Parcours en images de l'exposition

JEAN VENDOME,
ARTISTE JOAILLIER

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°510 du 28 octobre 2020



 

AVERTISSEMENT. Compte tenu des conditions dans lesquelles sont présentées les œuvres de Jean Vendome, dans la pénombre, avec des vitres et des fonds noirs qui reflètent les objets exposés, tant ceux de la vitrine que ceux des autres vitrines, ainsi que les visiteurs, les photographies de la scénographie que nous présentons ci-dessous sont médiocres. Elles ne sont pas le reflet de cette exposition, faite pour être vue et malheureusement pas pour être photographiée ! Nous prions le lecteur de bien vouloir nous en excuser.

 

Scénographie
« L’objectif de l’artiste n’est ni la séduction, ni la complaisance, mais son rôle est d’être témoin de son temps, d’aller plus loin, de transmettre ses propres sensations » a écrit Ohan Tuhdarian dit Jean Vendome, artiste joaillier auquel est consacré cette exposition.
Né à Lyon en 1930, il commence son apprentissage dès l’âge de 13 ans. Maîtrisant parfaitement les codes de la joaillerie, il ouvre, âgé de 18 ans, sa première boutique-atelier à Paris. Une vision décalée et le désir de renouveler sa profession sont déjà présents.
En 1950, il crée sa première collection de joaillerie qui ouvre une ère stimulante de soixante-sept années d'effervescence créatrice, riche de presque trente mille pièces uniques.
Ce sont les œuvres de cet artiste, explorateur d’un univers unique le démarquant de ses contemporains, que L’École des Arts Joailliers met en lumière.
L'ensemble de cent trente bijoux proposé à partir de collections privées et publiques met à l’honneur son caractère visionnaire. Ce large éventail de sa création donne à voir le constant renouvellement de l’exploration des formes, guidée par la palette de la nature d'une part et par l’attention portée aux nouvelles exigences du bijou de la femme contemporaine d’autre part. Les difficultés financières qui marquent ses années de jeunesse ont été transcendées par sa philosophie du geste de l‘artiste primant sur le luxe du matériau.
Parallèlement à cet engagement artistique, se développe une nouvelle vision du bijou à partir des minéraux, ciment de son amitié avec Roger Caillois l’auteur de Pierres. Symbole de leur complicité, l’épée d’académicien (prêt exceptionnel du musée des Confluences de Lyon) illustre leur émerveillement commun pour les minéraux nourri par leurs voyages à travers le monde. Leur amitié, que seule la mort de Caillois brise en 1978, est symbolisée par la présence de l'agate paysage titrée « Fleuve Alphée » offerte par Alena Caillois en 1979.
Enfin, s’affranchissant de tous les codes, tel un sculpteur, Jean Vendome utilise l’éclat, les dissonances imprévues de couleurs et les matériaux inattendus comme les staurotides, les moldavites, les pinces de crabe ou l’os de dinosaure fossilisé. Profondément originaux, ces bijoux offrent un écho jubilatoire et poétique aux grands plasticiens contemporains. Loin des considérations futiles qui sont souvent attachées aux bijoux, les œuvres de Jean Vendome viennent porter le message que les parures corporelles sont également une enveloppe symbolique.


 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome, dans les années 1980. Archives Jean Vendome.
1 - S'affranchir des règles

Scénographie
S’affranchir des règles

Cette ouverture montre le caractère novateur de Jean Vendome dès le début de son activité. S’inscrivant dans les mouvements artistiques des années 1960 (l’abstraction en peinture, le brutalisme en architecture), il fait éclater les conventions du bijou.
Une série de bagues nous introduit dans son univers qui relève de la sculpture miniature. « Jean Vendome considère le bijou comme une œuvre d’art, une mini sculpture mobile que tout le monde peut porter et faire vivre suivant les heures de la journée » indique la plaquette de l’exposition de 1972 à la galerie Isy Brachot de Bruxelles.

