MARCEL DUCHAMP. LA PEINTURE MÊME

Article publié dans la Lettre n° 373
le 27 octobre 2014

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MARCEL DUCHAMP. LA PEINTURE MÊME. Le Centre Pompidou présente, avec une centaine d’œuvres, le travail pictural de Marcel Duchamp en mettant en regard de ses peintures et autres productions, les tableaux et ouvrages qui l’ont inspiré.
Né en 1887, Duchamp est fasciné par les toiles de Manet, « le grand homme », exposés au Salon d’automne de 1905 et par ceux de Derain et Matisse, qui créent le scandale de la « Cage aux Fauves » ! Suite à cela, il stylise le dessin de ses figures et les insère dans un contexte abstrait. Il crée ainsi, selon ses dires, une peinture « antirétinienne » ou « métaréaliste ».
Mais ses sources d’inspiration et de recherche sont nombreuses. Cela va des jeux des baraques de foire comme le Jeu de massacre « Noce de Nini pattes-en-l’air » (vers 1900), des chronophotographies de Marey et des films de Mélies, jusqu’aux moteurs, hélices et machines mécaniques diverses, en passant par les études sur la lumière et les rayons X. Cet ensemble de connaissances conduit Duchamp à présenter des objets de la vie courante, tel un urinoir, un porte-bouteilles ou même la Joconde, à peine modifiés, comme des œuvres d’art (des Readymade) ou à réaliser des objets proches de ceux de la vie courante comme sa Roue de bicyclette sur un tabouret (1913/1964).
Les différentes étapes du parcours, « climat érotique », « des nus », « apparition d’une apparence », « déthéoriser le cubisme », « pudeur mécanique », « inconscient organique », « peinture de précision et beauté d’indifférence » conduisent à l’œuvre majeure et ultime de Duchamp, La Mariée mise à nue par ses célibataires, même, ou Le Grand Verre, qu’il réalise à New-York. Il en existe plusieurs répliques dont celle que nous voyons ici (1991-1992, conservée à Stockholm). Cette œuvre énigmatique, commencée en 1915 et « définitivement inachevée », selon Duchamp, en 1923, reste hermétique et donne lieu à une exégèse infinie.
Au final nous avons ici une exposition très intéressante sur le parcours de cet artiste, ses influences, ses recherches, et cela nous permet de voir aussi, dans une belle scénographie, des tableaux et sculptures de Cranach l’Ancien, Dürer, Manet, Redon, Brancusi, Böcklin, Braque, de Chirico, Derain, Kandinsky, Kupka, Léger, Man Ray, Martini, Matisse, Picabia, Picasso, et bien d’autres. Centre Pompidou 4e. Jusqu’au 5 janvier 2015. Lien : www.centrepompidou.fr.


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