Parcours en images de l'exposition

GEORGIA O’KEEFFE

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°533 du 27 octobre 2021



 

Entrée de l'exposition. Photo Audrey Laurans.
Introduction

Georgia O'Keeffe est l'une de ces figures altières et conquérantes qui ont forgé la mythologie américaine. Dès la fin des années 1910, elle est au cœur du premier art moderne aux États-Unis, dont elle contribue à l'émergence, puis à l'affirmation. Sa peinture s'inscrit très tôt dans la tradition du premier paysagisme américain, développant un sentiment fusionnel avec la nature dans la lignée du romantisme. O'Keeffe est la première femme à s'imposer auprès des critiques, des collectionneurs et des musées d'art moderne. Une consécration pour laquelle sa personnalité compte presqu'autant que son œuvre. Après des années d'immersion au sein de l'avant-garde new-yorkaise, il lui faut l'audace des « pionniers » pour s'installer au Nouveau-Mexique et affronter la solitude et la nature sauvage. Au début des années 1950, le « minimalisme » de ses tableaux lui vaut la reconnaissance d'une nouvelle génération d'artistes américains. Face à l'objectif des plus importants photographes de l'époque, elle cultive une image d'amazone, de Calamity Jane moderne, de sage orientale et prend place dans la légende américaine.

 
Texte du panneau didactique.
 
Alfred Stieglitz. Georgia O’Keeffe, 1918. Platinotype, 24,5 × 20,1 cm. Art Institute of Chicago. Alfred Stieglitz Collection. © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021. Ph © Art Institute of Chicago, Dist. RMN-Grand Palais / image The Art Institute of Chicago.


1 - La Galerie 291

Scénographie. Photo Audrey Laurans.
La Galerie 291

Créée en 1905 par le photographe Alfred Stieglitz, la Galerie 291 (en référence au numéro de l’immeuble qui l’accueille sur la Cinquième Avenue de New York) est le premier lieu de diffusion et de pédagogie de l’art moderne aux États-Unis. Après Rodin (en 1908), Matisse (1908, puis 1910), Cézanne (en 1911), Stieglitz organise entre autres les premières expositions américaines de Picasso (1911), Picabia (1913) et Brancusi (1914). Georgia O’Keeffe découvre la galerie en 1908, durant ses études à l’Art Students League de New York. Elle en suivra dès lors les expositions et les publications, notamment la revue Camera Work, qui publie les premières études consacrées aux artistes des avant-gardes européennes. À son amie artiste Anita Pollitzer, O’Keeffe écrit : « Je désire exposer à 291 plus que n’importe où à New York. ». Du Texas, où elle enseigne, elle adresse en 1916 à Pollitzer une série de dessins au fusain afin qu’elle les soumette à Stieglitz. Le jour où le photographe les découvre marque le début d’une relation entrée dans la légende. Stieglitz présente la série dans une exposition de groupe dès 1916. De 1923 jusqu’à sa mort, en 1946, il consacrera chaque année une exposition à l’œuvre d’O’Keeffe. Il dira qu’elle « incarne l’esprit de 291 ».
 
Texte du panneau didactique.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Nu debout, Cadaquès, été 1910. Encre de Chine. Musée national Picasso-Paris.
 
Diaporama.
 
Scénographie
 
Alfred Stieglitz. Equivalent, 1933. Épreuve gélatino-argentique. The Metropolitan Museum of Art, New York.
 
Alfred Stieglitz. The Steerage, 1915 (prise de vue de 1910). Épreuve photomécanique (photogravure) sur papier Japon. Musée d’Orsay, Paris.
 
Paul Cézanne. Le Four à plâtre, vers 1890-1894. Aquarelle ur tracés au crayon noir. Musée d’Orsay, Paris.
 
Auguste Rodin. Femme nue sur le dos de face et les jambes écartées, s. d. Crayon au graphite sur papier vélin. Musée Rodin, Paris.
Scénographie
 
Charles Demuth. Red Gladioli, 1928. Aquarelle et graphite sur papier. Whitney Museum of American Art, New York.
 
Arthur Dove. Orange Grove in California, by Irving Berlin, 1927. Huile sur panneau. Museo Nacional Thyssen-Bornemisza, Madrid.
 
