GOBELINS PAR NATURE.
Eloge de la Verdure XVIe-XXIe siècle

Article publié exclusivement sur le site Internet, avec la Lettre n° 359
du 28 octobre 2013


GOBELINS PAR NATURE. Eloge de la Verdure XVIe-XXIe siècle. A la fin du XVe siècle une multitude de petites fleurs envahissent le fond de certaines tapisseries. On les dénomme «mille-fleurs». Leur but est purement décoratif et reflète délicatement la nature. A partir de 1520 aux mille-fleurs succède un décor floral stylisé rappelant les acanthes de l'art grec ou romain. Ce n'est qu'aux XVII et XVIIIe siècles que les artistes enrichissent les verdures, aussi bien au niveau de la représentation que de l'iconographie, et y ajoutent des animaux et des constructions. Au début les paysages de ces dernières tapisseries manquaient de réalisme, puis, avec l'apparition de sujets comme les Enfants jardiniers ou la Tenture des Saisons de Le Brun, le décor naturel se fait plus précis et représentatif et cède la primeur au thème de la tapisserie. Si l'élément végétal subsiste, ce n'est plus qu'à titre évocateur et symbolique.
Les artistes du début du XXe siècle ou contemporains perpétuent cette tradition de verdure dans les manufactures nationales des Gobelins ou de Beauvais. En revanche ils abordent ce sujet en tant qu'évocation d'un souvenir ou d'une sensation et ne cherchent pas à représenter fidèlement la nature.
La présente exposition illustre cette histoire de la verdure dans la tapisserie à travers la présentation de quelque cinquante tapisseries et objets recouverts de tapisseries (canapés, écrans, fauteuils), conçues par une trentaine d'artistes. Le parcours n'est pas chronologique et met en regard des tapisseries anciennes avec des tapisseries modernes, déclinées en six «variations» de la nature. Se succèdent ainsi les « feuillages de verdure », les « fleurs », les «saisons», la « constance » (invariabilité et permanence de l'élément végétal), les « mille-fleurs » et les « jardins ». Dans la première « variation », à côté de tapisseries des Flandres du XVIe siècle, sont accrochées des tapisseries de Beauvais de René Schumacher (Chanson d'automne, 1966) ou de Pierre Alechinsky (Lavande, 1990). Plus loin, la comparaison la plus représentative concerne certaines tapisseries des Saisons de Le Brun avec celles, sur le même sujet, de Jean Lurçat.
En dehors de la permanence de la verdure dans la tapisserie au cours des six derniers siècles, le principal intérêt de cette exposition est de nous montrer combien l'art de la tapisserie est encore vivant de nos jours comme le prouvent les œuvres récentes de Gérard Traquandi (Plante avec un œil, 2006), Martine Aballéa (Le Jour et la Nuit, 2006), Paul-Armand Gette (L'Embellie, 2008), Christophe Cuzin (Le Jardin des Gobelins, 2012), Jacques Monory (Velvet jungle n°1, 2012) ou encore Marc Couturier avec son immense tapisserie posée à même le sol (Aucuba, 2005, diamètre 4 ,20 mètres) dans la section « mille-fleurs ». Galerie des Gobelins 13e. Jusqu'au 19 janvier 2014. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.mobiliernational.fr.


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