LE
GRAND MONDE D'ANDY WARHOL
Article
publié dans la Lettre n° 299
LE GRAND MONDE D’ANDY WARHOL. Si cet
artiste mort en 1987 à l’âge de 59 ans est mondialement célèbre
pour ses peintures géantes d’objets de grande consommation (bouteille
de Coca Cola, boîte de soupe Campbell) c’est à son art très particulier
du portrait qu’est consacrée cette exposition qui nous présente
quelque 130 œuvres. C’est en 1962 qu’il peint ses premiers portraits
de stars dont les célèbres Marilyn Monroe (peu après sa mort) en
utilisant les procédés qu’il a mis au point : peinture acrylique,
d’après des photographies, et sérigraphie sur toile. Il généralise
aussi le principe de la série, déclinant en de multiples toiles
le même sujet dont il change aussi bien les couleurs (Twenty
Marilyns, 1962) que les poses (Ethel Scull, 36 Times,
1963). Ses portraits ont tous la même dimension. Andy Warhol avait
ainsi déclaré : « Tous mes portraits doivent avoir le même format
pour qu’ils tiennent tous ensemble et finissent par former un seul
tableau intitulé « Portrait de la société ». Bonne idée, non ? Peut-être
qu’un jour le Metropolitan Museum voudra l’acquérir.» Le parcours
de l’exposition est organisé en quinze thèmes allant de ses autoportraits
(Trois âges) à la mort avec Jackie, ses crânes, sa chaise électrique
(la Dernière Cène). Entre les deux défilent des œuvres personnelles
ou de commande. Ces dernières, les plus nombreuses et les plus rémunératrices
(25 000 dollars le premier panneau et 15 000 les suivants) vont
ainsi lui rapporter un million de dollars en 1974. En 1963, 70 %
de ses peintures sont des portraits. Tous ceux qui en ont les moyens,
quelle que soit leur notoriété, Farah Diba ou industriel fortuné,
lui passent commande de leur portrait. Andy Warhol renouvelle ainsi
totalement une forme d’art en déclin au XXe siècle, industrialisant
presque sa peinture. Du reste il appelle son atelier la « Factory »
et déménage plusieurs fois, toujours à new York, au fur et à mesure
que son succès s’accroît.
Parmi les œuvres les plus marquantes de cette exposition nous pouvons
citer les portraits de Mao, dont une immense toile de 4,50 m x 3,50
m (1973), les portraits de Jean-Michel Basquiat avec lequel il partagea
son atelier de 1982 à 1984, très différents des œuvres de commande,
un grand portrait de Lénine (1986) et enfin les portraits de sa
mère, Julia Warhola, qui vécut longtemps avec lui, exécutés en 1974
deux ans après sa mort. Finalement c’est une exposition attachante,
qui montre bien les multiples facettes de cet artiste hors du commun,
inventif et créatif, également illustrateur, photographe (pas seulement
avec un polaroid pour ses portraits !) et cinéaste. Grand Palais
8e. Jusqu’au 13 juillet 2009. Pour
voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien
: www.rmn.fr.
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