Marsden Hartley. Painting, Number 5, 1914-1915. Huile sur toile de lin. Whitney Museum of American Art, New York.
 
Georgia O’Keeffe. Special N° 9, 1915. Fusain sur papier. The Menil Collection, Houston.
 
Georgia O’Keeffe. Nude Series VIII, 1917. Aquarelle sur papier. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
 
Georgia O’Keeffe. Nude Series IX, 1917. Aquarelle sur papier. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.


2 - Premières œuvres

Scénographie. Photo Audrey Laurans.
Premières œuvres

Les fusains que Georgia O’Keeffe soumet au jugement d’Alfred Stieglitz en 1916 témoignent de l’ancrage de ses œuvres dans une tradition marquée par le naturalisme et le vitalisme de l’Art nouveau, découvert durant ses premières années de formation à Chicago. En cette fin des années 1910, l’art d’O’Keeffe s’attache tout à la fois à l’érotisme présent dans les aquarelles d’Auguste Rodin et à la synthèse formelle, au mouvement vers l’abstraction dont témoignent les œuvres d’Arthur Dove, un membre de l’«écurie» Stieglitz. Les aquarelles que réalise O’Keeffe au Texas, où elle enseigne de 1912 à 1914, puis de 1916 à 1918 sont inspirées par les mouvements des étoiles et des astres, et les espaces infinis. Elles renouent avec le sentiment panthéiste et sublime des premiers paysages de l’école américaine du 19e siècle (Frederic Edwin Church, Albert Bierstadt), avec le « transcendentalisme » des écrits du poète et philosophe Ralph Waldo Emerson.
 
Texte du panneau didactique.
 
Georgia O’Keeffe. Inside Red Canna, 1919. Huile sur toile, 55,9 × 43,2 cm. Collection Sylvia Neil and Daniel Fischel. Photo © Christie's Images / Bridgeman Images. © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021.
 
Chronologie de Georgia O'Keeffe (extrait)
 
Accès direct à la chronologie (en fin de cette page)
 
Georgia O’Keeffe. Evening Star No. VI, 1917. Aquarelle sur papier, 22,5 × 30,5 cm. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe. Gift of the Burnett Foundation. Courtesy Georgia O'Keeffe Museum, Santa Fe © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021.
 
Georgia O’Keeffe. Sunrise and Little Clouds N°II, 1916. Aquarelle sur papier. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
Scénographie
 
Georgia O’Keeffe. Series I – N° 4, 1918. Huile sur panneau. Städtische Galerie im Lenbachhaus Kunstbau, Munich.
 
Georgia O’Keeffe. Series I – N° 3, 1918. Huile sur panneau. Milwaukee Art Museum.
 
Georgia O’Keeffe. Series I – N° 8, 1919. Huile sur toile. Städtische Galerie im Lenbachhaus Kunstbau, Munich.
 
Georgia O’Keeffe. Series I White & Blue Flower Shapes, 1919. Huile sur panneau, 50,5 × 40 cm. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe. Gift of The Georgia O’Keeffe Foundation Courtesy Georgia O'Keeffe Museum. Photography: Tim Nighswander / Imaging4Art © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021.


3 - Vers l’abstraction

Scénographie
Vers l’abstraction

Fin 1912, dans la revue Camera Work, Georgia O’Keeffe découvre la traduction d’un extrait du livre Du Spirituel dans l’art, et dans la peinture en particulier publié quelques mois plus tôt à Munich par Vassily Kandinsky. Elle en retient qu’il existe deux voies tracées pour l’art moderne : celle de la «Picasso-forme», voie ouverte par le cubisme, conduisant à une négation du réel au profit de sa métamorphose analytique et plastique, et celle issue de la « couleur-Matisse », à l’héritage de laquelle Kandinsky a associé l’expression de la vie et de l’âme des objets. Par leur biomorphisme, les peintures que produit O’Keeffe à la fin des années 1910 montrent qu’elle a fait le choix d’un art résolument attaché au monde sensible et à ses ressources symboliques. Interrogée sur le caractère « abstrait » de ses œuvres, O’Keeffe aime à répondre qu’elle est « toujours surprise de voir comment les gens séparent l’abstraction du réalisme ». « L’abstraction » n’est pour elle qu’un moyen, le fruit d’un éloignement de la source de ses formes, d’une séparation, d’une décantation.

