Parcours en images de l'exposition
FRANZ MARC / AUGUST MACKE
L'aventure du Cavalier bleu
avec des visuels
mis à la disposition de la presse,
et nos propres prises de vue
Parcours
accompagnant l'article publié dans la Lettre n°475 du 20 mars 2019
Introduction |
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Scénographie |
Franz Marc (1880-1916) / August Macke (1887-1914)
L’aventure du Cavalier Bleu
« L’art prend aujourd’hui des directions que nos pères étaient loin de rêver ; devant les oeuvres nouvelles, on est comme plongé dans un rêve où l’on entend les cavaliers de l’Apocalypse fendre les airs ; on sent une tension artistique gagner toute l’Europe. De toutes parts, de nouveaux artistes s’adressent des signes : un regard, une poignée de main suffisent pour se comprendre ! »
(Franz Marc, Almanach du Blaue Reiter, janvier 1912)
En 1912, au plus fort des échanges artistiques entre futurisme, cubisme, expressionnisme, le peintre munichois, Franz Marc, exprime son enthousiasme de fonder une avant-garde européenne avec ses amis, le Russe, Vassily Kandinsky, les Français, Robert Delaunay ou Apollinaire, le Suisse, Paul Klee, et bien sûr son jeune ami, August Macke. En dépit de ce réseau cosmopolite extrêmement fécond et vivace, une Apocalypse se profile en effet, mais pas celle qu’il entrevoit. En août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Marc et Macke sont mobilisés Outre-Rhin, tout comme Braque, Apollinaire ou Duchamp-Villon, côté français.
La courte carrière de ces deux artistes allemands morts sur le front est emblématique de ces années paradoxales aux prises avec la construction d’une culture européenne forte et radicale et des questionnements insistants sur les identités nationales y compris artistiques. L’un et l’autre sont imprégnés de références françaises - Cézanne, Gauguin, Matisse, Picasso ou Delaunay. Ils éprouvent la nécessité de renouveler en profondeur l’art par un rapport spirituel et intime à la nature, un recourtà des sources nouvelles – art non-occidental, art populaire et ancien, expressions marginales celles des« fous » et des enfants – et une invention formelle radicale.
Acteurs et fondateurs du mouvement expressionniste du Blaue Reiter, Marc et Macke, unis par une profonde amitié, ont occupé une place centrale sur la scène artistique allemande et européenne. Ils créent chacun une oeuvre puissante, poétique. L’aîné développe une appréhension lyrique, spirituelle de l’art et du rapport à la nature, le cadet, une approche plus raisonnée, ordonnancée et naturaliste.
Il s’agit ici de la première présentation monographique de leur oeuvre en France.
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Gabriele Münter. Franz Marc und Vassily Kandinsky avec la maquette de l’almanach du Blaue Reiter, Munich, 1911. Gabriele Münter- und Johannes Eichner-Stiftung, Munich. Inv.-Nr. 2207. © Adagp, Paris, 2019. |
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Page de titre tirée de Briefe aus dem Feld (Lettres du Front) de Franz Marc, (Berlin: Rembrandt-Verlag, 1940). Image-Archive IKARE, Halle-Wittenberg; © Antje Seeger. |
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Portrait d’August Macke (1887-1914), en 1903. © LWL-Museum für Kunst und Kultur (Westfälisches Landesmuseum), Münster /Macke-Archiv / Carmen Hickstein. |
1 - Une amitié de peintres
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Scénographie |
Une amitié de peintres
Les deux peintres se rencontrent en janvier 1910. August Macke, natif de Bonn, de sept ans le cadet de Franz Marc, se forme à l’École d’arts appliqués de Düsseldorf, orientant sa peinture vers une certaine stylisation, marqué par l’art nouveau et le japonisme. Franz Marc se détourne d’une vocation de pasteur et de philosophe. Il fréquente l’Académie des Beaux-Arts de Munich, la capitale bavaroise étant alors un véritable centre européen du symbolisme et de l’ésotérisme. A Paris, où il se rend à plusieurs reprises, en 1903 et en 1907, il admire les tableaux de Gauguin et Van Gogh ; Macke, qui s’y rend en juin 1907, fort de sa lecture de Julius Meier-Graefe sur l’Impressionnisme, est déjà fasciné par Cézanne.
L’amitié entre ces deux personnalités contrastées est immédiate et durable. Héritier de la tradition romantique allemande, Marc trouve dans l’animal son principal motif pictural qui lui permet d’exprimer son sentiment profond, lyrique pour la nature. Macke, quant à lui, donne la primauté à l’usage de la couleur selon une approche plus raisonnée, formaliste et naturaliste.
Au gré de leurs échanges, les deux artistes se fécondent mutuellement et, progressivement, sous l’influence conjuguée du postimpressionnisme français et de peintres contemporains au premier rang desquels Matisse, ils infléchissent leur manière de peindre.
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Franz Marc. Petite étude de pierres [Kleine Steinstudie], 1909. Huile sur toile, 58 × 83 cm. Kochel am See, Franz Marc Museum, Franz Marc Stiftung. |
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Franz Marc. Linge flottant dans le vent, 1906. Huile sur toile sur carton. Essen, Museum Folkwang.
