MAGRITTE

Article publié dans la Lettre n° 210


MAGRITTE. Après la très importante rétrospective consacrée à René Magritte en 1998 à Bruxelles, dont nous avions exceptionnellement rendu compte dans la Lettre 143, c’est au tour de Paris de rendre hommage à cet immense artiste surréaliste. L’exposition adopte un parcours chronologique qui, laissant de coté les débuts de l’artiste (influence du fauvisme et du cubisme), va de 1925 (rencontre déterminante avec l’œuvre de De Chirico) à sa mort en 1967.
Avec une centaine de toiles et une vingtaine d’objets et gouaches dont deux grandes sculptures en bronze (Les Misanthropes – Madame Récamier de David), le visiteur a une illustration complète de l’œuvre foisonnante et variée de Magritte. Les figures récurrentes : homme au chapeau melon, réverbère, corps de femme, grelot, rocher, forêt, etc., sont là, de même que sa célèbre toile La Trahison des images (une pipe avec la légende « ceci n’est pas une pipe ») qu’il a commentée en insistant sur le fait qu’en aucun cas « l’image n’est à confondre avec la chose représentée ».
Les titres de ses tableaux, choisis avec ses amis selon le principe de « l’invention collective », font partie eux aussi du mystère de l’œuvre. « Les titres des tableaux ne sont pas des explications et les tableaux ne sont pas des illustrations du titre » expliquait Magritte. Chacun de ses tableaux est une recherche nouvelle pour faire voir le mystère inhérent aux objets de la réalité quotidienne et s’interroger sur l’évidence de cette réalité.
Le visiteur pourra se laisser imprégner par l’atmosphère subtile qui se dégage de ces œuvres étranges et envoûtantes, très lisibles et pourtant mystérieuses, qui ont influencé bon nombre de peintres contemporains (Pop Art, Art conceptuel). Galerie nationale du Jeu de Paume 8e (01.47.03.12.52) jusqu’au 9 juin 2003. Pour voir notre sélection de photographies, cliquez ici. Lien: www.jeudepaume.org/index_flash.htm


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