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LOUIS XV
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Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°562 du 25 janvier 2023 |
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INTRODUCTION
I - L'HOMME PRIVÉ
La pendule de Passemant
Icône du règne mais aussi des passions personnelles de Louis XV, la pendule est le fruit d’un travail considérable et obstiné. L’ingénieur Passemant a consacré 20 ans aux calculs de la sphère mouvante: 12 pour sa conception et l'établissement des tables astronomiques jusqu'en 9999, et 8 à y travailler. L'horloger Dauthiau a employé 12 années à en combiner et exécuter le mouvement, et les bronziers Caffiéri 3 années pour concevoir et réaliser le cabinet en bronze doré, chef-d'œuvre de l’art rocaille, selon le dessin choisi par le roi. Le mécanisme fut examiné et approuvé par l'Académie royale des Sciences le 23 août 1749, et acquis par le roi l'année suivante.
La pendule achevée fut installée à Versailles le 15 janvier 1754. Témoignant de «la gloire des Arts et des Sciences» autant que du génie de la nation, elle fut exceptée des ventes révolutionnaires en 1792.La sphère mouvante abrite un planétaire représentant le système solaire héliocentrique. On peut y voir le mouvement et les positions des planètes autour du Soleil – Mercure, Vénus, Terre, Lune, Mars, Jupiter, Saturne – ainsi que la révolution et rotation de la Lune autour de la Terre. Elle permet de connaître les deux équinoxes, les deux solstices ainsi que les éclipses solaires et lunaires.
Le cadran composé de soixante et un cartouches émaillés donne l’heure, la minute vraie (solaire), la minute moyenne et la seconde : la pendule marque ainsi l’équation du temps.
Les guichets du calendrier affichent les jours de la semaine, le quantième, le mois et le millésime de l’année jusqu’en 9999, en tenant compte des années bissextiles. Le disque tournant indique les phases ou âges de la Lune.
Le pendule a compensation thermique, composé d’acier et cuivre, bat la seconde. La différence de dilatation des métaux actionne une lentille servant de thermomètre naturel.
L'enfant roi
Ce portrait collectif, d’une ampleur exceptionnelle, est une œuvre singulière à plus d’un titre. Les portraits familiaux de cette envergure étaient rares à l’époque et plutôt l’apanage des familles aristocratiques. Or Madame Mercier était issue de la bourgeoisie parisienne et rien ne la destinait à un tel faste: elle acquit statut et fortune lorsqu'elle devint la nourrice du futur Louis XV et ce portrait légitimise sa nouvelle position sociale. La composition s’ordonne autour de la figure majestueuse de la nourrice tenant avec fierté et ostentation un portrait en buste du jeune roi admiré par tous les membres de la famille.
ENFANCE. Louis XV naît sous le signe de la mort, seul enfant rescapé d’une effroyable hécatombe qui décima, en moins de deux ans, les trois générations d’héritiers présomptifs de Louis XIV. C'est sur ce frêle enfant de 2 ans que repose la destinée de la France. Frappé de maladie à son tour, il est arraché à la mort par Mme de Ventadour, Gouvernante des Enfants de France, qui interdit absolument aux médecins, venant d’infliger à son grand frère une saignée fatale, de l’approcher. Celle qu'il appelle désormais « Maman Ventadour » lui apportera réconfort et affection. Louis XV lui vouera tout au long de sa vie un amour aussi profond qu’inaltérable.
ÉDUCATION. Durant sa petite enfance, Louis XV grandit «entre les mains des femmes», sous la supervision de Mme de Maintenon. Selon ses principes éducatifs, cette dernière interdit qu’on le réprimande ou lui impose aucune contrainte, pour ne pas habituer le futur roi à obéir. Le petit Louis XV jouit donc d’une grande liberté jusqu’à l’âge de 7ans où, selon la tradition, il « passe aux hommes ». Commence alors l'instruction du « métier de roi », une éducation savante placée sous la direction du Régent, Philippe d'Orléans, et du cardinal de Fleury.
MARIAGE. Dernier survivant, en France, de la dynastie des Bourbons, il importe de marier au plus vite le jeune roi afin de lui assurer une descendance et dissiper les angoisses dynastiques. La France et l'Espagne ont convenu d’un double mariage qui scellera leur alliance: la fille du roi d’Espagne épousera Louis XV, tandis que l'héritier du trône espagnol se mariera avec la fille du Régent. Âgée d’à peine 4 ans, l’infante d’Espagne arrive à Versailles au printemps 1722. Vive et pleine d’esprit, elle se dit vite très éprise de son roi, particulièrement beau. Répugnant à se marier si jeune et ayant donné son consentement de mauvaise grâce, Louis XV lui adressera à peine la parole. Jugée finalement trop juvénile pour avoir des enfants, l'enfant est brutalement renvoyée en Espagne trois ans plus tard.
