MAYAS
Révélation d'un temps sans fin

Article publié exclusivement sur le site Internet, avec la Lettre n° 376
du 29 décembre 2014

Pour voir le parcours en images de l'exposition, cliquez ici.


MAYAS. Révélation d'un temps sans fin. Le peuple maya, par sa culture ancienne et spectaculaire, son immense patrimoine, ses centaines de cités perdues dans la jungle, est l'une des civilisations précolombiennes les plus fascinantes. Après Teotihuacan, cité des dieux (Lettre 303), le Musée du Quai Branly nous présente aujourd'hui quelque 385 pièces permettant d'avoir un aperçu très complet de cette civilisation. Elles sont prêtées par une quarantaine de musées et d'institutions mexicains et certaines sont des chefs-d'œuvre qu'il est difficile de voir en dehors du Mexique.
Le parcours de l'exposition est à la fois thématique et progressif. Les objets présentés proviennent de diverses régions du Mexique et de différentes époques, montrant ainsi l'extraordinaire longévité de cette civilisation, qui avait conçu un calendrier construit sur divers cycles dont un de 5125 ans ! Les huit étapes du parcours sont intitulées L'Homme et la nature ; Société et vie quotidienne ; L'Homme, le temps, les astres ; Le cœur des cités ; Les élites gouvernantes et leur historiographie ; Les forces sacrées ; L'Homme face au divin, les rites ; «Entrer dans le chemin» : les rites funéraires. La lecture de ces intitulés montre à l'évidence l'importance que revêt la religion chez les mayas.
On constate les grandes similitudes qui existent entre cette civilisation et ses temples en forme de pyramides et la civilisation égyptienne, même si cette analogie n'est pas mentionnée ici. Comme en Egypte et dans d'autres civilisations, la Chine des Hans par exemple, les défunts appartenant aux classes dirigeantes étaient inhumés avec des objets de la vie courante, voire leur chien ou encore des serviteurs sacrifiés à cette occasion. Le sacrifice d'êtres humains, voire l'autosacrifice, était une pratique courante chez les mayas. En effet, selon les mythes, les hommes furent créés avec du maïs (la plante sacrée des mayas) et du sang divin. En échange ils doivent offrir leur propre sang pour nourrir les divinités.
Les objets présentés et les commentaires qui les accompagnent permettent de comprendre comment vivaient les mayas. En dehors des théories divines sur la création du monde et de l'Homme, sur la mort et sur l'au-delà, les mayas perfectionnèrent le calendrier mis au point par les olmèques et créèrent une écriture leur permettant de consigner tous les évènements importants depuis la reconfiguration du cosmos par les dieux créateurs. C'est après avoir compris que cette écriture comprenait deux sortes de glyphes : les logogrammes, pour exprimer un mot entier, et les phonogrammes, pour transcrire un son simple ou une syllabe que l'on a pu déchiffrer cette langue. Fait remarquable, les descendants des mayas parlent aujourd'hui encore une langue proche de celle de leurs lointains ancêtres, dont l'origine remonte à la préhistoire, vers 2600 avant notre ère, et dont la fin correspond à la conquête espagnole en 1521.
Les mayas étaient bien sûr de grands bâtisseurs, dont on retrouve peu à peu les fabuleuses cités qu'ils édifièrent au cours des âges et qu'ils abandonnèrent au fil du temps. L'exposition nous présente de nombreux éléments d'architecture et de décor, des divinités la plupart du temps, montrant là aussi la science et l'inventivité de ce peuple. Mais bien sûr ce sont les innombrables objets artistiques tels que des statuettes, parfois en or, des bijoux, des céramiques et des masques funéraires en jade, comme ceux que nous avions vus à la Pinacothèque de Paris (Lettre 338) qui retiennent le plus notre attention. Même si nous ne devinons pas toujours, sans explication, à quels usages ils étaient destinés, ils suscitent une vive émotion artistique. Une exposition rare - c'est la première de ce genre en France - et d'une très grande diversité. Musée du Quai Branly 7e. Jusqu'au 8 février 2015. Lien : www.quaibranly.fr.


Retour à l'index des expositions

Page d'accueil de « Spectacles Sélection »