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Franz Marc. Étude verte, 1908, [Grüne Studie]. Huile sur toile, 151,50 × 81,20 cm. Kunsthalle Mannheim. © Kunsthalle Mannheim / Kathrin Schwab. |
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Franz Marc. Cavalier sur la plage [Reiter am Strand], 1907. Huile sur toile, 15,5× 25 cm. Essen, Museum Folkwang. |
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Scénographie
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August Macke. Torrent de forêt, 1910, [Waldbach]. Huile sur toile, 61,6 × 61,3. Bloomington, Eskenazi Museum of Art, Indiana University, don partiel de la Robert Gore Rifkind Collection, EMA 78.67. © Kevin Montague. |
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August Macke. Portrait avec pommes [Porträt mit Äpfeln], 1909. Huile sur toile, 66 × 59,5 cm. Munich, Städtische Galerie im Lenbachhaus. |
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August Macke. Portrait de Franz Marc [Bildnis Franz Marc], 1910. Huile sur carton, 50 × 38 cm. Berlin, Staatliche Museen zu Berlin, Nationalgalerie.
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August Macke. Nu féminin sur fond rose (Elisabeth) [Weiblicher Akt von rückwärts auf rosa Grund (Elizabeth)], 1911. Huile sur toile, 58,3 × 39,5 cm. Allemagne, collection particulière.
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Paul Cézanne. Vase paillé, sucrier et pommes, 1890-1893. Huile sur toile. Paris, Musée de l’Orangerie. © RMN-Grand Palais (musée de l'Orangerie) / Hervé Lewandowski. |
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August Macke. Cruche blanche avec fleurs et fruits, 1910, [Stillleben mit Milchkrug und Blumen (Weißer Krug)]. Huile sur toile, 39,5 × 44 cm. Kochel am See, Franz Marc Museum, collection particulière. © Walter Bayer, München. |
2 - Les années Blaue Reiter
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Scénographie |
Les années Blaue Reiter
Les années 1910-1912 sont marquées par l’effervescence des avant-gardes. En 1910, Macke rend visite à Marc à Munich au moment de l’exposition « Matisse » à la Moderne
Galerie de Heinrich Thannhauser et visite la grande exposition d’art islamique. Marc se déplace à Berlin en avril 1910 pour voir l’exposition des peintres fauves (Matisse et Van Dongen) à la Nouvelle Sécession et rencontre en 1911 Vassily Kandinsky. L’artiste russe occupe alors une place prééminente sur la scène artistique allemande, en tant que fondateur de la Neue Künstlervereinigung München (NKVM) [Nouvelle Association des artistes munichois]. Il projette avec Marc, dès l’été 1911, de publier un almanach, l’Almanach du Blaue Reiter, destiné à fédérer une avant-garde.
L’exposition du Blaue Reiter regroupe les oeuvres de quatorze artistes, celles des fondateurs du mouvement, trois oeuvres de Macke mais aussi celles de Robert Delaunay, du Douanier Rousseau, d’Arnold Schönberg… Une seconde exposition du Blaue Reiter, « Noir et Blanc », est organisée quelques semaines plus tard, montrant principalement des oeuvres graphiques dont celles du groupe Die Brücke mais aussi des oeuvres de Picasso, Braque, Vlaminck, Gontcharova, Larionov ou Malevitch. Se dessine ainsi les contours d’une cartographie européenne mêlant cubisme, fauvisme, orphisme et abstraction. Ce projet renforce les liens entre Kandinsky et Marc qui partagent une même conception spiritualiste de l’acte créateur et un même désir de former un collectif artistique. Macke, plus réservé, privilégie une compréhension formelle et technique du spectre coloré, de la décomposition d’un volume. Il en débat avec son ami à travers leur correspondance régulière.
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Franz Marc. Jeune homme portant un agneau (Le Bon Berger), 1911. Etats-Unis, New-York (NY), The Solomon R. Guggenheim Museum. © The Solomon R. Guggenheim Foundation / Art Resource, NY, Dist. RMN-Grand Palais / The Solomon R. Guggenheim Foundation / Art Resource, NY. |
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Franz Marc. Trois animaux (chien, renard et chat), 1912, [Drei Tiere (Hund, Fuchs und Katze)]. Huile et tempera sur toile, 80 x 105 cm. Kunsthalle Mannheim. Photo: Kunsthalle Mannheim / Cem Yücetas. |
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Franz Marc. Chien couché dans la neige, 1911, [Liegender Hund im Schnee]. Huile sur toile, 62,5 × 105 cm. Francfort-sur-le-Main, Städel Museum, 2085. © Städel Museum – ARTOTHEK. |
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August Macke. Portrait de Mme Macke, tête de femme orange et marron [Frauenkopf in Orange und Braun], vers 1911. Huile sur toile, 63,5 × 52,5 cm. Paris, Centre Pompidou, musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, don de la Société des amis du musée national d’Art moderne, 1964. |
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August Macke. Clown, autoportrait caricature, 1913, [Clown, karikiertes Selbstporträt]. Huile sur carton, 53 × 40,5 cm. Chemnitz, Städtische Kunstsammlungen, prêt permanent de la collection Claus Hüppe. © Sammlung Claus Hüppe. |
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Franz Marc. Tableau pour enfants (Chat derrière un arbre), 1911,[Kinderbild (Katze hinter einem Baum)]. Huile sur toile, 70,2 × 50 cm. Collection particulière. © Christie’s Images Limited. |
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August Macke. Joueuse de luth (Lautenspielerin). Paris, Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle. © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / image Centre Pompidou, MNAM-CCI. |
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Henri Rousseau dit Le Douanier. Promeneurs dans un parc, vers 1908-1909. Huile sur toile. Signé en bas à gauche en blanc : H. Rousseau. © RMN-Grand Palais (musée de l'Orangerie) / Hervé Lewandowski.
