Parcours en images et en vidéos de l'exposition
EXPOSÉ.ES
avec des visuels
mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue
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Entrée de l'exposition. Simulation de l'œuvre de Gregg Bordowitz, The Aids Crisis is still beginning, 2019-2023, au Palais de Tokyo. |
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Titre de l'exposition et introduction. |
EXPOSÉ.ES
Nous vivons aujourd’hui en compagnie d’épidémies qui affectent chacun.e d’entre nous, humains et non-humains. Le livre d’Elisabeth Lebovici, Ce que le sida m'a fait. Art et activisme à la fin du 20e siècle, qui inspire cette exposition, s'est efforcé de recoudre des fragments subjectifs de l’histoire de l'épidémie la plus meurtrière depuis le dernier siècle: des faits, des œuvres, des idées et des émotions. Il questionne comment les pulsations du désir, de la colère, du manque, de la douleur, de la mémoire et de l'archive ont fait histoire. Comment elles ont permis de (re)composer des généalogies interrompues, de fédérer des communautés qui ont produit des formes et des structures qui agissent encore aujourd’hui, parfois au-delà de leur objet initial. Comment elles ont anticipé certaines questions de genre, de classe et de race, ainsi que l'inconscient de ce qu’on appelle aujourd’hui le validisme, c’est-à-dire la construction d’une norme sur la «bonne Santé». Comment, enfin, la beauté est un recours face aux conséquences politiques et sociales des pandémies qui se superposent.
Cette exposition prend ce livre au pied de la lettre, questionnant ce que l'épidémie de sida fait aux artistes; ce qu'elle fait aujourd’hui à une exposition. Ce qu'elle a changé dans les consciences, dans la société, dans la création. Le sida, non pas comme un sujet, mais comme une grille de lecture pour reconsidérer des pratiques artistiques exposées à l'épidémie.
À l'opposé d’une commémoration, l'exposition brouille les temporalités en portant un discours au présent. En passant outre la frontière entre activisme et création et en privilégiant des fonctions de l’art (sensibles, cathartiques, thérapeutiques, informatives, etc.), les artistes de cette exposition se rencontrent dans des manières de faire et de parler, d'inclure leurs affects et leurs affinités dans l'engagement, pour imaginer de nouvelles articulations entre esthétique et émancipation.
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Texte du panneau didactique. |
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1 : TEXTUELLEMENT TRANSMISSIBLE
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Lili Reynaud-Dewar. My Epidemic (Teaching Bjarne Melgaard’s Class), 2017. Installation view, Galerie Emanuel Layr Romer.
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1 : Textuellement transmissible
«La crise du sida ne fait que commencer»: c'est à travers cette affirmation, inscrite sur la bannière de Gregg Bordowitz suspendue dans le hall, que nous entrons au Palais de Tokyo. Les mots entrent en résonance avec le collage de paroles simples dont la collective fierce pussy couvre les vitres qui font face au parvis: des phrases qui disent le quotidien, pour qu’il ne se perde pas quand il n’est plus possible d’en partager les gestes. Car les mots sont aussi des gestes, qui s'échangent, se donnent, se passent et se reçoivent, qui sauvegardent la vie de bouche en bouche. Il y a les récits et les contre-récits, les analyses rétrospectives et puis la poésie, l'affichage, la parole et le chant. Lili Reynaud-Dewar reproduit des citations sur des tentures géantes devant lesquelles elle danse, ou chante avec ses étudiantes : un chœur d'aujourd'hui sur des querelles qui opposèrent, il y a vingt ans, Act Up-Paris et l'écrivain Guillaume Dustan autour des relations entre liberté et prévention des risques. Depuis vingt ans également, yann beauvais stratifie les textes de son installation vidéo, retenant le vécu des gens, dans une matière plus tangible qu'intelligible, qui déborde de partout. Parce que «les mots sont contagieux, les tabous, transmissibles», le partage et la transmission prennent à leur tour les chemins de la contamination.