LE SACRE marque la fin de l'enfance, ouvrant au roi la porte du pouvoir personnel. Le 25 octobre 1722, à l’âge de 11 ans, Louis XV est sacré en la cathédrale de Reims, ville du sacre en mémoire du baptême de Clovis, premier roi francs chrétien.
La cérémonie du sacre
Louis XV atteignit sa majorité le jour de ses treize ans révolus, soit le 16 février 1723. La Régence prenait fin officiellement, ce que manifesta solennellement le lit de justice « de majorité » organisé par le Parlement dans le Palais de la cité à Paris. Cette cérémonie officialisant la rencontre entre le jeune roi et le Parlement se déroula dans la grand’chambre du palais parée pour l’occasion de velours bleu fleurdelysé. Le point de vue choisi par l'artiste permet de placer le roi, installé sur son trône à l’un des angles de la pièce, au centre de la composition.
Le sacre est le fondement essentiel de l’absolutisme monarchique puisqu'il confère au souverain sa légitimité en révélant l’origine divine de ses pouvoirs. En Europe, seul le roi de France, monarque « de Droit Divin », tire son pouvoir de Dieu, et non du Pape ou de l'Empereur.La cérémonie se déroule selon une liturgie bien établie, en trois temps:
- LE SERMENT de protection à l’Église et au royaume. Le roi reçoit alors les insignes chevaleresques symbolisant la fonction militaire : bottines, éperons, épée « de Charlemagne ».
- L'ONCTION réalisée avec un mélange de Saint-Chrême, l'huile contenue dans la sainte-ampoule, censée avoir servi lors du baptême de Clovis, lui confère la sacralité. Le roi reçoit les insignes royaux: anneau représentant l'union mystique entre le roi et l’Église, le sceptre symbolisant le commandement, la main de justice symbolisant la justice.
- LE COURONNEMENT : tenant le sceptre et la main de justice, le roi reçoit la couronne d’or maintenue au-dessus de sa tête par l'archevêque. Drapé dans le manteau royal, il est conduit sur un trône afin de recevoir les hommages, tandis que les pairs prononcent tout haut la formule traditionnelle: Vivat rex in aeternum. [Vive le roi pour toujours].
La Famille
L'Histoire a davantage retenu les liens entre Louis XV et ses favorites que ceux avec sa famille. Pourtant, elle lui fut essentielle. Ayant souffert d’avoir grandi sans parents ni frères et sœurs, elle fut pour lui un refuge et une source constante d’apaisement. Si pendant les premières années ses relations avec la reine furent parfaites, elles se distancièrent après ses nombreuses grossesses. Cependant Louis XV lui fut toujours attaché et redevint plus attentionné sur les conseils de Madame de Pompadour.Les rapports avec ses enfants évoluèrent, devenant moins contraints plus ils grandissaient. Avec le temps, il leur réserva des moments d'intimité, notamment en soupant seul avec eux dans ses cabinets. Si son fils, le Dauphin, lui conserva une distance respectueuse, ses filles auxquelles il attribua des surnoms, furent plus proches de lui et il prit habitude de leur rendre visite de manière quasi quotidienne. Dans ses dernières années, il reporta une grande part de son affection paternelle vers ses petits-enfants, comme en témoigne la correspondance privée échangée avec son gendre l’Infant de Parme.
Le roi en son intérieur : les soupers des cabinets
LES SOUPERS DES CABINETS
Le roi avait environ vingt-cinq ans lorsque débutèrent les fameux soupers organisés dans les salles à manger de ses cabinets privés où étaient invités les courtisans dont il aimait s’entourer, en particulier ceux qui l’avaient suivi à la chasse. Ces soupers en société où il apparaissait détendu et parlait plus librement l’ont accompagné jusqu’à la fin de sa vie. Pour les courtisans, il s'agissait d’un moment d'exception car ils pouvaient aborder leur souverain de manière moins protocolaire.De nombreux services d’orfèvrerie et de porcelaine furent alors commandés pour les tables des maisons royales. Si les premiers furent inexorablement fondus au gré des nécessités ou des aléas de l'Histoire, ceux en porcelaine témoignent du luxe et du raffinement de la société aristocratique française du XVIIIe siècle dont le roi fut sans doute le meilleur ambassadeur.
Dernier service d’orfèvrerie parisienne du XVIIIe siècle conservé en mains privées, il fut commandé à Jacques Roëttiers, nommé orfèvre du Roi en 1737, par James, 3e comte de Berkeley ou par son fils Augustus. Si les formes de certaines pièces rappellent celles des services créés pour le roi, leurs motifs décoratifs s’en détachent. Roëttiers eut recours à d’autres modèles que ceux employés pour la cour, mais le corpus extrêmement réduit de son œuvre ne permet pas de savoir s’il les répéta pour d’autres clients. La rareté de sa production rend d'autant plus précieux cet exceptionnel ensemble.