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Vassily Kandinsky. Murnau, rue avec attelage [Murnau, Straße mit Gespann], 1909. Huile sur carton, 34 × 46 cm. New York, Neue Galerie, cette œuvre fait partie de la collection d’Estée Lauder et a été mise à disposition grâce à la générosité d’Estée Lauder. |
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Vassily Kandinsky. Trois cavaliers [Drei Reiter], 1911. Xylographie sur papier (trois matrices : rouge, bleu, noir), 29 × 29 cm. Paris, Centre Pompidou, musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, legs de Mme Nina Kandinsky, 1981, AM 81-65-763 (4 R). |
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August Macke. Église Sainte-Marie de Bonn avec des maisons et une cheminée [Marienkirche in Bonn mit Häusern und Schornstein], 1911. Huile sur toile, 66 × 57,5 cm. Bonn, Städtisches Kunstmuseum. |
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Scénographie
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August Macke. Les Jouets du petit Walter, 1912, [Walterchens Spielsachen]. Huile sur toile, 50 × 60 cm. Francfort-sur-le-Main, Städel Museum. © Städel Museum - U. Edelmann – Artothek.
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Franz Marc. Bergère dormant [Schlafende Hirtin], 1912. Encre sur papier, 41,9 × 29,9 cm. La Haye, collection Gemeentemuseum.
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Vassily Kandinsky. Heiliger Georg II, 1911, (Saint Georges II). Paris, Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Centre de création industrielle. © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Georges Meguerditchian.
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Franz Marc. Chevaux se reposant, 1912, [Ruhende Pferden]. Encre sur papier, 25,1 × 35,3 cm. Den Haag, Gemeentemuseum Den Haag. © Collection Gemeentemuseum Den Haag.
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3 - Focus : L'Almanach du Blaue Reiter
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Scénographie |
Focus: L’Almanach du Blaue Reiter
« Nous avons trouvé le nom Der Blaue Reiter en prenant le café […] ; nous aimions tous les deux le bleu, Marc les chevaux, moi les cavaliers » Kandinsky
Selon la symbolique des couleurs, le bleu renvoie à la sphère céleste, tandis que la figure du cavalier se réfère à l’eschatologie chrétienne, notamment à saint Georges terrassant le dragon. Allégorie du combat entre le bien et le mal, le projet du Cavalier bleu incarne la lutte engagée contre l’arrière-garde artistique.
Publié en mai 1912, à Munich, l’Almanach, à la manière de ces fascicules populaires et paysans, imprimés de manière artisanale et colorée par la xylographie, est entièrement rédigé par des artistes. L’ouvrage vise à tisser des liens entre art, objets décoratifs et populaires, littérature et musique, annulant la hiérarchie traditionnelle entre les genres, intégrant l’art extra-occidental ou les dessins d’enfants. Macke y publie son essai Die Masken (Les Masques), convoquant sculptures romanes, de l’Ile de Pâques, du Cameroun, de Nouvelle Calédonie ; Marc, trois textes, Geistige Güter (Biens spirituels), Die Wilden Deutschlands (les Fauves d’Allemagne) et Zwei Bilder (Deux tableaux) sur une illustration populaire d’un conte des frères Grimm et une peinture de Kandinsky de 1910.
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Vassily Kandinsky. Dans le cercle [Im Kreis], 1913-1914. Aquarelle, gouache et encre de Chine sur papier sépia contrecollé sur carton, 48,9 × 48,5 cm. Paris, Centre Pompidou, musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, legs de Mme Nina Kandinsky, 1981. |
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Scénographie
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Franz Marc, Vasily Kandinsky. Der Blaue Reiter Almanac, 1914. Publisher: R. Piper & Co., Munich, 2nd édition. Neue Galerie New York. Gift of Allan Frumkin. © Neue Galerie, New York.
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Blaise Cendrars (La Chaux-de-Fonds, Suisse, 1887 – Paris, France, 1961) et Sonia Delaunay (Gradshik, Ukraine, 1885 – Paris, France, 1979).
La Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, 1913.
Ex. 34 sur japon, signé par Blaise Cendrars, 200 × 36 cm.
Paris, Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet / Collection de Jacques Doucet.
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4 - Une avant-garde européenne
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Scénographie |
Une avant-garde européenne
L’année 1912 amorce un tournant. En septembre, Marc et Macke se rendent ensemble à Paris. Ils visitent l’atelier de Delaunay, y découvrent la série des Fenêtres. Macke reçoit
ensuite, en janvier 1913, la visite du poète Apollinaire et du peintre qui expose ses Fenêtres au Gereonsclub de Cologne. Leur manière devient plus heurtée, l’espace de la toile se diffracte tel un kaléidoscope, découpé en plans juxtaposés. Macke, plus encore que son ami, est sensible aux qualités optiques et à la sensualité de l’orphisme. Le chromatisme vibrant du Clown ou encore des Trois jeunes filles avec des chapeaux de paille jaunes témoignent de l’ascendant exercé par le simultanéisme sur le jeune artiste.