 
Texte du panneau didactique.
 
Georgia O’Keeffe. Skunk Cabbage, 1922. Huile sur toile. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
 
Georgia O’Keeffe. Abstraction White, 1927. Huile sur toile. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
 
Georgia O’Keeffe. Corn, Dark, N° 1, 1924. Huile sur panneau de fibres de bois. The Metropolitan Museum of Art. Alfred Stieglitz Collection, 1950.


4 - De New York à Lake George

Scénographie
De New York à Lake George

À partir de 1920, Georgia O’Keeffe et Alfred Stieglitz partagent leur temps entre New York et Lake George, lieu de villégiature de la famille Stieglitz dans l’État de New York. O’Keeffe peint en alternance les mouvements du ciel et de l’eau, des fruits et des feuilles, et les gratte-ciel qu’elle peut contempler depuis les fenêtres du Shelton Hotel à New York, où elle habite désormais avec Stieglitz après leur mariage en 1924. Ses peintures témoignent de l’intérêt qu’elle porte aux artistes de la galerie 291, au naturalisme d’Arthur Dove ou de John Marin, aux formes rectilignes, aux surfaces unifiées puisées dans le spectacle de l’Amérique industrielle et urbaine. Les granges qu’elle peint à Lake George concilient ses souvenirs d’enfance et les formes cristallines héritées du cubisme chères aux peintres Charles Demuth et Charles Sheeler. Ses buildings réalisés à Manhattan dessinent d’immenses « canyons » sous la voûte étoilée. O’Keeffe demeure fascinée par le ciel infini et la puissance du cosmos qui l’ont marquée au Texas.
 
Texte du panneau didactique.
 
Georgia O’Keeffe. Ritz Tower, Night, 1928. Huile sur toile. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
 
Georgia O’Keeffe. The Shelton with Sunspots, N.Y., 1926. Huile sur toile, 123,2 × 76,8 cm. The Art Institute of Chicago IL, USA. © Art Institute of Chicago / Gift of Leigh B. Block/Bridgeman Images. © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021.
 
Georgia O’Keeffe. New York Street with Moon, 1925. Huile sur toile. Carmen Thyssen-Bornemisza Collection, on loan at the Museo Nacional Thyssen-Bornemisza, Madrid.
Georgia O’Keeffe. East River from the Shelton Hotel, 1928. Huile sur toile, 30,5 × 81,3 cm.
The Metropolitan Museum of Art, New York. Alfred Stieglitz Collection. Bequest of Georgia O’Keeffe, 1986. Photo © The Metropolitan Museum of Art.
Dist. RMN-Grand Palais / image of the MMA. © The Metropolitan Museum of Art, New York.
 
Georgia O’Keeffe. The Barns, Lake George, 1926. Huile sur toile. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
 
Georgia O’Keeffe. My Shanty, Lake George, 1922. Huile sur toile. The Philips Collection, Washington, D.C.
 
Georgia O’Keeffe. Lake George – Autumn, 1922. Huile sur toile. The Jan T. & Marica Vilcek Collection.
 
Georgia O’Keeffe. Storm Cloud, Lake George, 1923. Huile sur toile. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
Scénographie. Photo Audrey Laurans.
 
Georgia O’Keeffe. Red, Yellow and Black Streak, 1924. Huile sur toile, 101,3 × 81,3 cm. Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris. Don de la Georgia O’Keeffe. Foundation, 1995. Photo © Centre Pompidou, MNAM-CCI / Philippe Migeat / Dist. RMN-GP. © Centre Pompidou, MNAM-CCI.
 
Georgia O’Keeffe. Blue and Green Music, c. 1919-1921. Huile sur toile. The Art Institute of Chicago. Alfred Stieglitz Collection. Gift of Georgia O’Keeffe.
 
Georgia O’Keeffe. From the Lake N°1, 1924. Huile sur toile. Nathan Emory Coffin Collection of the Des Moines Art Center.
 
Georgia O’Keeffe. Series I – From the Plains, 1919. Huile sur toile. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.


