LA
FAIENCE FINE FRANCAISE
Naissance d'une industrie 1743-1843
Article
publié dans la Lettre n° 292
LA FAIENCE FINE FRANCAISE. Naissance d’une
industrie 1743-1843. Dès son apparition en Europe au XVIe siècle,
les manufactures de céramique (mot qui recouvre toutes les sortes
de terres après la cuisson) cherchèrent à copier la porcelaine chinoise.
Celle-ci, fabriquée à partir d’une terre blanche, le kaolin, est,
dans la masse, blanche, imperméable et translucide. Elle reçoit
un enduit vitreux dit « couverte » qui la rend lisse et brillante.
La faïence à émail stannifère est une céramique poreuse, dont la
terre est de couleur variable mais invisible car recouverte d’une
glaçure blanche et opaque. Après la cuisson, on obtient une belle
surface blanche qui favorise les décors peints. Plus tard, à partir
de 1743 à Paris et de 1748 en Lorraine, on utilisa des terres calcaires,
donc blanches, pour produire de la céramique poreuse et non translucide,
couverte dans une deuxième cuisson d’une glaçure. Cette céramique,
d’abord affublée de multiples appellations (terre blanche purifiée,
terre de Lorraine, cailloutage blanc, pétrocérame, terre de fer,
etc.) fut baptisée, au début de XIXe siècle « faïence fine ».
L’exposition a rassemblé quelque 400 objets fabriqués de 1743 jusqu’à
1843, veille de l’Exposition des produits de l’industrie française
de 1844. Ceux-ci proviennent des nombreuses manufactures qui se
développèrent un peu partout en France, à Paris (Pont-aux-choux),
Montereau, Lunéville, Sarreguemines, Creil, Forges-les-Eaux, Saint-Clément,
Gien, etc. Cette dernière est la seule encore en activité.
La faïence fine avait pour objet de permettre à la bourgeoisie d’utiliser
des objets plus fragiles que la porcelaine, mais moins chers et
pouvant facilement être réalisés dans des moules. Toutes les formes
étaient possibles comme on le voit avec des surtouts de table complexes
ou des sculptures. Le décor, naturel au début, grâce aux reliefs
des formes, se diversifia peu à peu avec l’utilisation de décors
imprimés en noir, puis avec des décors peints à la main et moins
onéreux, tant était complexe la technique du décor imprimé. Nous
pouvons ainsi admirer des exemplaires de toutes sortes, depuis les
assiettes blanches jusqu’aux grands plats à décor imprimé, en passant
par les théières, chocolatières, soupières, etc. ainsi que les bénitiers,
les dinettes pour enfants, les assiettes échantillons (pour choisir
un décor) etc. Une exposition très complète, bien présentée et instructive,
grâce à ses nombreux panneaux très lisibles. Musée national de
Céramique - Sèvres 92. Jusqu’au 23 février 2009. Pour
voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien
: www.musee-ceramique-sevres.fr.
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