Rapidement, Marc accentue un dynamisme pictural et opère une synthèse stylistique dans laquelle il emprunte successivement à l’orphisme et au futurisme. Il contribue alors avec Macke à l’organisation de l’exposition des Futuristes italiens à Cologne. Peint à la fin de l’année 1913, son tableau, Les Etables, pousse au paroxysme ce syncrétisme entre abstraction et expressionnisme.
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Franz Marc. Le Rêve, 1912, [Der Traum]. Huile sur toile, 100,5 × 135,5 cm. Madrid, Museo Nacional Thyssen-Bornemisza. © Museo Nacional Thyssen-Bornemisza, Madrid. |
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August Macke. Rococo, 1912, [Rokoko]. Huile sur toile, 89 × 89 cm. Oslo, The Savings Bank Foundation DNB, en prêt au National Museum, Oslo. © Børre Høstland, Nasjonalmuseet. |
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Franz Marc. La Cascade (Femmes sous une cascade), 1912, [Der Wasserfall (Frauen unter einem Wasserfall)]. Huile sur toile, 165,5 × 158,5 cm. Collection particulière. © Maurice Aeschimann. |
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Franz Marc. The First Animals, 1913, [Les premiers animaux]. Gouache and pencil on paper. Private Collection, courtesy Neue Galerie New York. © Neue Galerie, New York.
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August Macke. Promeneurs au bord du lac II, 1912, [Spaziergänger am See II]. Huile sur toile, 48,5 × 51,5 cm. New York, Neue Galerie, cette œuvre fait partie de la collection d’Estée Lauder et a été mise à disposition grâce à la générosité d’Estée Lauder. © Neue Galerie, New york. |
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August Macke. Café sur le lac [Café am See], 1913. Huile sur toile, 46,5 × 62,5 cm. Collection particulière, courtesy Thole Rotermund Kunsthandel, Hambourg. |
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August Macke. Promenade en forêt [Waldspaziergang], 1913. Huile sur toile, 81 × 105,5. Collection particulière. |
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August Macke. Couple dans la forêt, 1912, [Paar im Wald]. Huile sur toile, 99,4 × 99 cm. Collection particulière. © Maurice Aeschimann. |
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August Macke. Trois jeunes filles avec des chapeaux de paille jaunes, 1913, [Drei Mädchen mit gelben Strohhüten]. Huile sur toile, 104 × 87,5 cm. La Haye, collection Gemeentemuseum. © Collection Gemeentemuseum Den Haag. |
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Umberto Boccioni. Neue europäische Graphik [Nouveau graphisme européen]. Quatrième portefeuille du Bauhaus, 1924. Lithographie sur papier, 29,5 × 38,5 cm (feuille). Paris, Centre Pompidou, musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, legs de Mme Nina Kandinsky, 1981.
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Franz Marc. La Peur du lièvre, 1912, [Die Angst des Hasen]. Huile sur toile, 156,5 × 96 cm. Collection particulière, courtesy Peter Eltz Kunstberatung, Salzbourg. © ARTOTHEK. |
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Robert Delaunay. La Tour, 1925. Estampe, 65 × 50 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie.
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August Macke. Femme dans une rue à Thoune [Frau auf einer Straße in Thun], 1914. Fusain sur papier, 17,1 × 10,8 cm. Collection particulière, courtesy Neue Galerie, New York. |
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Franz Marc. Etables, Stables [Stallungen]. États-Unis, New-York (NY), The Solomon R. Guggenheim Museum.
©The Solomon R. Guggenheim Foundation / Art Resource, NY, Dist. RMN-Grand Palais / The Solomon R. Guggenheim Foundation / Art Resource, NY. |
5 - Vers l'abstraction
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Scénographie |
Vers l’abstraction
Macke s’éloigne un peu plus du Blaue Reiter et de la scène artistique munichoise, explorant l’abstraction par des compositions géométriques fort éloignées des improvisations
expressives de Kandinsky. En avril 1914, durant son voyage en Tunisie avec ses amis Louis Moilliet et Paul Klee, il livre à travers une série d’aquarelles et de peintures, une transcription lumineuse, gracieuse et orphiste des paysages. Les compositions colorées et ordonnées en damier sont réalisées tant par Macke qui prolonge la décomposition prismatique mise en oeuvre dans ses tableaux depuis 1912, que par Klee qui met ainsi en place son système de représentation.
De retour en Suisse où il réside depuis la fin de l’année 1913, Macke renoue avec la tradition impressionniste. Ravivant le thème de la flânerie urbaine, il célèbre les joies simples de l’existence, à l’opposé de la quête effrénée de Marc d’un « ailleurs » jamais atteint.
Dans les mois qui précèdent la guerre, Marc opère une simplification formelle qui le fait basculer dans l’abstraction. Mû par un désir d’absolu et hostile au credo du progrès technique, il met en place un système de représentation duquel l’homme est exclu, lui préférant les animaux, seuls garants de la pureté originelle. Au cours des ans, Marc s’abstrait toujours plus du visible et disloque les corps de ses animaux jusqu’à représenter, à la toute fin de sa vie, des formes pures, abstraites.
Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Macke est incorporé dans un régiment d’infanterie rhénan et meurt sur le front le 26 septembre 1914. Marc est également enrôlé dans un régiment d’infanterie. Il écrit et dessine sur le front et est tué le 4 mars 1916, près de Verdun.
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Franz Marc. Paysage avec maison et deux vaches, 1914, [Landschaft mit Haus und Rindern]. Huile sur toile, 66 × 71 cm. Merzbacher Kunststiftung. © Merzbacher Kunststiftung. |
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Franz Marc. Composition I, [Kleine Komposition I], 1913. Huile sur toile, 46,5 x 41,5 cm. Privatbesitz Schweiz, Depositum im Zentrum Paul Klee, Bern. © Zentrum Paul Klee, Bern, Bildarchiv. |
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August Macke. Colored Forms II, [Farbige Formen II], 1913. Huile sur carton, 36 x 30,4 cm. Ludwigshafen, Wilhelm-Hack-Museum. © Wilhelm-Hack-Museum, Ludwigshafen. |
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Paul Klee. Maison (lié par un ton gris moyen) [Ein Haus (durch grauen Mittelton gebunden)], 1915. Aquarelle sur papier grisâtre collé en plein sur carton, 16 × 17,2 cm. Paris, Centre Pompidou, musée national d’Art moderne / Centre de création industrielle, dation, 1992. |
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August Macke. Paysage avec vaches, voilier et figures, [Landschaft mit Kühen, Segelboot und Figuren], 1914. Huile sur toile, 52 × 51 cm. St. Louis, Saint Louis Art Museum. © Saint Louis Art Museum. |
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August Macke. Homme sur un âne [Eselreiter], 1914. Aquarelle sur papier, 24,5 × 30,5 cm. Collection particulière, courtesy Neue Galerie New York. |
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August Macke. Kairouan III, 1914, [Aquarellfarbe, Bleistift auf Zeichenpapier], 22,5 x 28,9 cm. © LWL-Museum für Kunst und Kultur (Westfälisches Landesmuseum), Münster / Sabine Ahlbrand-Dornseif. |
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Franz Marc. Les loups (guerre balkanique), 1913, The Wolves (Balkan War) [Die Wölfe; Balkankrieg].
États-Unis, Buffalo (NY), Albright-Knox Art Gallery. © Albright-Knox Art Gallery, Dist. RMN-Grand Palais / image AKAG.
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August Macke. Marchand de cruches [Händler mit Krügen], 1914. Aquarelle sur papier, 26,5 × 20,6 cm. Münster, LWL-Museum für Kunst und Kultur, Westfälisches Landesmuseum, KdZ 2120 LM.
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Franz Marc. Naissance des chevaux [Geburt der Pferde], 1913. Encre sur papier, 34 × 25 cm. La Haye, collection Gemeentemuseum.
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Franz Marc. Genèse [Schöpfungsgeschichte], 1914. Encre sur papier, 40 × 29 cm. La Haye, collection Gemeentemuseum.
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August Macke. Paysage africain [Afrikanische Landschaft], 1914. Huile sur toile, 45 55 cm. Mannheim, Kunsthalle.
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Chronologie
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Scénographie
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Chronologie
1880
8 février : naissance de Franz Moritz Wilhelm Marc à Munich en Bavière.
1887
3 janvier : naissance d’August Robert Ludwig Macke à Meschede en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.
1896
Âgé de trente ans, Wassily Kandinsky s’installe à Munich et décide de se consacrer à la peinture.
1897
Macke est scolarisé au Kreuzgymnasium de Cologne.
1900
Marc effectue son service militaire. À l’automne, après avoir un temps souhaité devenir pasteur et envisagé de faire des études de philosophie, il s’inscrit à Académie des beaux-arts de Munich. La famille Macke déménage à Bonn.
1901
À Munich, Kandinsky fonde le groupe Phalanx. Il y rencontre, l’année suivante, Gabriele Münter, sa future compagne.
Octobre : Marc et son frère voyagent en Italie et visitent Venise, Padoue et Vérone. À l’Académie de Munich, il suit les cours de Wilhelm von Diez.
1903
Mai-juin : Marc se rend à Paris où il visite le Louvre et se familiarise avec la peinture impressionniste, avant de séjourner en Bretagne et en Normandie. Il rédige un journal de voyage en français, la langue de sa mère.
Décembre : Marc quitte l’Académie des beaux-arts de Munich.
1904
Marc s’installe à Schwabing et a son propre atelier.
Automne : Macke s’inscrit à l’Académie royale des beaux-arts de Düsseldorf dans la classe du peintre d’histoire Adolf Maennchen.
1905
Marc rencontre les peintres Marie Schnür et Maria Franck, respectivement ses première et secondeépouses.
Printemps : premier voyage de Macke en Italie avec Walter Gerhardt, le frère d’Elisabeth, sa future épouse, rencontrée l’année précédente. Ils découvrent Vérone, Padoue, Venise, Bologne, Florence et Pise.
Juin : fondation du groupe Die Brücke à Dresde.
En parallèle à l’Académie des beaux-arts, Macke s’inscrit aux cours du soir que Fritz Helmuth Ehmcke donne à l’École des arts appliqués de Düsseldorf. Sous la direction de Peter Behrens, l’école prodigue un enseignement relativement libéral, ouvert à l’Art Nouveau et au japonisme.
