LE MAROC CONTEMPORAIN

Article publié dans la Lettre n° 376
le 29 décembre 2014

Pour voir le parcours en images et en vidéos de l'exposition, cliquez ici.

LE MAROC CONTEMPORAIN. En lien avec l’exposition « Le Maroc médiéval » au Louvre, l’Institut du Monde Arabe nous présente un vaste choix d’œuvres d’artistes marocains contemporains. Toutes les techniques sont utilisées, de la peinture à la vidéo, en passant par la photographie, la sculpture, les tissus et tapis, les œuvres composites et même la couture, tandis que sur le parvis, une vaste tente du sud marocain abrite un café arabe et une exposition d’objets décoratifs.
La première salle dans laquelle nous entrons est occupée par une installation, au centre, composée d’un ring de boxe sur lequel trône une énorme machine qui pourrait être une sorte de presse (?). Le plus intéressant est autour de la salle, avec des peintures d’Abderrazzak Benyakhlef, Les Crucifiés du désespoir (2002), d’Abdellatif Ilkem, Dogs (2013), Flies (2014), de Yassine Balbziouni, Jeux d’enfants (2013), El Giro (2014) ou encore de Mustapha Belkadi (dit Belka), Le Malabar (2010), Délire des muselées (2011), L’Adepte (2014).
Dans de petites salles alentour nous pouvons voir d’autres installations et des vidéos, comme Crossing qui narre les souffrances de ceux qui, fuyant les guerres ou la misère, tentent de gagner l’Europe au péril de leur vie. Mais le plus passionnant à voir, malheureusement seulement depuis le seuil de la porte, est l’installation d’art numérique et de mapping 3D, 9oualab, de Younès Atbane, Zouhair Atbane et Omar Sabrou.
Dans une autre salle, posées à même le sol, deux sculptures de Fathiya Tahiri représentant des personnages plus ou moins féminins, Cogitum et Egoïsme, attirent inévitablement le regard. Au mur, des toiles d’El Imam Djimi, Sans Titre, rappellent l’art pariétal de Lascaux. Plus loin, parmi les photographies, celles de Randa Maroufi rendent compte de la vie des jeunes filles dans le Maroc d’aujourd’hui.
Après une exposition de robes, caftans et autres vêtements confectionnés dans les matériaux les plus divers, nous pénétrons dans une vaste salle où tout un mur est recouvert de tapis multicolores tandis que des objets divers sont disposés un peu partout. Parmi ceux-ci, nous notons tout particulièrement cette cocotte-minute qui a éclaté, intitulée Monde arabe sous pression, de Batoul S’himi (2014) !
On le voit, c’est une exposition variée, montrant que certains artistes travaillent sans lien avec la culture et les traditions de leur pays, tandis que d’autres puisent leur inspiration dans celles-ci. On regrettera toutefois la pauvreté de l’accrochage et de la scénographie. Problème de temps, de lieu, de moyens ? Institut du Monde Arabe 5e. Jusqu’au 25 janvier 2015. Lien : www.imarabe.org.

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