Louis XV & la religion
Durablement marqué par l'éducation reçue pendant son enfance, Louis XV, roi Très-Chrétien, était profondément croyant et pratiquait de manière scrupuleuse et soumise la plupart des rites de l'église catholique, apostolique et romaine. Cette foi qu’il partageait avec la reine et qu’ils transmirent à tous leurs enfants, était soutenue par une vraie connaissance des textes. Il ne se laissa jamais entraîner vers l’impiété et abhorrait toute manifestation irrespectueuse envers la religion. Il vécut avec mauvaise conscience sa condition de pécheur due à ses liaisons avec des favorites, préférant renoncer à communier - pendant plus de trente ans - plutôt que de le faire dans un état non conforme à ses convictions.Les œuvres de dévotion et les nombreux objets liés au culte, chefs-d’œuvre de l'art, témoignent de l'importance de la pratique religieuse au sein la famille royale.
François Boucher (1703-1770). La Lumière du monde, 1750. Huile sur toile. Lyon, musée des Beaux-Arts (dépôt du musée du Louvre). Œuvre récupérée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en attente de sa restitution à ses légitimes propriétaires.
Commandé par Madame de Pompadour pour son château de Bellevue, ce tableau fut placé dans une antichambre de la chapelle. Son titre, d’inspiration évangélique, résume à lui-seul le caractère innovateur de l’œuvre. Ni Nativité, ni Adoration des bergers, le tableau tire sa force de la lumière qui se dégage de l'Enfant qui éclaire tout ce qui l’entoure. Présenté au Salon de 1750, il suscita des commentaires acerbes. Boucher fut ainsi accusé de provoquer la crise de la peinture d'Histoire, alors qu’il se faisait au contraire l'interprète d’un christianisme joyeux en plein essor, en plaçant le culte marial et le sentiment maternel au centre de sa composition.
L'entourage
- Jean-Marc Nattier (1685-1766). Joseph Marie de Boufflers (1706-1747), XVIIIe siècle. Huile sur toile. Valenciennes, musée des Beaux-Arts.
Parmi les nombreux seigneurs et dames de la cour qui approchèrent Louis XV tout au long de sa vie, seul un nombre restreint appartenait à ce que l’on peut nommer l’«entourage du roi». D’un caractère réservé, Louis XV était, selon le duc de Croÿ, « fort d’habitude, aimant ses anciennes connaissances, ayant de la peine à s’en détacher, et n’aimant pas les nouveaux visages [...]; il ne parlait qu'aux huit ou dix auxquels il était le plus habitué ».Cette fréquentation quotidienne du roi ne signifiait pas pour autant une intimité avec lui, et le même mémorialiste distingue bien les anciens des intimes. Seuls ces derniers avaient accès dans ce qu’il nommait «le petit intérieur», c’est-à-dire les espaces les plus privés du souverain. C’est avec les uns et les autres que Louis XV se retirait pour souper en petit comité, converser et passer des moments où il pouvait se retirer des contraintes de la vie de cour.
La petite maison du roi
Louis-Claude Vassé (1717-1772). L'Amour assis sur le bord de la mer rassemblant les colombes du char de Vénus, 1755. Marbre. « Ce morceau est d’une grande pureté de dessein, et d’un beau travail de marbre. La tête est de la plus grande finesse et d’un très beau caractère. Les ailes ont la légèreté de la plume » décrit le collectionneur Pierre-Jean Mariette, en 1764. D'une qualité exceptionnelle, et à l’iconographie rare et sophistiquée, cette œuvre présentée au Salon de 1757, associe la figure de Cupidon à celle de Vénus, suggérée par ses oiseaux de prédilection. Cet Amour commandé par le financier et collectionneur Ange Laurent La Live de Jully appartint ensuite à la comtesse Du Barry et à l’impératrice Joséphine, et servit de décor dans leurs châteaux de Louveciennes et de Malmaison. Paris, musée du Louvre, département des Sculptures, don.
Le Parc aux Cerfs, mythe révolutionnaire ou réalité historique ? Vers 1753, peu après que la marquise de Pompadour ait décidé de cesser toute relation charnelle avec le roi, Louis XV s’enlise dans des amours éphémères comme un nouveau remède à sa mélancolie. Le duc de Richelieu, vieux libertin, Vandières, frère de la marquise et futur marquis de Marigny, le peintre Jean-Jacques Bachelier et Dominique Le Bel, premier valet de chambre du roi, organisent alors un véritable réseau tandis que Madame de Pompadour en est réduite à jouer les pourvoyeuses de ce nouveau sérail; elle assure sa place à ce prix.
