclusivement sur le site Internet, avec la Lettre
n° 370
du
16 juin 2014
MEMOIRES VIVES. C’est la première
manifestation organisée dans le cade des 30 ANS de la Fondation
Cartier pour l’art contemporain. D’autres suivront jusqu’en mars
2015. On ne présente plus cette fondation qui a magistralement œuvré
pour faire connaître de jeunes artistes ou faire des expositions
sur des sujets que l’on n’attendait pas comme Hommage à Ferrari
(1987), Vraiment faux (1988) ou Mathématiques, un dépaysement
soudain (2011). Mais à côté de cette centaine d’expositions
la fondation s’illustre surtout par son travail de mécénat. Elle
a ainsi commandé plus de 800 œuvres à toutes sortes d’artistes,
y compris de jeunes artistes quasiment inconnus.
Inaugurée le 20 octobre 1984 à Jouy-en-Josas, dans le Domaine de
Montcel où se trouvait déjà un parc de sculptures avec le Long
Term Parking créé par Arman en 1982, la Fondation Cartier repose
sur trois règles. La première est la place centrale accordée à l’artiste
et à la création. A ce titre elle invite en résidence à Jouy-en-Josas
de nombreux artistes, tant français qu’étrangers. De même, après
les évènements de Tian’anmen, elle aide des artistes chinois à obtenir
des papiers pour travailler en France. La deuxième est de privilégier
la transversalité. Elle réserve ainsi une place importante au design,
aux expositions thématiques, au spectacle vivant comme le concert
du Velvet Underground avec Lou Reed en 1990 et fait appel à des
designers plutôt qu’à des muséographes pour présenter les expositions.
Enfin il y a une séparation radicale entre la Fondation Cartier
et la Maison Cartier, ce qui lui donne une totale indépendance.
Autre caractéristique, la fondation s’autorise à revendre les œuvres
qu’elle a acquises. Elle ne se constitue donc pas une collection
bien qu’elle possède des centaines d’œuvres. Nous en avons un bon
nombre présenté en ce moment à l’occasion de ces 30 ANS dans le
magnifique bâtiment du boulevard Raspail.
Cet édifice, construit en 1994 par Jean Nouvel, déjà connu à Paris
à l’époque pour l’Institut du Monde arabe (1987) et depuis pour
le Musée du Quai Branly (2006) s’inscrit discrètement dans le parc
où Châteaubriand planta le cèdre du Liban toujours présent. Le bâtiment
est totalement transparent avec des bureaux à peine visibles dans
les étages et un rez-de-chaussée sans mur, haut de huit mètres,
que l’on peut agencer comme on veut, ouvrir sur l’extérieur (les
parois de verre sont coulissantes) ou recouvrir d’une bâche pour
avoir l’obscurité. Le sous-sol en revanche est totalement fermé
avec des murs sur lesquels on peut accrocher des œuvres.
Avec Mémoires vives, la fondation nous présente quelques-unes
des œuvres les plus emblématiques qu’elle ait commandées. C’est
ainsi que nous avons Kelvin 40 (2003) de Mark Newson, un
avion grandeur nature, ou la sculpture géante In Bed (2005)
de Ron Mueck, dont l’exposition attira plus de 300.000 visiteurs
en 2013 en ce lieu (Lettre 356). On y trouve aussi un choix
de vidéos, films, diaporamas, programmé par David Lynch. Les œuvres
sont permutées. Chaque mois certaines sont remplacées par de nouvelles
afin de permettre aux visiteurs de voir un maximum d’œuvres commandées
par la fondation. L’ensemble, très varié, faisant appel à toutes
les formes d’expression artistique est une grande réussite. Fondation
Cartier pour l’art contemporain 14e. Jusqu’au 21 septembre 2014.
Pour
voir notre sélection de visuels, cliquez ici.
Lien : www.fondation.cartier.com.
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