5 - Un monde végétal

Scénographie
Un monde végétal

Alors qu’elle peint des fleurs de façon réaliste depuis 1919, Georgia O’Keeffe réalise, après avoir vu les fleurs de Charles Demuth, lors d’une visite à son atelier en 1923, que la seule façon pour elle de continuer à les peindre serait de trouver une approche totalement personnelle et originale. Deux ans plus tard, elle soumet ses fleurs à une vision rapprochée. Ce passage au « gros plan » s’opère sous l’effet conjoint de l’influence du modèle photographique et d’une attention à sa perception de la ville moderne. S’inspirant de l’usage du « blow up » (agrandissement) pratiqué par une nouvelle génération de photographes (Paul Strand, Edward Weston, Ansel Easton Adams), elle recourt à de nouveaux «cadrages». Impressionnée par l’essor et la hauteur vertigineuse des buildings à New York dans les années 1920, elle déclare à propos de ses fleurs : « […] j’eus l’idée de les agrandir comme d’énormes immeubles en construction. » Concédant d’abord que son art traite «essentiellement de sentiments féminins», elle dément bientôt avec vigueur l’interprétation obsessionnellement «érotique» que la critique livre de ses fleurs.
 
Texte du panneau didactique.
 
Georgia O’Keeffe. Oak Leaves, Pink and Gray, 1929. Huile sur toile. Collection of the Frederick R. Weisman Art Museum at the University of Minnesota, Minneapolis.
 
Georgia O’Keeffe. Autumn Leaves – Lake George, N.Y., 1924. Huile sur toile. Columbus Museum of Art, Ohio.
 
Georgia O’Keeffe. Autumn Trees – The Maple, 1924. Huile sur toile. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
 
Georgia O’Keeffe. Dark and Lavender Leaves, 1931. Huile sur toile. Collection of the New Mexico Museum of Art.
 
Georgia O’Keeffe. The Chesnut Tree – Grey, 1924. Huile sur toile. Myron Kunin Collection of American Art, Minneapolis.
 
Georgia O’Keeffe. Dead Cottonwood Tree, 1943. Huile sur toile. Santa Barbara Museum of Art.
 
Georgia O’Keeffe. Dark Tree Trunks, 1946. Huile sur toile. Brooklyn Museum. Request of Georgia O’Keeffe.
Scénographie. Photo Audrey Laurans.
 
Georgia O’Keeffe. Oriental Poppies, 1927. Huile sur toile, 76,7 × 102,1 cm. Collection of the Frederick R. Weisman Art Museum at the University of Minnesota, Minneapolis. Museum Purchase (1937.1). Image Weisman Art Museum at the University of Minnesota, Minneapolis © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021.
 
Georgia O’Keeffe. Yellow Jonquils N°3, 1936. Huile sur toile. Kemper Museum of Contemporary Art, Kansas City, Missouri.
 
Georgia O’Keeffe. The White Calico Flower, 1931. Huile sur toile. Whitney Museum of American Art, New York.
 
Georgia O'Keeffe. Jimson Weed/White Flower No. 1, 1932. Huile sur toile, 121,9 × 101,6 cm. Crystal Bridges Museum of Art, Bentonville, Arkansas American. © Crystal Bridges Museum of American Art. Photography by Edward C. Robison III. © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021.


6 - Ossements et coquillages

Scénographie. Photo Audrey Laurans.
Ossements et coquillages

La vie, dans son mouvement, ses cycles, est le premier sujet de la peinture de Georgia O’Keeffe. La croissance d’un végétal, l’épanouissement d’une fleur disent autant du vivant que la spirale d’un coquillage mort ou les os blanchis d’un bovin. Au Nouveau-Mexique, elle a l’intuition de cette continuité du cycle vital : « Les ossements semblent tailler au cœur de ce que le désert a de profondément vivant ». En 1943, elle peint pour la première fois un os de bassin collecté lors d’une marche dans le désert. S’il ne devient pas la métaphore directe des temps de guerre, le ciel qu’elle entrevoit dans la cavité de l’os brandi à bout de bras devient pour elle « ce Bleu qui sera toujours là comme il est maintenant même après que les hommes en auront fini avec leurs destructions » : la vie, au-delà de la mort.
 