Ces « petites maîtresses » (c’est-à-dire non présentées à la Cour) étaient logées dans des maisons discrètes proches du château dans le quartier du Parc aux Cerfs qui n’a cessé d’alimenter les fantasmes et la légende noire du roi. Dès lors, Louis XV « disparaît chaque jour quelques heures sans qu’on sache ce que devient le monarque », note le marquis d’Argenson. Au terme de leur temps, les jeunes filles étaient gratifiées d'une belle somme d'argent, comme le montrent les archives exposées.
L’AMOUR EN TROIS CHEFS-D’ŒUVRE :
LES FAVORITES
Au printemps 1768, le duc de Richelieu présenta Jeanne Bécu (future Mme Du Barry) à Louis XV qui s'en éprit vivement. Avec sa faveur grandissante, le roi abandonna naturellement ces excès.
Les sculptures présentées dans cette salle ont appartenu aux collections de Madame de Pompadour et de Madame Du Barry. Elles représentent l’Amour, sous toutes ses formes, un thème majeur au XVIIIe siècle.
Cette statue, véritable chef-d'œuvre éblouissant de virtuosité, aussi bien dans les détails ornementaux sur le tronc que dans la chair potelée du petit Eros et les mèches ondulantes de ses cheveux, ornait le château de Bellevue. Elle était exposée au centre de l’une des galeries du rez-de-chaussée ornée de glaces où le marbre se reflétait de tous côtés. Le piédestal fut réalisé par Jacques Verberckt, célèbre pour ses admirables boiseries qui décoraient les résidences royales. L'œuvre rejoignit par la suite l'Amour de Falconet, présenté dans cette salle, à l'hôtel d’Evreux. L'Amour tient de la main droite une flèche, et posant le doigt de la main gauche sur la pointe de cette arme cruelle, il juge du mal qu’il va causer.
Présenté au Salon de 1757, L'Amour menaçant de Falconet fut, dès mai 1761 l’un des ornements majeurs des jardins de l’hôtel parisien de la marquise de Pompadour, l’hôtel d’Evreux (actuel palais de l'Élysée). Deux marbres, d'égale qualité se réclament de cette provenance: l’exemplaire du Louvre ici présenté et un second aujourd’hui conservé au Rijksmuseum d'Amsterdam. S’inspirant de l’iconographie d’Harpocrate, le dieu du Silence, Falconet représente un Cupidon enfant qui, le doigt posé sur ses lèvres, s'apprête à tirer une flèche de son carquois afin d’enflammer le monde. La popularité de cette œuvre fut immense au XVIIIe siècle: on la retrouve dans les tableaux de Fragonard, de Roslin et dans d’innombrables statuettes réalisées en porcelaine de Sèvres.
L'attentat de Damiens
- Deux cols ou cravates, vers 1757. Coton ou lin. Paris, Archives nationales.
- Sac de procédure, vers 1757. Toile. Paris, Archives nationales.
- Chapelet, vers 1757. Bois, fil de coton. Paris, Archives nationales.
- Quatre couteaux saisis dans la famille de Damiens, XVIIIe siècle. Acier et corne. Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Manuscrits, Joly de Fleury
Le 5 janvier 1757, à 6 heures du soir, alors qu’il s’apprêtait à monter dans son carrosse à Versailles, Louis XV est bousculé par un individu qui le frappe avec un canif au flanc droit. Ne s’apercevant pas qu’il est blessé, le roi désigne à ses gardes l’homme qui l’a attaqué, avant de porter la main à l'endroit où il a été frappé et de la retirer ensanglantée. Transporté dans ses appartements et croyant mourir, il se fait donner l'extrême onction mais après quelques soins, il est déclaré hors de danger. Il n’en reste pas moins que l'événement frappe d'effroi l'ensemble du royaume, rappelant le précédent du régicide Ravaillac, assassin d’Henri IV, en 1610. Cet attentat marquera profondément Louis XV en ravivant son angoisse de la mort.L’assassin est un certain Robert-François Damiens, personnage instable et exalté. Le roi accorde son pardon et réclame la clémence mais les considérations politiques l’emportent et il est déféré devant le Parlement de Paris qui, par zèle, va le soumettre à toutes sortes de tortures dans le but de lui faire avouer d’hypothétiques complices. L’attentat entraîne un élan d'émotion populaire, la France se passionne pour «l'affaire Damiens». À l'issue d’un procès qui se déroule du 12 février au 26 mars, il est condamné pour crime de lèse-majesté divine et humaine.
Le malheureux sera écartelé en place de Grève au terme d’un atroce et interminable martyre qui marquera durablement les consciences. La société des Lumières avait évolué et réprouvait ces tortures d’un autre temps. Damiens fut la dernière personne, en France, à subir un supplice public. Les pièces à conviction annexées aux dossiers de procédure du procès sont présentées ici pour la première fois.
