JEAN-MICHEL ALBEROLA
L'aventure des détails

Article publié exclusivement sur le site Internet, avec la Lettre n° 394
du 21 mars 2016


 
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JEAN-MICHEL ALBEROLA. L’aventure des détails. Cet artiste majeur et inclassable de la scène française, né en 1953 en Algérie et vivant à Paris, s’est fait connaître au début des années 1980 par le retour à la figuration et à la « peinture cultivée ». Il a bénéficié de plusieurs grandes monographie dont une au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, il y a une vingtaine d’années, mais celle-ci est sans doute la plus importante par le nombre et la diversité des œuvres présentées.
Pour Jean-Michel Alberola « Il y a tout ce qui va autour des peintures, c’est-à-dire les néons, les sculptures, les films, ce que j’écris, les dessins sur les tickets de métro. Tout ça, ce sont des éléments de connexion. Je fais des morceaux, que je relie entre eux à un moment donné. De toute façon, depuis la fin de l’adolescence, je vois le monde comme un rhizome généralisé ».
La présente exposition traduit parfaitement cette conception du monde de l’artiste. Celui-ci nous questionne sur les grands sujets de sociétés tels les migrations, les catastrophes, les gains prodigieux de certaines entreprises, etc. Il utilise toutes les techniques : la peinture, le dessin, les vidéos, la sculpture, la construction de maquettes, les néons, etc. Si certaines œuvres interpellent par leur sujet plus ou moins dramatique (La Vision des habitants de Ferguson en 2014), d’autres sont franchement « potaches » comme ce dé à jouer où l’on voit une face avec sept points, cette grande carte représentant un « onze de cœur » ou cette toile uniformément bleue sur laquelle est écrit, derrière une flèche : « extra-plat » !
L’artiste convoque au fil des salles des penseurs majeurs comme Hannah Arendt avec laquelle il évoque les camps d’extermination, Robert Louis Stevenson dont il représente La Construction d’une pensée (2015-2016) avec une curieuse maquette en forme de mirador, illustration qu’il reprend pour Jean-Luc Godard et Ishikawa Sarchito, Guy Debord qu’il illustre au moyen d’une sorte de bande dessinée occupant tout un mur, Franz Kafka dont La Parole (2012) est évoquée par une boîte sur roulettes contenant un néon, etc.
Certains sujets sont repris au fil des ans. Citons Le Roi de rien dont on voit presque toute la série ou Le seul Etat de mes idées, illustré de différentes manières, dès l’entrée de l’exposition avec une vitrine contenant une tête en papier mâché au-dessus de laquelle sont accrochés une multitude d’œufs d’autruche et, plus loin, avec un larynx et une curieuse construction en bois suspendue au-dessus de celui-ci.
On le voit, c’est une exposition aux sujets très variés, reflétant bien l’esprit de son auteur et qui plaira à tous les publics. Palais de Tokyo 16e. Jusqu'au 16 mai 2016. Lien : www.palaisdetokyo.com.


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