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Texte du panneau didactique. |
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Lili Reynaud-Dewar. My Epidemic (Teaching Bjarne Melgaard’s Class), 2017. Installation view, Galerie Emanuel Layr Romer. Photo : Blaine Campbell © ADAGP, Paris, 2023. |
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Vidéo de Lili Reynaud-Dewar, My Epidemic
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My Epidemic, performance dansée de Lili Reynaud-Dewar |
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My Epidemic (Small Modest Bad Blood Opera). |
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Vidéo de Lili reynaud-Dewar, My Epidemic (Small Modest Bad Blood Opera) |
Vidéo de Lili Reynaud-Dewar
Cette vidéo est initialement un livret écrit par Lili Reynaud-Dewar à l’occasion de sa participation à la Biennale de Venise en 2015, et son installation My Epidemic. Le texte est inspiré de la confrontation, au début des années 2000, entre l'écrivain français Guillaume Dustan et le militant, fondateur d’Act Up-Paris, Didier Lestrade, par textes interposés. La querelle se fondait sur la relation entre prophylaxie et responsabilité dans le contexte de l’épidémie de VIH/sida. Un groupe d’étudiant.es de l'artiste interprète la partie d’Act Up, tandis que Lili et Nicolas Murer chantent celle de Dustan. Cet opéra existe sous la forme d’un disque vinyl et d’une vidéo en libre accès sur Youtube
( https://www.youtube.com/watch?v=cSoYdrGguBk) |
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Salon de médiation
Cet espace met à votre disposition une sélection de livres et une chronologie parcellaire du VIH/sida : un ensemble de faits, de chiffres, d'études, d'œuvres, d'idées, de témoignages et d'émotions. Les éléments sont centrés sur la France et rangés par date. Ils s’insèrent néanmoins dans une histoire mondiale et créent des allers-retours incessants entre passé et présent. Il n'y a pas, avec le sida, de modèle narratif simple, rectiligne, avec un début et une fin. À l'inverse, le sida fait tout déborder et implique de sans cesse réécrire ce qui a été écrit. Même les données en apparence les plus factuelles - à commencer par le nombre d'infections et de morts - découlent de récits dominants, d'histoires et de territoires plus visibilisés que d’autres. Ce sont des «narrations possibles, parmi d’autres». Ainsi, la graphiste Roxanne Maillet a mis cette chronologie en espace autour de formes évidées - des manques ? des porosités ? de nouveaux points de vue à venir ? - autour desquelles apparaissent les mots «ça ne passe pas». Ces mots renvoient autant à l'injustice de ces morts qu'il «ne faut pas laisser passer» qu’à ce temps non linéaire dans lequel le présent demeure «un passé qui ne passe pas».
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Salon de médiation |
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Texte du panneau didactique |
Studio Palais partagé
Le Studio Palais partagé est un lieu dédié à l'accompagnement de tous les publics, et plus particulièrement ceux du champ social, le jeune public et les scolaires.
Il accueille des ateliers Tok-Tok, des workshops en famille, des séances d'arpentage, des visites singulières et autres formats en tout genre. C'est un espace d'ateliers partagé entre les publics et les médiateur.ices du Palais de Tokyo, mais aussi avec des artistes et intervenant.es invité.es.
Le temps de cette saison, il devient également un espace de résidence pour l’art thérapeute et activiste Isabelle Sentis et pour le duo d'artistes Les Femelles du Faisant. Mais aussi un espace d’auto-édition pour créer avec les publics le fanzine Pansements.
À l’image d’une grande maison, il comprend une cuisine, une bibliothèque et un jardin. C'est un lieu pour dialoguer, lire ensemble cultiver, expérimenter la pensée et la matière afin de nourrir notre regard, voir autrement et, pourquoi pas, tenter de modifier le réel.
Cet espace partagé est donc une manière d'insérer le centre d'art dans un tissu social et associatif, dans les parcours d'actions éducatives et culturelles. Une manière de renouer avec des fonctions multiples de l'art: des fonctions sensibles, poétiques ou symboliques, bien sûr, mais aussi pédagogiques, thérapeutiques et sociales.
Vous trouverez le programme complet des activités sur notre site internet. Vous êtes aussi tous.tes les bienvenu.es pour venir échanger avec nous.
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Texte du panneau didactique.
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Studio Palais partagé.
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Installation de yann beauvais
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yann beauvais : Tu, sempre, 2002-2023
Musique : Thomas Köner
En 1990-1991, il m'a semblé que vis-à-vis de l'usage hallucinant de photos et de films de corps souffrants dans le contexte du sida, promouvant une sorte de pitié et en même temps de mépris, je n'avais pas d'autre solution que le texte. Dès lors, le texte m'a permis de travailler sur les représentations et de faire d'un film une sorte d'arme activiste. Par la pluralité des dispositifs, je montrais qu'il n’y a pas «qu'un sida», mais «des sida» et que, par rapport au VIH, on perd le contrôle, l'information nous dépasse. La perte de contrôle est le marqueur de l'expérience du sida. Tu, sempre permet de saisir des bribes. Ce qui me fascine est la diversité de ce qui, au même moment dans l'installation, est appréhendé par des personnes différentes. C'est comme si ta propre histoire te permettait de voir ou de ne pas voir, de lire ou de ne pas lire certains textes.