II - LES PASSIONS DU ROI
Le roi & les Sciences
Machine électrostatique de Nairne, 1774. Etain, laiton, verre, fer, bois, peinture, textile. Paris, musée des Arts et Métiers-Cnam.
Louis XV compte parmi les princes d’Europe les plus instruits de son temps et sa culture est nettement à dominante scientifique. Sous l'influence du Régent, il bénéficia dès l’âge de 7 ans, d’une éducation scientifique méthodique dispensée par les plus grands savants. Le jeune roi se passionna pour la géographie, la cartographie, l'astronomie, la géométrie, puis pour la botanique, la physique, la chimie et l'optique.
Louis XV aime les sciences non comme souverain - son rôle est de les protéger et les encourager - mais par goût personnel. Tout au long de son règne, il rechercha la compagnie des savants: les astronomes Cassini, les frères Lemonnier, l’un astronome et l’autre médecin-botaniste, les célèbres Buffon et Jussieu, le chirurgien La Peyronie et, parmi les courtisans, le duc de Croÿ et le duc de Chaulnes, un savant renommé, inventeur d'instruments de précision. Les collections royales comptent ainsi de prodigieux instruments scientifiques, pendules astronomiques, globes mouvants, microscopes et télescopes. Conçus par les meilleurs savants et réalisés par les plus grands artistes, ils restituent de façon spectaculaire le niveau de savoir alors atteint.
À Versailles comme dans toutes ses résidences, Louis XV fit aménager dans son « particulier », de nombreux cabinets du Tour, ainsi que des bibliothèques garnies de somptueux ouvrages façonnés par les plus grands maîtres relieurs. À Trianon, il créa « le plus beau domaine botanique d'Europe » rassemblant plus de 4 000 variétés de plantes provenant de tous les continents. Dans le parc de son petit château de La Muette, un cabinet d'optique et de physique abritait le plus grand télescope existant alors, tandis qu’à Versailles, la science expérimentale, dite «science amusante», prit toute sa place telle, en 1746, la spectaculaire expérience de l'électricité dans la Galerie des glaces, conduite par l'abbé Nollet.
Dès 1758, Passemant travaille à l’invention de ces globes mouvants garnis de virtuoses montures rocaille en bronze doré réalisées par Caffieri. Les mécanismes d’horlogerie dissimulés à l’intérieur font tourner les sphères sur elles-mêmes, selon la révolution de la Terre (24 heures), et pour le globe céleste selon celle des étoiles fixes (23 heures, 56 minutes, 4 secondes); ils nécessitent d’être remontés tous les huit jours. Ces chefs-d’œuvre comptent parmi les instruments scientifiques les plus précieux jamais réalisés et s'imposent, avec la Pendule de Passemant [exposée dans la première salle] comme les symboles du goût personnel de Louis XV et d’un XVIIIe siècle marqué par le triomphe des arts et des sciences.Par ce « portrait magique » réalisé à la gloire du roi, le peintre flattait doublement Louis XV dont l'optique était l’une des sciences de prédilection. Les illusions d'optique, en particulier l’anamorphose dioptrique, connurent un grand succès aux XVIIe et XVIIIe siècles: en observant une image à travers une lentille polyédrique, la réfraction de la lumière dévoilait une seconde image cachée, invisible à l'œil nu. L'oculaire spécifique de ce tableau est aujourd'hui perdu mais l'expérience a été reconstituée numériquement à partir de description anciennes. Au centre de l'écusson apparaît alors le visage du souverain formé de ceux des allégories des Vertus d'un grand prince, regroupées autour de lui.
Cette pendule en tous points exceptionnelle doit son nom à son iconographie, tirée du récit biblique des premiers moments de la création. Elle illustre la Terre émergeant du chaos primordial et la séparation des quatre éléments, rendus par le traitement du métal: la terre en bronze patiné, l’eau en bronze argenté bruni, l’air en bronze argenté mat et le feu en doré argenté mat. Au sommet, un cadran indique les heures du temps vrai et du temps moyen, tandis que la date se lit dans un guichet. Un petit globe illustre les phases de la Lune et un planétaire fait cheminer les planètes sur leurs orbites. Dans la partie inférieure, un globe terrestre, gravé d’une carte légendée, effectue sa révolution en 24 heures. Conçue comme un cadeau diplomatique pour le roi de Golconde, en Inde, elle fut présentée à Louis XV à Trianon avant de prendre la mer. Au cours de la traversée, son destinataire perdit le pouvoir et elle revint en France.