Ce foisonnement de formes provient d’une remise en question totale de son métier. Il aborde le bijou selon de multiples points de vue, en révolutionnant la pratique du joaillier. II innove dans le geste, l’outil, la matière et mène ses recherches sur tous les fronts : formes abstraites, géométriques ou baroques, souplesse d'utilisation (bijoux transformables), minéraux bruts ou sciés. Les pièces créées sont souvent uniques, comme la bague Cache-cache ou produites en séries pouvant atteindre la cinquantaine comme la bague Manhattan. Attaché au dialogue avec ses clients-amis, mais aussi avec les minéraux et les gemmes, il ne subit pas l’influence de la modernité industrielle. Ce qui l’intéresse, c’est le bijou qu’il fera demain pour une nouvelle femme et la façon dont il sera porté. Jean Vendome s’adapte ainsi à la civilisation des loisirs, ainsi qu’à la femme qui travaille et s’émancipe.

 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Bague Fenêtre, 1968. Or blanc et tourmalines. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Bague S, 1966. Or blanc, diamants et aigue-marine. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Bague-pendentif Ferret, 1974. Or blanc et diamants. Collection Didier Guérin. Photo Benjamin Chelly.
Se libérer des codes

La philosophie de Jean Vendome est de combattre les entraves des pratiques traditionnelles pour que le bijou appartienne pleinement au monde de l’art. Dans le contexte de la reconstruction de l’après-guerre, il s’engage dans des recherches novatrices avec des matières et des formes nouvelles, comme des pendentifs transformables ou la bague Ferret articulée qui grimpe sur la main. Il se rapproche des volumes de la sculpture avec sa bague Tour.
Jean Vendome questionne et perturbe nos perceptions visuelles. Comment porte-t-on un bijou ? La bague Boule, par exemple, se porte de six façons différentes.

 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Bague Ferret, 1984. Or jaune et tourmalines. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Bague Tour, 1956. Or jaune, citrines. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Bague. Or blanc, aigue-marine. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.


2 - Graphique et Sculptural



Scénographie
Graphique et Sculptural

La formation non académique de Jean Vendome permet l’audace. Il s‘intéresse et se nourrit non seulement des courants artistiques les plus novateurs de son temps, mais également de l’observation des objets du quotidien : « Quand vous mangez, vous ne regardez plus la cuillère comme une sculpture, avec ses proportions, ses galbes... simplement parce qu’il y en a des millions, le multiple tue l'art. »
De l'art cinétique, il retient les recherches sur la lumière, le graphisme, la perspective et crée la bague Cube ou la ligne Cinétique.
Dans Nocturne, les pierres et les étoiles d’or symbolisant les phares d’une voiture dans la nuit s’insèrent dans une sévérité des formes. Le bijou y est idée plutôt que matière.


 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Broche-pendentif Ellipse, 1995. Or jaune, diamants, hématites. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Bague Boréal, vers 1960. Or blanc poli, diamants. Collection Didier Guérin. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Bague Cube, 1975. Or jaune. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
Scénographie (ligne Nocturne)
 
Jean Vendome. Broche Nocturne, vers 1977. Or blanc, platine, diamants. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Broche Nocturne, 1962. Or blanc, diamants, aigues-marines. Collection Didier Guérin. Photo Benjamin Chelly.


3 - Pépite et Matière



Scénographie
Pépite et Matière

À la fin des années 1960, la tendance artistique est à l'émancipation du motif au profit du matériau. C’est Jean Cocteau qui, en poussant la porte de l’atelier, engage Jean Vendome dans cette voie. Il confie une pépite en or au joaillier, qui lui propose de réaliser des boutons de manchettes. Mais comment dupliquer cette pépite ? Vendome invente alors une technique au chalumeau fondant l'or, le conduisant à une création qu’il définit ainsi : « Je mettais un graphisme dynamique avec beaucoup de relief ». Cette innovation dans le travail de l’or poli et sablé s’observe également dans la ligne Cratère.

 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Collier Cratère, 1960. Or jaune, émeraudes et diamants. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Collier Pépite, années 1956. Or jaune, or blanc et diamants. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Bracelet Nénuphars. Or jaune, perles de culture de Tahiti et baroques, diamants, émeraudes. Collection privée.

LE GRAND ATELIER DES GEMMES

« Un bijou est abouti lorsqu’en plus de sa beauté il dégage une force. » (Jean Vendome).

Découvrir les associations de gemmes sur les bijoux imaginés par Jean Vendome ainsi que sur l’épée d’académicien de Roger Caillois est une entrée inédite dans le monde de la minéralogie et de la joaillerie.

