FRANCE
1500
Entre Moyen Âge et Renaissance
Article
publié dans la Lettre n° 318
FRANCE 1500. Entre Moyen Âge et Renaissance.
Près de deux cent trente œuvres provenant de sept pays illustrent
une période charnière et généralement méconnue, celle allant de
1483 à 1515, c’est-à-dire sous les règnes de Charles VIII et de
Louis XII, époux successifs d’Anne de Bretagne. Qualifiée d’époque
de transition, entre le gothique flamboyant et la Renaissance, cette
période est pourtant riche, comme on peut le voir, d’artistes de
premier plan, non seulement français mais aussi venus des pays du
nord (Flandre, Picardie) et du sud (Italie), et de techniques nouvelles
comme celles liées à la terre cuite émaillée (atelier Della Robbia
à Florence), l’imprimerie ou l’émail peint.
L’exposition s’ouvre sur un prologue consacré aux années 1460-1480.
Nous sommes au lendemain de la guerre de Cent Ans. Les châteaux
et les églises sont à reconstruire ou à embellir. Les grands foyers
sont la puissante Bourgogne et ses possessions des Pays-Bas, et
les domaines du roi René (Provence, Lorraine, Anjou). Louis XI n’est
pas en reste. Les modèles et les artistes viennent surtout du nord
mais aussi d’Italie. Parmi les artistes de cette époque émerge Jean
Fouquet qui fait la synthèse entre ces diverses influences.
La création artistique se fait par la rencontre de commanditaires
et d’artistes. Les premiers sont de plus en plus nombreux et font
réaliser toutes sortes d’œuvres pour leur usage personnel (manuscrits
et livres richement enluminés, tapisseries, mobiliers, …) ou pour
la décoration des églises et des cathédrales. Les thèmes ne sont
pas seulement religieux, et des emprunts à l’Antiquité apportent
une certaine sensualité aux œuvres (thème de Bethsabée nue au bain).
Charles VIII et Louis XII sont les principaux commanditaires et
reconstituent les collections royales avec, entre autres, des artistes
attitrés, ayant le titre de « peintre du roi ». Anne de Bretagne
commande de nombreux livres et fait exécuter par Michel Colombe
et des artistes italiens le magnifique tombeau de ses parents, aujourd’hui
dans la cathédrale de Nantes.
L’exposition met en lumière les principaux foyers artistiques :
Paris qui rassemble le plus grand nombre d’artistes dont beaucoup
n’ont pas été identifiés ; Lyon célèbre pour l’art du livre ou la
peinture sur verre ; Bourges et le Val de Loire, où se reconstruisent
les châteaux et où travaillent Jean Fouquet, Jean Poyer et les frères
Colombe. Dans le Bourbonnais l’un des artistes les plus importants
de la cour est le « Maître de Moulins » identifié avec l’artiste
nordique Jean Hey, dont nous pouvons voir pas moins de douze peintures.
Angoulême, le Languedoc, la Champagne et la Normandie sont aussi
à l’honneur.
L’architecture, qualifiée de flamboyante, est également présente
à travers des plans, des dessins et des éléments architecturaux,
mais aussi des motifs que l’on retrouve dans du mobilier, des peintures,
des tapisseries, des livres, des médailles, des émaux. C’est l’objet
de la deuxième partie de l’exposition, moins spectaculaire, qui
montre comment la connaissance artistique circulait du nord au sud,
d’un foyer à un autre, et présente des objets commandés ou achetés
par les personnes fortunées du Royaume, telle La Belle ferronnière
de Léonard de Vinci, qui appartint à Louis XII, et cela, plusieurs
années avant l’arrivée sur le trône de France de François Ier, passionné,
comme sa mère Louise de Savoie, par les formes italiennes. Une très
belle exposition qui surprend les visiteurs, même professionnels.
Grand Palais 8e. Jusqu’au 10 janvier 2011. Pour
voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien
: www.rmn.fr.
Retour
à l'index des expositions
Nota:
pour revenir à « Spectacles Sélection »
il suffit de fermer cette fenêtre ou de la mettre en réduction
|