Le roi chasseur
Aujourd’hui intégralement conservé au Musée de Picardie à Amiens, le cycle des Chasses exotiques de Louis XV est l'un des plus beaux décors peints pour le château de Versailles dans la première moitié du XVIIIe siècle. Il a été réalisé pour la Petite Galerie aménagée en 1735 au deuxième étage donnant sur la cour de Marbre (aujourd'hui disparue). Encadrés à l'origine par les boiseries en bois sculpté et doré attribuées à l'atelier de Jacques Verberckt, ces tableaux témoignent de la passion de Louis XV pour la chasse, autant que de sa curiosité pour le monde animal. Il est aussi significatif que la direction des Bâtiments du Roi ait fait appel à des peintres d'histoire, de bataille ou de fêtes galantes reconnus et non à des peintres animaliers, afin d'inscrire ce décor cynégétique dans le grand genre. L'implication personnelle du souverain dans cette commande, l'effet saisissant produit par des œuvres visibles à hauteur de regard, le caractère extraordinaire des animaux, le talent singulier de chacun des peintres et l'unité décorative de l'ensemble : tout concourt à faire de ce cycle un ensemble en tous points exceptionnel.
A l'instar de tous les Bourbons, Louis XV fut un chasseur passionné. Il ne considérait pas seulement la chasse comme un divertissement mais l'appréciait également pour son aspect technique. Confronté dès l’âge de six ans aux différentes formes de chasse, il marqua une prédilection pour celles à courre et au tir. La chasse était un plaisir doublé d’une nécessité car elle constituait sa principale activité physique. Sauf en cas de maladie ou lors de campagnes militaires, Louis XV s’y adonna à un rythme moyen de trois fois par semaine et n'y renonçait que lorsque le temps l'en empêchait. Le nombre et l’importance des équipages nécessaires à la bonne tenue des chasses royales témoignent de l'extraordinaire faste de la cour de France qui pouvait déployer ainsi près de 600 chevaux à Fontainebleau le jour de la Saint-Hubert 1751.
Aux yeux des courtisans, chasser avec le roi était un des moyens privilégiés pour accéder à sa société privée et mieux lui faire leur cour, car Louis XV retenait bien souvent à souper dans ses cabinets ceux qui l'avaient suivi à la chasse. Si cette activité alimentait régulièrement les discussions du roi lors de ces soupers, elle faisait également partie de son quotidien à travers les décors cynégétiques ordonnés pour ses appartements: scènes de chasse, portraits des chiens préférés de la meute et cartes des domaines et forêts ornèrent le cabinet doré et la Petite galerie dite des chasses exotiques de Versailles, ici présentée dans sa totalité, ainsi que les salles à manger des châteaux de Fontainebleau, de Compiègne ou de Choisy.Commandées par la direction des Bâtiments du roi pour le château de Choisy, ces deux œuvres (avec Un lion d’Afrique combattu par des dogues, présenté dans la même salle) tout à fait spectaculaires livrent une illustration saisissante du goût du roi, connu pour être un grand amateur de chasse. Louis XV appréciait tout particulièrement cette résidence située à proximité de la forêt de Sénart dans laquelle il aimait chasser. Les tableaux furent installés dans la première salle à manger du Petit château que Louis XV avait fait ériger en 1754. Dans ces espaces intimes, ouverts aux seuls proches, il s’agit bien de satisfaire le seul goût du roi, indépendamment de toute considération politique. Après le cycle des chasses exotiques, présenté ici, ces œuvres sont le deuxième et dernier décor cynégétique comprenant des animaux exotiques réalisé à la demande de Louis XV.
Paris, musée des Arts décoratifs.
Louis XV bâtisseur
« ll paroît que le Roi continue à prendre goût pour les bâtiments »; « Le Roi aimait beaucoup les plans et le bâtiment », constataient les contemporains. L'architecture et le décor intérieur furent assurément les domaines artistiques pour lesquels Louis XV nourrissait une véritable passion, allant jusqu’à travailler sur des projets seul avec son Premier architecte, Ange-Jacques Gabriel.
Dès le début de son règne apparurent les premiers «grands projets» élaborés par l'architecte Robert de Cotte, afin de transformer les résidences royales, telles Compiègne ou Fontainebleau. Les chantiers ne débutèrent vraiment qu’au milieu du règne, sur de nouveaux projets conçus par Gabriel qui entamait alors la reconstruction des façades de Versailles, côté ville. Louis XV multiplia les séjours dans des résidences de moindre envergure dont il ordonna de même la transformation ou l'agrandissement: le Grand Trianon, Choisy, Bellevue, La Muette, voire la construction, comme Saint-Hubert ou le petit Trianon.
Son règne fut également marqué par l'aménagement de plusieurs places royales (Bordeaux, Reims, Nancy, Rouen, Rennes, Paris) qui participèrent considérablement au renouveau urbain du royaume et dont les réductions des statues sont ici réunies pour la première fois. Louis XV lança la construction de monuments marquants comme l'École Militaire ou l’église Sainte-Geneviève (futur Panthéon) de Paris, l'Hôtel Dieu de Lyon, jusqu'aux Salines d'Arc-et-Senans dont il prit connaissance des projets peu avant sa mort. Soucieux de perfectionner l'art de la construction, il créa en 1747 l'École royale des Ponts et Chaussées destinée à former les futurs ingénieurs.