Automne : scandale du fauvisme autour de Matisse au Salon d’Automne à Paris.
1906
Josef Brakl ouvre la Moderne Galerie à Munich.
Macke travaille comme décorateur et costumier pour le Schauspielhaus de Düsseldorf, avant de se rendre en juillet aux Pays-Bas, en Belgique et au Royaume-Uni.
Automne : Macke quitte l’Académie des beaux-arts de Düsseldorf et décide de vivre de son art.
Rétrospective Gauguin au Salon d’Automne à Paris.
22 octobre : mort de Cézanne.
1907
Picasso peint Les Demoiselles d’Avignon.
Mars : Marc se rend seul à Paris où il est profondément marqué par Van Gogh et Gauguin. De retour à Munich, il donne des cours de dessin animalier.
Avril : Macke entreprend une peinture murale pour l’hôtel géré par sa soeur et son beau-frère à Kandern. Trop audacieuse, l’oeuvre est déposée. À la suite de sa lecture d’Impressionisten publié cette année-là par Julius Meier-Graefe chez Piper à Munich, Macke se met à peindre dans une veine postimpressionniste.
Juin : Macke effectue un premier séjour à Paris, financé par le collectionneur Bernhard Koehler, oncle d’Elisabeth Gerhardt. Macke est subjugué par sa découverte de l’impressionnisme.
Septembre : premier voyage de Marc à Berlin. Découverte du département des antiquités égyptiennes du Kaiser Friedrich Museum. Nombreux croquis d’animaux réalisés au zoo de Berlin.
Octobre : Macke part à Berlin étudier la peinture auprès de Lovis Corinth.
Décembre : rétrospective Cézanne au Salon d’Automne de Paris.
1907-1913, expositions itinérantes de gravures de Die Brücke à travers l’Allemagne.
1908
Wilhelm Worringer publie Abstraktion und Einfühlung [abstraction et einfühlung] chez Piper à Munich.
Avril : Macke et Elisabeth Gerhardt se rendent en Italie, puis, en juillet, séjour à Paris du couple accompagné de Bernhard Koehler. Macke visite les galeries Durand-Ruel, Vollard et Bernheim Jeune.
Kandinsky, Gabriele Münter, Alexeï Jawlensky et Marianne von Werefkin passent l’été à Murnau (Bavière) et peignent dans un style expressionniste, influencés par les Fauves français mais également la peinture sur verre et l’art vernaculaire bavarois.
5 octobre : l’Autriche-Hongrie annexe la Bosnie-Herzégovine. Crise internationale. L’Allemagne soutient l’Autriche, ce qui provoque l’isolement des deux empires.
1909
Janvier : Adolf Erbslöh, Alexeï Jawlensky, Wassily Kandinsky, Alexander Kanoldt, Alfred Kubin, Gabriele Münter et Marianne von Werefkin fondent la Neue Künstlervereinigung München (NKVM), la Nouvelle Association des artistes munichois. Le groupe expose annuellement jusqu’en 1911 à la galerie Thannhauser.
20 février : Marinetti publie le « Manifeste du futurisme » dans Le Figaro.
Printemps : Exposition Cézanne à la Sécession de Munich.
Après avoir passé l’été à Sindelsdorf, Marc rencontre, par l’intermédiaire de l’artiste Fritz Osswald, le galeriste Josef Brakl, lequel lui promet une exposition monographique.
Octobre : Macke épouse Elisabeth Gerhardt. Ils séjournent à Berne chez le peintre Louis Moilliet, avant de se rendre à Paris. Le couple s’installe pour un an à Tegernsee en Bavière.
Décembre : Marc est enthousiasmé par sa visite de la première exposition de la Neue Künstlervereinigung München (NKVM) à la Moderne Galerie de Heinrich Thannhauser.
1910
À Turin, publication du « Manifeste du futurisme ».
6 janvier : August Macke, accompagné de son cousin Helmuth et de Bernhard Koehler Jr., découvre le travail de Franz Marc à la galerie Brakl. Enthousiasmé par les lithographies présentées, le jour même Macke rend visite à Marc dans son atelier. Bernhard Koehler Jr lui achète à cette occasion une lithographie et la sculpture Zwei Pferde [Deux chevaux].
Cette première rencontre entre les deux artistes marque le début d’une amitié très forte qui ne s’achèvera qu’à leur mort.
22 janvier : Marc et Maria Franck se rendent à Tegernsee pour visiter l’atelier de Macke et découvrent le travail du jeune artiste.
Février : première exposition personnelle de Marc chez Brakl.
L’éditeur Reinhard Piper achète une lithographie de Marc.
Avril : Piper lui commande une illustration pour son ouvrage Das Tier in der Kunst [L’animal dans l’art].
Fin avril : Marc se rend à Berlin et visite l’exposition des peintres fauves (Matisse et Van Dongen) à la Nouvelle Sécession.
Juin : Bernhard Koehler verse à Marc une rente de 200 marks par mois, lui permettant de créer librement.
Août : Marc se rend chez Macke à Tegernsee.
Exposition Gauguin chez Thannhauser
Septembre : deuxième exposition de la NKVM chez Thannhauser. Pour la première fois sont exposés à Munich Braque, Derain, Van Dongen, Le Fauconnier, Picasso, Rouault et Vlaminck. À rebours des critiques, Marc défend ardemment l’exposition dans la revue Der Sturm et entre en contact avec les membres de la NKVM.