La commande de cette épée, occasion de leur rencontre, est extraordinaire, par sa conception et par les gemmes qui la composent. Sa lame évidée est un nuancier de minéraux ; la poignée est en tourmaline bleu-vert et la garde en quartz hyalin à inclusions de dendrites arborescentes.
Autour de cette épée hautement symbolique sont réunis les bijoux de ses proches, riches de leurs pierres favorites : la

 

tourmaline d’Alena Caillois, le saphir jaune sur la bague 8 de Dina Level, son professeur de gemmologie, la fleur de calcédoine pour la broche Ve Avenue de Nelly Vendome, sa première épouse.
Le joaillier fait ses trouvailles dans les bourses de minéraux de Tucson (Arizona) ou de Sainte-Marie-aux-Mines. Il les accumule, puis crée ses collections : « peintures indélébiles » à partir d’agates, « fragments d’éternité » avec des quartz fantômes, « couleurs vagabondes » avec des dioptases, apophyllites vertes, ou encore cobaltocalcites.

L’accord « or-matériau brut » traduit son esthétique visionnaire qui lui vaut le surnom de «père de la joaillerie contemporaine». Son sens de l’inventivité se décèle même dans son œuvre dessiné ou il associe sur une même page le dessin classique du joaillier à l’échelle 1 au croquis du sculpteur.


Texte du panneau didactique


4 - Agate



Scénographie
Agate

L’agate est l’une des pierres de prédilection de Jean Vendome, qui en accumule six cents tranches, décidant un jour de les utiliser pour créer la collection « Promenades irréelles ». Il choisit des agates rappelant des paysages marins qu'il monte, soit dans un cadre en or serti de saphirs rappelant les hublots des bateaux, soit en cascade avec leurs motifs dendritiques d’oxydes métalliques évoquant des fougères. Il partage cette passion pour l’agate avec Roger Caillois : « les formes et les dessins des pierres offrent un prétexte à la dérive de mon esprit autant qu'une énigme à sa réflexion. » (Pierres réfléchies).

 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Pendentif Tryptique, 1987. Or jaune, agate, diamants, saphirs. Collection privée.

- Jean Vendome. Pendentif Siouville. Or blanc, agate. Collection privée.
- Jean Vendome. Collier-pendentif. Or jaune, tourmaline, péridots, agates dendritiques. Collection privée.
- Jean Vendome. Broche-pendentif À Pic, 2002. Collection « Neige ». Or blanc et or jaune, géode de quartz blanc, diamants blancs et bruns. Collection Marlène Ledué-Cregut.



5 - Améthyste



Scénographie
Améthyste

Cette gemme se forme dans des zones magmatiques sous forme de filons riches en oxyde de fer qui lui donnent sa couleur caractéristique violette. On la trouve principalement au Brésil, en Uruguay, en Zambie et au Mexique.

Son nom vient du grec « amethystos », qui signifie « sobre ». C’est ainsi que cette pierre était souvent considérée comme un antidote à l’ivresse.

Symbole de sagesse et de sainteté, c’est la pierre de l’anneau épiscopal depuis le Moyen Âge. C’est la raison pour laquelle elle est aussi appelée « pierre d’évêque ».

 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Pendentif-broche. Or jaune, diamants, fleur d'améthyste. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
- Jean Vendome. Collier Vitrail, années 1990. Or jaune, améthystes, diamants. Collection privée.
- Jean Vendome. Collier-pendentif, 1987. Amétrines, diamants blancs et bruns, or jaune.
Collection Karen et Michael Rotenberg.
- Jean Vendome. Pendentif, 2006. Or jaune, amétrines.
Collection privée.


6 - Lapis et Quartz rutilé



Scénographie
Lapis et Quartz rutilé

Jean Vendome joue avec les formes, les couleurs et les reflets des gemmes.