Cette main impressionnante est l’unique élément qui subsiste aujourd’hui de la statue équestre de Louis XV mesurant 5,20 m de haut, érigée à Paris le 20 juin 1763 et détruite après la chute de la monarchie en août 1792. Elle donne l'échelle du monument, connu aujourd’hui par ses réductions. L'œuvre témoigne par ailleurs de l’entreprise exceptionnelle que fut, le 5 mai 1758, la fonte en bronze en un seul jet (5 minutes et 4 secondes), d’après le grand modèle en plâtre terminé en janvier 1757. La statue fut préparée et exécutée avec une telle minutie dans le rendu des détails que sa création fut comparée à un travail d’orfèvrerie. Bouchardon espérait consacrer dix années à la statue équestre mais ce monument l’occupa jusqu’à sa mort, en 1762: il laissa 432 études pour la statue équestre, dont 5 sont présentées dans cette salle
(actuel Panthéon), le 6 septembre 1764. Huile sur toile. Paris, musée Carnavalet - Histoire de Paris.
III - LOUIS XV ET LES ARTS DE SON TEMPS
Spectaculaire Rocaille
L'art rocaille qui se développe en France au début des années 1720, reste attaché à ce que l’on nomme communément le style Louis XV. L'époque voit un renouvellement complet des formes dû à l'imagination débridée de grands maîtres ornemanistes tels Claude Audran, Gilles-Marie Oppenord, Nicolas Pinault ou Juste-Aurèle Meissonnier. Ils poussèrent l'invention jusqu’à des formules si audacieuses que ces objets, à l'équilibre instable, n'étaient parfois pas réalisables par les artisans.
Le style se caractérise par une prédominance de la ligne courbe, une polychromie légère associée à des dorures et par un goût pour une ornementation naturaliste: lignes serpentines, spirales, arabesques et effets d’enroulement, ornements inspirés des volutes des coquillages et des rochers, éléments géologiques, végétaux et floraux mais aussi dragons et motifs exotiques, particulièrement chinois. La matière perd sa consistance, paraît étirée, amollie. L'estampe joua un rôle capital dans la diffusion de ces nouveaux motifs dans toute l’Europe et les livres d’ornements se multiplièrent. Légèreté, gaieté, lumière, transparence: plus qu’un style, le rocaille devient un art de vivre qui participe au rayonnement de la France.
L'exposition présente quelques-uns des plus beaux chefs-d'œuvre de ce style, de toutes typologies, d’une virtuosité époustouflante, exploitant les qualités plastiques de la matière aux limites du possible. Ainsi en est-il par exemple de la monumentale garniture de cinq vases en porcelaine de Meissen, un tour de force inédit du modelage réalisée pour être offerte à Louis XV, ou de l'un des lustres en bronze doré livrés pour Madame de Pompadour.La présence ostensible de trois tours crénelées, chacune tenue par un putto, désigne sans ambiguïté la marquise de Pompadour comme destinataire, voire commanditaire, de deux lustres en bronze monumentaux, dont un est présenté ici, à la facture extraordinaire de virtuosité et d’équilibre. Virtuosité dans la conjugaison des courbes et contrecourbes d’acanthes, dans l'animation des figures et la fantaisie énergique qui organise tous ces éléments autour d’un axe constitué d’un vase floral surmonté d’un tronc de palmier. Équilibre dans le choix déterminé d’une structure triangulaire et ternaire: au-dessus du trio des putti, sont installés trois enfants: le premier tend un arc, le second embouche un cor, le troisième tient sur son poing un oiseau de proie. Dans la partie basse, le culot du lustre forme un nid, ajouré de trois ouvertures au bord desquelles sont posées trois tourterelles. Prêt exceptionnel, l’œuvre sort pour la première fois de la Bibliothèque Mazarine depuis son dépôt en octobre 1795.
Cette monumentale garniture en porcelaine glorifiant le règne de Louis XV est un exemple virtuose de l’œuvre d’un pionnier de la première manufacture de porcelaine européenne: Johann Joachim Kändler, sculpteur de la Cour et maître modéliste de Meissen. Cette manufacture était alors la seule à maîtriser en Europe la technique de la porcelaine, encore inconnue en France. Commandés en décembre 1741 par le prince électeur de Saxe et roi de Pologne Auguste III afin d’être offerts à Louis XV qu’il souhaitait gagner comme allié dans le contexte de la guerre de Succession d’Autriche, ces vases en « or blanc » de Saxe restèrent finalement à Dresde: lorsqu'ils furent achevés six mois plus tard, la carte politique avait changé. Dans un tour de force inédit du modelage de la porcelaine, Kändler a exploité les qualités plastiques de la matière jusqu’à la limite du possible, en dissolvant les surfaces des corps de vases en relief et en faisant se fondre les silhouettes dans des applications figuratives en Saillie.
