INITIÉS.
Bassin du Congo

Article publié dans la Lettre n° 365
du 3 mars 2014


INITIÉS. Bassin du Congo. Profitant de la fermeture pour travaux du Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren (Belgique), le Musée Dapper nous présente un grand nombre d’œuvres majeures, provenant de l’immense région que constitue le bassin du Congo, pour illustrer des pratiques ancestrales que la colonisation et la vie contemporaines ont fait disparaître. Il existe bien encore des fêtes qui s’inspirent de ces pratiques mais leur finalité est purement touristique.
Les pratiques d’initiation étaient nombreuses. La plus importante était celle qui permettait à l’adolescent mâle de passer à la vie maritale. Mais il y en avait aussi pour la naissance, la mort et, dans les sociétés secrètes, pour le passage d’un grade à un grade supérieur dans la hiérarchie. C’est aussi au cours de ces rites d’initiation que les garçons étaient circoncis et, dans de rares cas en ce qui concerne le bassin du Congo, à l’exception des Ngbaka vivant dans la région près du fleuve Ubangi, les filles étaient excisées.
Pour accompagner ces rites d’initiation, toutes sortes d’objets avaient été créés. Les plus connus sont les masques. Mais on avait aussi des instruments de musique, des insignes, des parures, des sièges, des statuettes. Certaines ornaient l’enclos de réclusion dans lequel se déroulaient les cérémonies d’initiation. Ces dernières devaient être douloureuses, voire invalidante, avec des mutilations apportant la preuve du passage réussi.
Les principales initiations sont donc celles qui formaient le jeune au statut d’adulte. Mais il y avait aussi celles qui concernaient des connaissances plus approfondies, thérapeutiques, politiques, religieuses et qui étaient organisées sur une base volontaire. C’est avec certaines de ces initiations que l’on pouvait acquérir des pouvoirs surnaturels, telle la sorcellerie, que l’on pouvait utiliser à bon ou à mauvais escient.
Les très nombreux objets exposés peuvent être vus tout d’abord comme des œuvres d’art, tant ils sont originaux et d’une exécution de très grande qualité. Mais si l’on prend le temps de lire les nombreux panneaux qui les accompagnent, on peut alors comprendre la fonction qu’ils jouaient dans ces rites d’initiation et les apprécier autrement. Une exposition originale, riche et variée. Musée Dapper 16e. Jusqu’au 6 juillet 2014. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.dapper.fr.

En marge de cette exposition nous pouvons voir quelques œuvres jubilatoires d’un artiste contemporain déjà célèbre, Romuald Hazoumé, qui réalise des masques avec des bidons et d’autres objets de récupération, rappelant ainsi, qu’en art, un objet bidon est un faux notoire ! Musée Dapper 16e. Jusqu’au 6 juillet 2014. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien: www.dapper.fr.


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