Bruts ou sciés, le lapis et le quartz rutilé inspirent eux-mêmes l’apparence du bijou au joaillier qui revendique une « dissymétrie, comme un sculpteur ». Il parvient à traduire le glissement de l’observation comme sur le collier Etoile où « les cheveux d’ange » du quartz rutilé se dupliquent en or blanc, puis en saphirs jaune. II se soucie toujours de la contrainte première de ces sculptures : être portées ! Il recherche le confort, veillant au poids, aux angles, à la souplesse des charnières et surtout à l’échelle qui doit rester à taille humaine

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Quartz rutilé

Dans la grande famille du quartz, une gemme peut retenir toute notre attention : le quartz rutilé. Connue depuis l‘Antiquité, elle est principalement utilisée comme pierre d’ornement.
Cette matière parfois incolore est incluse d’aiguilles dorées ou rougeoyantes d’où le terme de « rutilus », qui signifie « rouge » en latin. Ces dernières sont orientées de manières régulières dans l’espace lors de la croissance qui donnent un aspect très graphique et unique à chaque pierre. Plus poétiquement, elles sont aussi appelées « cheveux d’ange » ou « cheveux de Vénus ».

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Texte des panneaux didactiques
 
Jean Vendome. Collier Diagonal, 1974. Or jaune, quartz rutilé, diamants, lapis-lazuli. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
- Jean Vendome. Broche, 1987. Or, perles de culture, lapis-lazuli. Paris, Musée des Arts décoratifs.
- Jean Vendome. Pendentif Régate, 1975. Or blanc, or jaune, diamants, quartz rutilé, lapis-lazuli.
Collection privée.
- Jean Vendome. Broche-pendentif Tumulte, 1984. Or jaune et lapis-lazuli.
Collection Didier Guérin.
- Jean Vendome. Collier Diagonal, 1974. Or jaune, quartz rutilé, diamants, lapis-lazuli.
Collection privée.
 
Jean Vendome. Broche-pendentif Tumulte, 1984. Or jaune et lapis-lazuli. Collection Didier Guérin. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Broche-pendentif, vers 1990. Or jaune, quartz rutilé, tourmalines vertes, tourmalines melon d’eau, citrines. Collection Karen et Michael Rotenberg.
- Jean Vendome. Parure Bermudes, 2007. Or jaune, diamants bruns, jaunes et orange, quartz rutilé. Collection privée.
- Jean Vendome. Broche, 1998. Quartz rutilé, tourmaline, quartz citrin, or jaune.
Lyon, Musée des Confluences.


7 - Couleurs vagabondes



Scénographie
Couleurs vagabondes

Jean Vendome, en connexion avec les mouvements artistiques de son époque, n’en reste pas moins libre des contraintes, ayant pour seule règle de « servir les pierres sans les trahir ».

« Couleurs vagabondes » est le titre choisi par le joaillier pour son exposition annuelle en 1990. Poésie des mots incarnée par le choix de gemmes de couleurs parfois psychédéliques, comme le rose de la cobaltocalcite ou le vert de l’apophyllite. « Je joue avec les minéraux comme un peintre avec sa palette » et « je me restreins par respect des minéraux à ne pas les alourdir en leur ajoutant des pierres de trop grandes valeurs, on ne pourra égaler la perfection de la nature»

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Cobaltocalcite

La cobaltocalcite est une variété rose de calcite teintée par le cobalt avec parfois quelques traces de nickel et de fer. Ainsi, cette pierre qui attire l’œil fait partie de la grande famille des calcites.

Les calcites sont des carbonates de calcium (CaCO3) qui peuvent être produits par de nombreux processus géologiques différents, mais aussi par le vivant ! Beaucoup de coquilles de mollusques sont par exemple formées par de la calcite. Matière partagée par le règne minéral et animal, ici dans sa variété la plus colorée, la cobaltocalcite ne pouvait que trouver une place de choix dans les créations de Jean Vendome.



 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Pendentif Bébé rose, 2007. Or jaune, cobaltocalcite, grenats, spinelles rouges. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
Scénographie
 
Jean Vendome. Collier Méditerranée, 1992. Or jaune, azurite malachite, azurite brute, apophyllite verte. Collection privée.
 
Jean Vendome. Collier Miel, 1994. Or jaune, citrines, grenats, tourmalines, agates de feu, diamants, perles de culture baroques. Collection Laurasar.