C’est également à l’occasion de cette même exposition que Macke rencontre Kandinsky.
2 septembre : mort du Douanier Rousseau à Paris.
Novembre : Marc et Macke se portraiturent l’un l’autre. Seul subsiste le portrait peint par Macke (Nationalgalerie de Berlin).
Macke et sa famille quittent Tegernsee pour Bonn.
Exposition « Meisterwerke muhammedanischer Kunst » [Chefs-d’oeuvre de l’art islamique] à Munich que Macke visite. Matisse se rend à Munich pour l’occasion.
1911
Carl Vinnen préface Ein Protest deutscher Künstler [Une protestation des artistes allemands] dénonçant l’influence de l’art étranger sur la création allemande. En août, quarante-neuf artistes d’avant-garde, dont Kandinsky, Macke et Marc, répliquent en signant « Im Kampf um die
Kunst » [Dans la lutte pour l’art], publié par la revue Der Sturm.
1er janvier : Marc rencontre Kandinsky et Münter par l’intermédiaire de Jawlensky et Werefkin. Ils assistent à un concert d’Arnold Schönberg le lendemain.
5 février : Marc est nommé vice-président de la NKVM.
Avril : Macke participe à une exposition collective à la villa Obernier à Bonn.
22 juin-5 juillet : Marc séjourne chez Macke à Bonn. Ils se rendent à Brême et au musée Folkwang à Essen.
À l’été, nombreux contacts entre Marc et Kandinsky, respectivement établis à Sindelsdorf et Murnau.
Marc et Kandinsky entreprennent de réaliser un Almanach et mettent en place un comité de rédaction.
Août : Gabriele Münter rend visite à Macke à Bonn. Première rencontre entre les deux artistes. Ils se rendent ensemble au Gereonsklub de Cologne.
Septembre : Macke séjourne à Kandern et rend visite à Moilliet et à Paul Klee au lac de Thoune. Il séjourne ensuite à Sindelsdorf chez Marc.
Mi-septembre : première mention manuscrite du nom « Blaue Reiter » [« Cavalier bleu »] dans la correspondance entre Marc et Kandinsky.
Un contrat d’édition est signé avec Piper le 28 septembre à Munich.
Octobre : Marc, Kandinsky, Münter et Macke travaillent sur le projet de l’Almanach. Marc rédige trois essais pour l’ouvrage : « Die “Wilden” Deutschlands » [Les Fauves d’Allemagne] ; « Zwei Bilder » [Deux tableaux] et « Geistige Güter » [Biens spirituels].
2 décembre : suite au refus par le comité de la NKVM d’exposer sa Composition V, Kandinsky, accompagné de Marc, de Kubin et de Münter, démissionne de l’association d’artistes. Marc et Kandinsky organisent leur propre exposition. La première exposition du Cavalier bleu (« Die erste Ausstellung der Redaktion Der Blaue Reiter ») se tient chez Thannhauser à Munich entre le 18 décembre 1911 et le 1er janvier 1912. Cinquante-quatre oeuvres y sont présentées dont celles de Robert Delaunay ou Henri Rousseau. Marc y présente six toiles et Macke trois.
À Berlin, pour Noël, Marc y rencontre les artistes du groupe Die Brücke. Il sélectionne des gravures pour les inclure dans la deuxième exposition du Blaue Reiter, consacrée aux arts graphiques.
1912
Se sentant sous-représenté et en désaccord avec certains choix d’exposition, Macke se montre critique vis-à-vis du Cavalier bleu. Tensions avec Marc.
Janvier-février : il rédige pour l’Almanach un essai intitulé « Die Masken » [Les masques].
Itinérance de la première exposition du Cavalier bleu au Gereonsklub, à Cologne. Macke y découvre l’exposition pour la première fois. Il se montre mitigé vis-à-vis du choix des oeuvres.
12 février-18 mars : deuxième exposition du Blaue Reiter « Noir et blanc » à la galerie Hans Goltz à Munich, présentant trois cent quinze oeuvres graphiques. Participation de Paul Klee, d’Alfred Kubin, de Die Brücke et des artistes des avant-gardes française et russe. Sur invitation de Kandinsky, Macke y expose.
Marc expose à la deuxième exposition du Blaue Reiter « Noir et blanc ».
Mars : Walden ouvre à Berlin la galerie Der Sturm. Exposition inaugurale « Der Sturm, erste Ausstellung : Der Blaue Reiter, Franz Flaum, Oskar Kokoschka, Expressionisten ».
Avril : s’ouvre à la Moderne Galerie Thannhauser, à Munich, la première exposition personnelle d’August Macke.
Mai : parution de l’Almanach du Blaue Reiter édité par Piper à Munich.
25 mai-30 septembre : exposition internationale du Sonderbund à Cologne, dont Macke fait partie du comité d’organisation. Hommage à Cézanne, Gauguin et Van Gogh. Présence des cubistes français.
Macke y présente cinq oeuvres. Il prend ses distances avec le Blaue Reiter. Marc participe également à cette exposition en y présentant cinq toiles. Il a dû faire face à de nombreux refus. Marc et Kandinsky organisent alors une contre-exposition des oeuvres refusées à la galerie Der Sturm à Berlin entre juin et juillet.
