IMAGES DU MONDE FLOTTANT

Article publié dans la Lettre n° 233

IMAGES DU MONDE FLOTTANT. Peintures et estampes japonaises des XVIIe et XVIIIe siècles. Cette surprenante exposition avec ses petits cabinets où sont exposées des images coquines réunit quelque 50 peintures (sur paravents et sur rouleaux) et 150 estampes provenant du Musée Guimet, de grands musées étrangers (japonais principalement) et de collections privées.
A partir de 1603, Edo, l’actuel Tôkyô, devient la capitale d’un Japon pacifié. S’ouvre alors une ère de prospérité et d’optimisme qui se traduit bientôt par l’apparition de quartiers de divertissement à la lisière des grandes villes, avec des maisons de thé et du théâtre kabuki. Ce monde des marges se dénomme « Monde flottant » (ukiyo - littéralement le frivole, le fluctuant, mot ironisant par homophonie sur une ancienne conception bouddhique signifiant « monde de douleur » !) et donne lieu à un courant pictural inédit qui met en avant la figure féminine : les  « images du Monde flottant » (ukiyo-e). Ses commanditaires sont des citadins récemment enrichis dans le commerce, dont les goûts picturaux vont vers le culte du beau et des plaisirs éphémères.
Si au début du XVIIe siècle les scènes mettent encore en avant des peintures de genre et des sites fameux, élus pour leur beauté, avec de petits personnages, très vite le rapport s’inverse et c’est la figure humaine qui prédomine : « beauté lisant » ou « se promenant » par exemple. Les sujets sont variés mais s’attachent principalement à la lettre, au travestissement de l’acteur, à la toilette, au miroir, à l’amour maternel et à l’érotisme (shunga, littéralement « images de printemps »), fort bien représenté dans cette exposition avec des séries étonnantes comme celles liant l’amour et les mois de l’année ! Assez vite des estampes reproductibles et peu onéreuses, en noir et blanc d’abord, puis en couleurs apparurent, popularisant ce genre dans le monde entier. Grand Palais 8e. Jusqu’au 3 janvier 2005. Pour voir notre sélection de diapositives, cliquez ici. Lien : www.rmn.fr.

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