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 JEAN 
              HELION 
 Article 
              publié dans la Lettre n° 237 
               
 JEAN HELION. Après la rétrospective 
              du Grand Palais en 1970-1971, voici enfin une exposition majeure 
              consacrée à cet artiste méconnu à l’occasion du centième anniversaire 
              de sa naissance. Arrivé à Paris en 1921, à l’âge de 17 ans, apprenti dessinateur 
              dans un bureau d’architecte, il se dit, en voyant au Louvre le Richelieu 
              de Philippe de Champaigne : « Tiens, je pourrais bien en faire autant » ! 
              Mais c’est par l’art abstrait, dont il ignorait l’existence en 1925, 
              qu’il commence sa carrière d’artiste. Il est alors de tous les groupes 
              de peintres abstraits, tant en France qu’aux Etats-Unis, où il se 
              rend en 1932, et écrit de nombreux articles sur l’art contemporain. 
              Mais ce n’est pas un artiste figé dans un style qui plaît et son 
              parcours artistique devient alors tout à fait exceptionnel.
 En ajoutant - pourquoi pas ? - une oblique à ses lignes horizontales 
              et verticales, il se fâche avec Piet Mondrian ! Peu à peu il ajoute 
              des courbes et des volumes et toutes sortes de couleurs afin de 
              se rapprocher de la beauté qu’il voit tout autour de lui et s’éloigne 
              ainsi de tous ses amis. En 1939 La Figure tombée (une sorte 
              de monument cubique gisant sur le sol) marque la fin de l'abstraction 
              pour Jean Hélion et le début du figuratif. Lui qui était était parmi 
              les peintres les plus renommés de l’époque passe alors pour un artiste 
              de second plan ! Engagé volontaire en 1940, il est fait prisonnier 
              en Allemagne, s’évade et retourne aux Etats-Unis où l’on apprécie 
              plus son évasion que sa liberté de peindre, bien que cela forme 
              pour lui un tout.
 Ses peintures aux thèmes populaires ont une grande unité. Jean Hélion 
              trouve de la beauté dans le moindre objet : citrouilles, choux, 
              chaussures, pains, homards, etc. - dont il parle avec passion dans 
              l’interview que l’on peut voir à la fin de l’exposition - et, bien 
              sûr, dans les nus féminins dont certains témoignent d’une rare audace 
              (A rebours). Il peint également d’immenses triptyques (Dragon) 
              dans lesquels il veut recréer toute la vie d’une ville et mêle tous 
              ses souvenirs et ses thèmes préférés. Ses toiles figuratives sont 
              pour la plupart à la fois touchantes et attachantes. Une très belle 
              exposition qu’il serait dommage de manquer. Centre Pompidou 
              (01.44.78.12.33) jusqu’au 6 mars 2005. Pour 
              voir notre sélection de diapositives, cliquez ici. 
               Lien : www.centrepompidou.fr.
 
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