Juillet : Macke expose au Kunstsalon Feldmann de Cologne ainsi qu’au Kunstverein de Iéna.
26 septembre-4 octobre : Marc et Macke entreprennent ensemble un voyage à Paris où ils visitent les ateliers de Robert Delaunay, d’Elisabeth Epstein et d’Henri Le Fauconnier. Ils sont fortement marqués par la série des Fenêtres de Delaunay.
Au terme du séjour, Marc fait une halte à Bonn, dans l’atelier de Macke. Ensemble, ils exécutent une oeuvre à deux mains, la peinture murale Paradies, et préparent avec Walden l’exposition des artistes futuristes au Gereonsklub de Cologne.
Octobre : exposition des futuristes chez Thannhauser.
Octobre 1912-mai 1913 : première guerre balkanique.
Der Sturm publie le « Manifeste du futurisme » de Marinetti.
1913
Après un hiver berlinois, en compagnie du cercle d’intellectuels publiés par Der Sturm, Marc entreprend au printemps une série de gravures illustrant la Genèse.
21 janvier : Macke reçoit la visite d’Apollinaire, de Delaunay et de Max Ernst.
Mars : présentation des Fenêtres de Delaunay, au Gereonsklub de Cologne, qui font une forte impression sur Macke.
Mai : exposition personnelle de Macke à la Ruhmeshalle de Barmen (Wuppertal).
Printemps : préparatifs pour l’Erster Deutscher Herbstsalon qui se tient chez Walden à Berlin. Macke y présente huit oeuvres et Marc sept.
Été : Macke organise l’exposition des « Expressionnistes rhénans » chez Friedrich Cohen.
Juin-août : deuxième guerre balkanique. Traités de Bucarest et de Constantinople.
Septembre : prenant ses distances avec la scène artistique, Macke s’établit pour six mois à Hilterfingen, près du lac de Thoune, en Suisse. Période d’intense création. Visites quasi quotidiennes de Moilliet.
20 septembre-1er décembre : Erster Deutscher Herbstsalon (premier Salon d’Automne allemand) à la galerie Der Sturm à Berlin. Trois cent cinquante oeuvres d’artistes de douze nationalités différentes y sont présentées.
1914
8 janvier : Macke reçoit la visite de Klee à Hilterfingen.
Marc rédige une préface pour le deuxième volume de l’Almanach, projet éditorial qui n’a pas vu le jour, interrompu par la guerre.
Avril : Macke, Klee et Louis Moilliet entreprennent un voyage en Tunisie financé par Koehler. Ils s’installent à Saint-Germain dans la banlieue de Tunis, dans la maison d’un ami de Moilliet, puis visitent Sidi Bou Saïd, Hammamet et Kairouan. De retour à Hilterfingen, Macke exécute de
nombreuses aquarelles inspirées par ce voyage.
Mai-juin : séjour à Kandern où Macke peint des aquarelles abstraites.
Juin : Macke et sa famille reviennent s’installer à Bonn. Au cours du mois, il réalise ses dernières oeuvres.
28 juin : attentat de Sarajevo. L’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. Début de la Première Guerre mondiale.
1er août : déclaration de guerre de l’Allemagne à la Russie. Macke est incorporé dans le 9e régiment d’infanterie rhénan. Quelques jours plus tard, il rejoint le front en France.
3 août : l’Allemagne déclare la guerre à la France.
6 août : Marc est enrôlé dans le 1er régiment d’infanterie. Le 30 août : son régiment est envoyé sur le front de l’Ouest, près de Nancy.
26 septembre : décès de Macke près de Perthes-lès-Hurlus (Champagne). Il est inhumé dans une tombe collective à Souain.
Apprenant le 23 octobre la mort de Macke, Marc rédige deux jours plus tard, à Hagéville, sa nécrologie (non publiée).
Importante correspondance avec Klee.
1915
Février : Marc rédige ses Cent aphorismes puis entreprend de très nombreux croquis, publiés en 1920 de manière posthume sous le titre de Skizzenbuch aus dem Felde [Carnets du front].
Mi-novembre : Marc rencontre Klee pour la dernière fois à Munich.
1916
21 février-18 décembre : la bataille de Verdun, au cours de laquelle Marc périt, fait plus de 700 000 morts.
4 mars : Marc est tué près de Verdun puis inhumé le jour suivant à Gussainville. Sa veuve fait rapatrier son corps à Kochel am See en 1917.
Septembre : exposition posthume de Marc à la Sécession de Munich puis à la galerie Der Sturm.
1918
11 novembre : l’armistice met fin à la guerre. Défaite totale de l’Allemagne.
1924
Exposition posthume de Macke à Krefeld.
1936
Alois Schardt publie le catalogue raisonné de l’oeuvre de Marc.
À la galerie Nierendorf de Berlin se tient une exposition commémorative de Marc.
1937
Exposition « Entartete Kunst » [Art dégénéré] à Munich. La Tour des chevaux bleus de Marc y est présentée. Les oeuvres de Marc et Macke sont désignées comme « dégénérées ».
1949
Exposition « Der Blaue Reiter » à la Haus der Kunst à Munich.
1953
Publication par Gustav Vriesen du catalogue raisonné de l’oeuvre de Macke.
1964
Wolfgang Macke, le fils de l’artiste, publie la correspondance de Marc et de Macke.
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