- Jean Vendome. Bague, 2001. Or jaune, émeraude trapiche, opale boulder, diamants. Collection privée.
- Jean Vendome. Collier Oblique, 1984. Or jaune, tourmaline, onyx. Collection privée.
- Jean Vendome. Broche. Or jaune, aigue-marine, saphir, lazurite. Collection privée.
- Jean Vendome. Boucles d’oreilles. Tourmaline, cobaltocalcite, or jaune. Collection privée.
- Jean Vendome. Bague. Tourmalines, cobaltocalcite, diamant, or jaune. Collection privée.
- Jean Vendome. Pendentif. Or jaune, perles de culture de Tahiti, cobaltocalcite. Collection privée.
- Jean Vendome. Broche. Or jaune, diamants jaunes, dioptase, quartz rutilé. Collection privée.
- Jean Vendome. Broche Plume, 2006. Or jaune, quartz polycristallin dit « fleur de calcédoine ». Collection Marlène Ledué-Cregut.

 

 
Jean Vendome. Collier Oblique, 1984. Or jaune, tourmalines, onyx. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Bague. Or jaune et dioptase. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.


8 - Roger Caillois



Scénographie
Roger Caillois

L’agate paysage, le Fleuve Alphée, dernière pierre achetée par Roger Caillois, illustre le lien entre l’écrivain et le joaillier:

« La rencontre de Roger Caillois fut un événement dans ma vie.  Je restais subjugué par la simplicité de cet homme, par les connaissances fabuleuses qu’il détenait et dont il me rendait complice. Je conserve au fond de moi le bien précieux souvenir. C’était un ami. [...] il n’a pas influencé mon travail ni sur le plan esthétique, ni sur le plan artistique, mais il m’a apporté une autre façon de voir les choses ».

 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Agate Fleuve Alphée. Ancienne collection Roger Caillois. Collection privée.
 
Jean Vendome. Épée de Roger Caillois, 1971, détail. Lyon, Musée des Confluences. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Épée de Roger Caillois, 1971. Tourmaline, quartz, péridot, grenat, béryl, améthyste, obsidienne, diamant, moldavite,
or blanc, acier, cuir.
Lyon, Musée des Confluences. Photo Benjamin Chelly.
 
Scénographie
 
Jean Vendome. Broche Mal Pavée, 1955. Or blanc, tourmalines, béryls. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Bague Cathédrale et bague Ve Avenue. Collections privées. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Bague Ve Avenue, 1966. Or blanc, platine, diamants. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
 
Scénographie
 
Jean Vendome. Broche Rose, 1974. Or jaune, tourmalines. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.


9 - Fragments d'éternité



Scénographie
Fragments d’éternité

Dans Pierres (1966), Roger Caillois parle des quartz fantômes ou dendritiques, « pierres qui ont toujours couché dehors ou qui dorment dans (...) la nuit des filons (et) n’intéressent ni l’archéologue ni l’artiste ni le diamantaire. » Sa rencontre avec Jean Vendome lui apporte un démenti par l'amour que le joaillier porte aux minéraux. Les mots du carton d’invitation Fragments d’éternité l'illustrent.
Le joaillier est sensible à la structure intérieure de ce type de pierres, qui permet de comprendre leur formation : Jean Vendome parle ainsi de « pierres habitées » qui portent leurs archives en elle-même. Il magnifie par trois triangles en or blanc un pendentif Quartz fantôme, à la manière des mots de Caillois : « une aiguille de cristal habitée par sa propre effigie ».
Chaque dessin de la pierre stimule son imaginaire comme les dendrites à l’apparence trompeuse de fougères. Sa main ne fait que souligner « l’écriture des pierres ».

 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Collier Fantasmagorie, 1990. Or jaune, quartz fantôme, tourmalines bleues, vertes et roses. Collection privée.
Quartz fantôme

Le quartz fantôme est une variété de quartz dont la croissance a connu des arrêts et des reprises.
À chaque reprise de croissance, une légère variation de composition ou de structure rend visible la limite du cristal précédent (pouvant entraîner des variations de couleurs, de formes et d’inclusions inattendues et saisissantes). Ces cristaux peuvent ainsi montrer par transparence les contours de plusieurs cristaux plus petits, appelés fantômes.
Une telle dimension fantastique a imprégné de nombreux imaginaires, ceux d’écrivains et d’artistes notamment. La naissance de la passion de Roger Caillois pour les minéraux résulterait effectivement de l’achat fortuit d’un quartz fantôme.