Pendule à orgue au concert de singes, vers 1755-1760 (détail). Porcelaine de Saxe, porcelaine de Vincennes, bronze doré, acier.
Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.
Louis XV & les arts
Si Louis XV était passionné d’architecture et de décor intérieur, il ne semble pas avoir été attiré, en connaisseur, par les formes d'arts dits « majeurs » comme la peinture et la sculpture, même si des chantiers aussi importants que le plafond du Salon d’Hercule ou les figures du bassin de Neptune de Versailles, furent entrepris sous son règne. Il était toutefois au fait de la production artistique de son temps en se rendant chaque année aux Salons, ou en se faisant présenter les dernières œuvres réalisées par les élèves de l’Académie royale de peinture et de sculpture.
Comme corollaire du décor intérieur, il montra un réel intérêt pour les arts décoratifs sans pour autant avoir été un collectionneur, il allait découvrir régulièrement les nouvelles productions des manufactures des Gobelins, de la Savonnerie et de Sèvres, et demeura fidèle au style qui caractérisa les arts décoratifs des années 1720 à 1760. Il sut néanmoins évoluer avec son temps et adhéra, les dernières années de sa vie, à une forme du néo-classicisme naissant.C’est pour lui que furent exécutés certains des plus grands chefs-d’œuvre de l’art rocaille, telles la pendule de Passemant (présentée au début de l'exposition), le bureau du roi (exposé dans le cabinet d’angle à Versailles), les deux girandoles d’or (estampe exposée dans la salle précédente), ou la grande commode de Gaudreaus, présentée ici. Cette dernière, icône du règne, qui était placée dans sa chambre à Versailles en 1739, avait quitté le château en juin 1774 et revient aujourd’hui pour la première fois à Versailles.
Paris, musée du Louvre, département des Objets d’art. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Daniel Arnaudet.
de deux vases « bouteille » et de deux vases « Pongon », probablement achetée par Louis XV le 23 décembre 1773, 1773.
Porcelaine tendre, fond bleu. Socle en bronze ciselé et doré (XIXe s.). Collection particulière, courtesy of Artcurial.
- Paire d’aiguières. Porcelaine : Chine, première moitié du XVIIIe siècle. Monture en bronze doré: France, vers 1740-1750. Paris, musée du Louvre, département des Objets d'art.À l’époque où Louis XV acquit cette fontaine à parfum, la mode des porcelaines extrême-orientales montées battait son plein. Les montures en bronze doré les plus extravagantes, plus conformes au goût français, permettaient aux fondeurs parisiens de montrer leur savoir-faire et d’accorder ces porcelaines exotiques aux intérieurs versaillais et parisiens les plus raffinés. Ce vase en porcelaine de Chine « truittée » repose sur une terrasse en bronze doré d’une virtuosité étourdissante: des roseaux et des rinceaux de feuillage, surgit un cygne aux ailes déployées dont le long bec sert de robinet tandis que le couvercle est sommé d’une écrevisse de même métal. L'ensemble était accompagné à l’origine d’une vasque et deux chiens en porcelaine de Chine, aujourd’hui disparus. Louis XV ne se sépara jamais de cette fontaine qui fut attribuée selon l’usage, après sa mort, au premier gentilhomme de la Chambre, le duc d’Aumont, grand collectionneur de porcelaines de Chine et du Japon.
Après-nous le déluge
Lignereux, 2019-2022 - Gonzague Mézin, créateur d'objets rares. Art Plinths, atelier de menuisiers. Fonderie de Coubertin, atelier de fondeurs et bronziers d'art. Façons Mécaniques, atelier de tourneurs sur métaux. Tanya Gomez, céramiste. Solyfonte, atelier de fondeurs et bronziers d'art. Silv'Or, atelier de doreurs et brunisseurs sur métaux. Thierry Toutin, monteur. Ursae, orfèvres.
Après nous, le déluge. Ensemble de 20 fontaines, 2022. Porcelaine de Limoges à glaçure aubergine, bronze doré, fils d'acier, monofilament de Teklon Gold, bois, laiton verni, miroirs.
Cette installation propose une réflexion sur l'héritage symbolique du règne de Louis XV. Sur une base dont le dessin reprend le plan du bassin de Neptune à Versailles (dont les sculptures avaient été commandées sous Louis XV), sont posés vingt vases ou fontaines en porcelaine et bronze doré (à l’instar des créations des marchands merciers du XVI siècle) se reflétant deux fois (au mur et au sol), en écho aux 60 années du règne. Les jaillissements liquides de bronze doré représentent la luxueuse insouciance mais aussi le foisonnement créatif et intellectuel qui caractérisent le règne de Louis XV. Suisse, collection particulière.
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