Texte du panneau didactique.
 
Georgia O’Keeffe. Clam and Mussel, 1926. Huile sur toile. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
 
Georgia O'Keeffe. Pelvis with the distance, 1943. Huile sur toile, 60,6 × 75,6 cm. Indianapolis Museum of Art at Newfields, USA. © Indianapolis Museum of Art / Gift of Anne. Marmon Greenleaf in memory of Caroline M Fesler / Bridgeman Images. © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021.
 
Georgia O’Keeffe. Ram’s Head, White Hollyhock-Hills (Ram’s Head and White Hollyhock, New Mexico), 1935. Huile sur toile, 76,2 × 91,4 cm. Brooklyn Museum. Bequest of Edith and Milton Lowenthal (1992.11.28). Photo Brooklyn Museum © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021.


7 - Le Nouveau-Mexique

Scénographie
Le Nouveau-Mexique

Après des années passées à rechercher « son » lieu, Georgia O’Keeffe séjourne en 1929 au Nouveau-Mexique. Quelques années plus tard, elle fait l’acquisition de Ghost Ranch, une maison isolée, entourée de déserts. Elle découvre un pays qui la fascine, celui des danses indiennes et du souvenir d’un catholicisme austère. S’emparant des collines du Nouveau-Mexique, elle en humanise les formes, fait de leurs traces géologiques les commissures, les plis, les rides d’une peau, et de leurs reliefs des détails anatomiques. L’empathie qu’elle éprouve pour ces paysages la conduit à adopter dans ses tableaux les tons dictés par ses humeurs. Ainsi, durant la Seconde Guerre mondiale, l’œuvre Black Place – du nom donné par O’Keeffe à l’un de ses sites favoris, lunaire et désolé, situé en pays navajo – devient le reflet des drames de l’époque. À plusieurs reprises, elle prend pour modèle les Kachinas, poupées que les Indiens hopis utilisent pour enseigner leur mythologie aux jeunes enfants.
 
Texte du panneau didactique.
 
Georgia O’Keeffe. The Mountain, New Mexico, 1931. Huile sur toile. Whitney Museum of American Art, New York.
 
Georgia O’Keeffe. Stables, 1932. Huile sur toile. Detroit Institute of Art.
 
Georgia O’Keeffe. Nature Forms – Gaspé, 1932. Huile sur toile. Collection particulière.
 
Georgia O’Keeffe. Taos Pueblo, 1929/1934. Huile sur toile. The Eiteljorg Museum of American Indians and Western Art, Indianapolis, Indiana.
 
Georgia O'Keeffe. Black Hills with Cedar, 1941-1942. Huile sur toile, 40 × 76 cm. Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Smithsonian Institution, Washington, D.C. The Joseph H. Hirshhorn Bequest, 1981 (86.3471). Photo © Cathy Carver. Hirshhorn Museum and Sculpture Garden. © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021.
Scénographie. Photo Audrey Laurans.
 
Georgia O’Keeffe. Grey Hills, 1941. Huile sur toile. Indianapolis Museum of Art at Newfields.
 
Georgia O’Keeffe. Black Mesa Ladscape New Mexico, Out Back of Marie’s II, 1930. Huile sur toile. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
Scénographie. Photo Audrey Laurans.
 
Georgia O’Keeffe. Church Steeple, 1930. Huile sur toile. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
 
Georgia O’Keeffe. Gray Cross with Blue, 1929. Huile sur toile. Albuquerque Museum.
 
Georgia O’Keeffe. Grey, Blue and Black – Pink Circle, 1929. Huile sur toile, 91,4 × 121,9 cm. Dallas Museum of Art. Gift of The Georgia O’Keeffe Foundation. Courtesy Dallas Museum of Art.
 
Georgia O’Keeffe. My Front Yard, Summer, 1941. Huile sur toile, 50,9 × 76,5 cm. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe. Gift of The Georgia O’Keeffe Foundation (2006.5.173). Courtesy Georgia O'Keeffe Museum, Santa Fe © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021.


