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 LES IMPRESSIONNISTES EN PRIVE100 chefs-d’œuvre de collections particulières
Article 
              publié dans la Lettre n° 367du 
              14 avril 2014
 
 LES IMPRESSIONNISTES EN PRIVE. 100 chefs-d’œuvre 
              de collections particulières. A l’occasion de son quatre-vingtième 
              anniversaire, le musée Marmottan Monet, dont les collections, en 
              particulier celles des fonds Monet, Berthe Morisot et Rouart, ont 
              été données par des collectionneurs, nous présentent une sélection 
              de quatre-vingts peintures, une vingtaine d’œuvres graphiques et 
              deux sculptures prêtées par cinquante-et-un collectionneurs. Si 
              un certain nombre d’entre elles ont déjà été présentées à l’occasion 
              d’une exposition, beaucoup sont pratiquement inédites. D’après les 
              deux commissaires de l’exposition, leurs propriétaires, tant européens 
              qu’américains, ont été enthousiasmés par leur projet, dans un lieu 
              aussi emblématique que ce musée, qui abrite le fameux Impression, 
              soleil levant de Monet à l’origine du nom impressionniste, 
              inventé par dérision par un critique. Certains, cependant, auraient 
              fait faire des répliques de leurs tableaux pour continuer à les 
              contempler durant leur absence ! L’ensemble est tout à fait étonnant 
              car nous pouvons voir des exemples de grande qualité de tous ces 
              peintres ainsi que de leurs maîtres et de leurs amis. Le parcours commence par un tableau peint par Corot vers 1850-1855, 
              Ville-d’Avray, Le grand étang, qui fait la joie de Spectacles 
              Sélection. En effet ses bureaux sont à proximité de ce site, 
              que l’on appelle aujourd’hui les Etangs de Corot. Ce dernier, 
              comme Boudin et Jongkind, sans être impressionnistes, travaillait 
              déjà sur le motif et sur le paysage et s’intéressait à la lumière. 
              C’est assurément Boudin qui permit à Monet de devenir ce qu’il est 
              en faisant de ce caricaturiste l’artiste que nous admirons. En dehors 
              de ces quatre peintres, nous avons un tableau de celui qui fut le 
              véritable chef de file des impressionnistes, Manet, bien qu’il refusa 
              de participer, en 1874, à leur première exposition particulière, 
              et un tableau de Bazille, mort prématurément en 1870, La Terrasse 
              de Méric.
 Le parcours continue d’une manière à la fois chronologique et thématique. 
              « L’impressionnisme vers 1874 » où les peintres Monet, Renoir, Pissarro, 
              Degas, Sisley, Morisot, Guillaumin et Cézanne, en révolte contre 
              le goût imposé par l’Académie des Beaux-Arts, exposent ensemble 
              leurs tableaux. Cézanne, qui s’intéresse plus à l’étude des formes 
              et des volumes, au détriment des changements de lumière, s’installe 
              dans le Midi et n’exposera plus avec le groupe. « L’impressionnisme 
              vers 1880 », époque où le groupe, qui a été rejoint par bien d’autres 
              artistes, dont beaucoup ne sont pas représentés ici, expose pour 
              la huitième et dernière fois en 1886 avant de se disloquer, chacun 
              conservant son amitié pour les autres mais suivant alors sa propre 
              voie.
 Une section est consacrée à Caillebotte, le seul de ces peintres 
              qui a suffisamment de fortune pour faire ce qu’il veut, et qui aide 
              ses amis impressionnistes en achetant leurs tableaux. Il légua soixante-sept 
              de ces toiles à l’Etat français qui les aurait volontiers refusées. 
              Elles constituent aujourd’hui le fleuron du musée d’Orsay !
 Une autre section est consacrée à Degas, fervent défenseur de ses 
              amis impressionnistes, mais intéressé par d’autres thèmes tels la 
              peinture d’histoire, les chevaux, les femmes à leur toilette (La 
              Toilette après le bain), la danse. On a ainsi la chance de voir 
              sa sculpture La Petite Danseuse de quatorze ans, toujours 
              en mains privées.
 L’exposition se termine par un « Au-delà de l’impressionnisme » 
              où l’on voit des œuvres appartenant à la dernière période de ces 
              peintres, lorsqu’ils étaient encore en vie. C’est le cas de Pissarro, 
              Renoir et surtout Monet, mort en 1926 à l’âge de quatre-vingt-six 
              ans. Ces derniers connurent enfin la gloire de leur vivant, au contraire 
              de Berthe Morisot ou de Sisley. Une magnifique exposition, mais 
              il vous faudra vous armer de patience pour entrer. Musée Marmottan 
              Monet 16e. Jusqu’au 6 juillet 2014.  
              Pour 
              voir notre sélection de visuels, cliquez ici.  
              Lien : www.marmottan.com.
 
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