 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Pendentif. Or jaune, quartz fantôme, tourmaline, diamants. Collection privée.

LE BEAU BIZARRE

Sont ici rassemblés des bijoux emblématiques empreints d’une poésie des formes et des matières choisies. Jean Vendome y questionne avec humour les liens entre vie et joaillerie, comme l'illustrent les boutons de manchette du Général de Gaulle, en os de dinosaure fossilisé !
Il perturbe notre perception conventionnelle en introduisant des matériaux modestes, comme pour le collier Rencontre ou des pinces de tourteau tiennent délicatement perles, lapis-lazuli et saphirs.
Il nous ouvre au monde baudelairien du « beau bizarre », autre manière de penser le bijou, proposant des assemblages rares à la frontière délicate entre le beau et le laid. Ainsi sommes-nous séduits par la singularité du collier Clin d’œil. Il insère, dans une monture en or baroque, une émeraude trapiche, curiosité géologique miraculeuse. Mais

 

ne nous y trompons pas, ces bijoux sont portables et portés comme en témoignent les anecdotes comptées par leurs propriétaires. Celles-ci nous nous permettent de cerner l’alchimie si particulière de l’artiste, qui allie une nouvelle façon d’habiter espace corporel et la recherche d’un monde intérieur. Le juste rapport des volumes et l’équilibre des tensions s’observent dans le pendentif Union, où saphir jaune et diamant créent un pont entre les deux moldavites, associant la curiosité scientifique et la métaphore du couple.

Le « beau bizarre » relie les mondes, jusque-là paradoxalement lointains, de la joaillerie et de l’histoire naturelle. Cette volonté de redéfinir l’art du bijou est une contribution essentielle aux mouvements des idées de son époque. C'est pour cela que l’œuvre de Jean Vendome est une source d’inspiration considérable aujourd’hui encore.


Texte du panneau didactique


10 - Surréalisme et Érotisme



Scénographie
Surréalisme et Érotisme

Certaines œuvres de Jean Vendome sont un hymne à la femme, un dialogue avec ses muses. Sciages d’agates, fragments de coquillage sont prétextes à des bijoux érotiques et surréalistes, plus personnels que d’autres. Jean Vendome y recherche des dessins et des formes qui suggèrent la féminité : « Les érotiques sont des pendentifs de fantasmes dont la force repose sur leur capacité à nous faire voir par un trou de serrure ce que la femme a de plus intime. » Il s’approprie ainsi un échantillon de la nature qu’il transforme. C’est avec ces bijoux qu'il se rapproche le plus de la représentation humaine.

 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Broche Magritte, 1980. Or jaune et agate. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Collier Vénus dit aussi Clin d'Œil, 1990. Or jaune, diamants, émeraude trapiche. Collection Laurasar. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Pendentif, 1980. Fragment de coquillage, argent. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
Émeraude trapiche

Les émeraudes, variétés de béryl coloré en vert par le chrome et ou le vanadium, sont connues et utilisées depuis l’Antiquité pour réaliser les bijoux et les parures les plus précieuses.
Parfois, dans de très rares cas, l’émeraude présente un motif bien particulier : une étoile fixe à 6 branches. C’est l’émeraude « trapiche » du mot espagnol donné à ces roues dentées à plusieurs rayons tournées par des bœufs  et utilisées autrefois pour moudre les cannes à sucre.
Ce motif en rayon est dû à une cristallisation tout à fait singulière du cristal qui grandit à deux vitesses différentes, permettant aux impuretés de se concentrer dans certains secteurs (formant les « rayons » foncés), alors que d’autres cristallisent de manière pure (secteurs verts de la pierre).

 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Broche Féminité, 1980. Or jaune, agates. Collection Marlène Ledué-Cregut.


11 - Coquillages et Mer



Scénographie
Coquillages et Mer

Si l’essentiel du langage du créateur vient de la pierre, il est attiré par d’autres matériaux. Jean Vendome, fondateur d'un club de voile à côté de Siouville-Hague où il a une maison, trouve inspiration dans la mer. Il monte des éléments aussi délicats qu’une branche de corail dans sa collection « Fleurs marines » (1989), des bijoux aux lignes sensuelles souvent accompagnées de couleurs pastel. L’alliance audacieuse de perles satinées, de coraux roses ou blancs, de nacre, de coquillages irisés et moirés, de gemmes ou encore d’agates de feu démontre sa science de l’arrangement. « Ce qui rend intéressant le corail, c’est la branche cassée qui représente l’équilibre dans le non équilibre. »

 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Collier Rencontre, 2007. Or jaune, argent, lapis-lazuli, perles de culture, saphirs, pinces de tourteau. Collection privée.
 