8 - Cosmos

Scénographie. Photo Audrey Laurans.
Cosmos

L’œuvre de Georgia O’Keeffe des décennies 1950 et 1960 est marquée par un parti pris de simplification, une grande synthèse formelle qui met son art en phase avec les recherches d’une nouvelle génération d’artistes américains, notamment le peintre Ellsworth Kelly. L’abstraction à laquelle elle soumet ses motifs traduit la spiritualité, le sentiment mystique auquel elle les associe. Sa fascination pour une porte ouvrant sur le patio de sa maison d’Abiquiú donne lieu à une variation qui résume ses réflexions sur l’ombre et la lumière, sur les rapports du vide et du plein – principes qui n’ont cessé de nourrir son art. L’« élévation » littérale que lui offrent ses nombreux voyages en avion inspire à O’Keeffe des sujets inédits : lits de rivières, dont le dessin reproduit celui des ramures des arbres, et nuages qui, vus d’en haut, réconcilient le ciel et la terre.
 
Texte du panneau didactique.
 
Georgia O’Keeffe. Pink & Green, 1960. Huile sur toile. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
 
Winter Road I, 1963. Huile sur toile, 55,9 × 45,7 cm. National Gallery of Art, Washington, D.C. Gift of The Georgia O’Keeffe Foundation (1995.4.1). © Board of Trustees, National Gallery of Art, Washington.
 
Georgia O’Keeffe. Patio With Cloud, 1956. Huile sur toile. Milwaukee Art Museum.
 
Georgia O’Keeffe. Road to the Ranch, 1964. Huile sur toile. Myron Kunin Collection of American Art, Minneapolis.
 
Georgia O’Keeffe. Untitled (Clay Pot), 1980s. Grès.  Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
Scénographie. Photo Audrey Laurans.
 
Georgia O’Keeffe. Sky Above Clouds / Yellow Horizon and Clouds, 1976-1977. Huile sur toile, 121,9 × 213,4 cm. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe. Gift of The Georgia O’Keeffe Foundation. Courtesy Georgia O'Keeffe Museum, Santa Fe. © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021.
 
Georgia O'Keeffe. Black Door with Red, 1954. Huile sur toile, 121,9 × 213,4 cm. Chrysler Museum of Art, Norfolk, Virginie. Bequest of Walter P. Chrysler, Jr. Image Chrysler Museum of Art, Norfolk, VA. © Georgia O’Keeffe Museum / Adagp, Paris, 2021.
 
Georgia O’Keeffe. Misti – A Memory, 1957. Huile sur toile.  Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
 
Georgia O’Keeffe. Easter  Sunrise, 1953. Huile sur toile. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.


9 - Kachina

Scénographie
Kachina

O'Keeffe s'intéresse également aux poupées en bois sculpté et décoré, qui servent à l'enseignement de la mythologie aux enfants hopis et zuñis. Cette Kachina jaune aux yeux dépareillés lui est offerte par son ami le photographe Paul Strand. C'est l'une des premières qu'elle peint, parmi les dix-sept représentations qu'elle fera de ces poupées jusqu’en 1945. L’art des indiens apparaît comme une source d'inspiration pour les artistes et écrivains américains en quête d'un art émancipé du modèle européen. Au milieu des années 1940, alors que s‘impose l’École de New York, le peintre Jackson Pollock s'inspirera directement des formes et des mythologies indiennes.

 
Texte du panneau didactique.
 
Poupée rituelle kachina, population Hopi, Arizona, début du XXe siècle. Bois peint et plumes. Musée du quai Branly – Jacques Chirac.
 
Georgia O’Keeffe. Kachina, 1938. Huile sur toile. San Francisco Museum of Modern Art.
 
Georgia O’Keeffe. Kokopelli, 1942. Huile sur toile. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.
Scénographie avec :
-à gauche : Georgia O’Keeffe. In the Patio IX, 1950. Huile sur toile. The Jan T. & Marica Vilcek Collection. A Promised Gift to the Vilcek Foundation.
- à droite : Georgia O’Keeffe. Untitled (City Night), 1970s. Huile sur toile. Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.




10 - Chronologie

 
1887
 
1907
 
1912
 
1916
 
1918
 
1921
 
1925
 
1927
 
1930
 
1932
 
1937
 
1939
 
1944
 
1945
 
1947
 
1953
 
1961
 
1970