Jean Vendome. Collier Le Dormeur, 1991. Argent, pinces de tourteau, grenats. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Collier Fidji, 1988. Argent, or jaune, coquillages, branches de corail, cabochons de corail peau d'ange, perles de culture. Collection Laurasar. Photo Benjamin Chelly.
 
Jean Vendome. Collier. Argent, diamants, nacre et perles Mabé. Collection privée.
 
Jean Vendome. Collier. Argent, nacre, perle Mabé. Collection privée.
Scénographie
 
Jean Vendome. Collier Odysée, 2006. Or jaune, branches de corail, perles de culture. Collection privée.
 
Jean Vendome. Parure Envol, 2006. Or jaune, turquoise et perles de culture baroques. Collection privée.
 
Jean Vendome. Collier Tippy, 1988. Or jaune, coquillage, tourmaline, saphir jaune. Collection privée.
 
Jean Vendome. Collier Tippy, 1988, détail. Or jaune, coquillage, tourmaline, saphir jaune. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.


12 - Fossiles et Cailloux



Scénographie
Fossiles et Cailloux

Pour Jean Vendome, il n’y pas de beauté unique. Il tire un parti plaisant même du rebut, du délaissé, comme la staurotide. « Avec la beauté, dit-il, on tombe sur des solutions banales. II faut les dépasser, car il y a plus de beauté sur du disgracieux dont on fera ressortir une belle face. » Les boutons de manchette en os de dinosaure du général de Gaulle ont été commandés par son épouse chez Jean Eté, dépositaire de pièces de Jean Vendome. Le créateur aime s’adapter à la diversité des individus et mettre en valeur ce qui a été caché pendant des centaines de millions d’années.

 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Collier-pendentif- broche Ammonite, 1968. Or jaune, or blanc et or rose, ammonites. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.
Scénographie
 
Os de dinausaure fossilisé.
 
Jean Vendome. Maquette des boutons de manchette réalisés pour le Général de Gaulle, vers 1965. Or jaune, os de dinosaure fossilisé. Collection privée. Photo Benjamin Chelly.


13 - L'espace



Scénographie
L’espace

Insatiable, Jean Vendome s’intéresse à toutes les formes artistiques mais aussi aux sciences, aimant passer de thème en thème en une approche ludique.
Chaque pierre est un monde. Quand il choisit une moldavite d’un vert profond, il l'entoure de l’éclat de perles baroques ou de topazes, de saphirs et de diamants. II dessine la monture, respectant l’identité de ces pierres de foudre formées sous l’impact d’une météorite.
« (...) Jean Vendome est le créateur le plus copie dans le monde. Année après année, il renouvelle les lignes, les matériaux et les couleurs de ses bijoux. De la perle au saphir, de la moldavite au lapis-lazuli, il est assurément celui qui a utilisé le plus grand nombre de matières. » (Henri-Jean Schubnel)

 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Broche-pendentif. Or jaune, perles de culture, moldavite. Collection privée.
Moldavite

La moldavite est une tectite, du grec « tektos » qui signifie « fondu », un verre naturel composé principalement de silice créé suite à l’impact d’une météorite sur la surface de la terre. Elle se serait formée il y a près de quinze millions d’années, dans le cratère du
Ries, en Allemagne du sud. Baptisée en 1836, son nom fait référence non pas à la Moldavie mais au plus long fleuve de la République tchèque, en allemand « Die Moldau » (« Vitava ») majestueusement célébré pat le compositeur Smetana.
Les tectites se trouvent généralement à des centaines de kilomètres du cratère qui les a vues se former, ce qui explique la grande variété de sites géographiques ou elles ont essaimé.

 
Texte du panneau didactique
 
Jean Vendome. Parure Météor. Or jaune, pallasite, péridots. Collection privée.