Il y a au moins deux types de textes : certains sont de l'ordre de l'intime, et viennent de la littérature et de l'art, rendent compte de rapports à la maladie, directement ou indirectement. Et puis il y a des textes qui sont prétendument objectifs, journalistiques ou scientifiques, philosophiques ou critiques. Mon travail consiste à faire dialoguer ces textes, mais il n’y a que moi qui sais cela, et il est rare qu'on puisse le percevoir dans l'installation. Je ne donne pas les références, et il n’y a pas de générique. Cet anonymat m'intéresse parce qu'une polyphonie se donne à entendre. Ce qui est important pour moi est de permettre de s'engager par la pensée et par le corps dans une réflexion autour du sida.
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Accès à la salle de Tu, sempre. |
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Texte du panneau didactique. |
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yann beauvais, Tu, sempre, 2002-2023. Installation vidéo 16 mm, couleur, son, dimensions et durée variables.
Courtesy de l'artiste et Espace multimédia Gantner (Belfort) Photo : Anne-Marie Cornu.
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Installation de Tu, sempre. Photo Aurélien Mole.
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Accès aux salles suivantes. Photo Aurélien Mole.
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2 : Mémoire à vif
Lorsqu’en 1991, le cinéaste Lionel Soukaz reprend la caméra après s'être arrêté de faire des films pendant plusieurs années, elle ne le quitte plus. Il fait corps avec elle ; il filme tout : «De la première cassette en 1991 à aujourd’hui, c'est un seul mouvement continu qui est : ma vie». Il tient ainsi le Journal Annales, 2000 heures de vie et de militance, aujourd’hui déposé à la Bibliothèque nationale de France. Dans sa matérialité brute, montage cut et chronologie linéaire, le journal est une archive incomparable, mais c’est aussi une œuvre, indissociable de son auteur. Une matière d’autant plus personnelle que le journal est devenu après 1994 un hommage à son amour Hervé, atteint par le VIH. RV, mon ami (1994) est un chant de douleur et d'amour, aujourd’hui remis en jeu par le filtre de l'amitié. En retour, parcourant le Journal Annales avec Lionel Soukaz pour en extraire Artistes en zone troublés, le cinéaste Stéphane Gérard met en lumière le dispositif si particulier d’une mémoire personnelle déposée dans une œuvre partagée.
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Texte du panneau didactique. |
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Statuts d'association fantaisistes imaginés par Stéphane Gérard et Lionel Soukaz. |
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Statuts d'association fantaisistes imaginés par Stéphane Gérard et Lionel Soukaz. |
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Statuts d'association fantaisistes imaginés par Stéphane Gérard et Lionel Soukaz. |
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Statuts d'association fantaisistes imaginés par Stéphane Gérard et Lionel Soukaz. |
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Statuts d'association fantaisistes imaginés par Stéphane Gérard et Lionel Soukaz. |
3 : LE TEMPS PASSÉ À ...
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Scénographie
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3 : Le temps passé à...
Le portrait se pratique comme un rituel, différent d’une communauté à l’autre. Avec les Body Maps, des femmes de Cape Town rassemblées dans un groupe thérapeutique représentent leur corps à partir de ses contours. L’art est employé comme un moment informatif et thérapeutique et sert une fonction communautaire : le temps de fabrique en commun est aussi essentiel que le portrait réalisé. Ce temps fait écho aux portraits-collages réalisés en amitié par l'artiste Pascal Lièvre pour des patient.es atteintes du VIH, à partir de documents qu'iels lui ont confiés.
Ces portraits, d’abord partagés avec d’autres séropositif.ves de l'hôpital Broussais à Paris, quittent pour la première fois les murs de l'Agence nationale de recherche sur le sida. L’écrivaine Vinciane Despret dit que le deuil, « ça ne passe pas, ça ne (se) passe pas comme ça». La réalisation d’un portrait est aussi du temps passé avec les mortes, à se demander ensemble comment iels auraient aimé apparaître au monde, pour habiller leur absence. Ainsi de ces patchworks en hommage à des mort.es du sida confectionnés par des proches, préservés par l’association des Ami-e-s du Patchwork des noms, qui les conserve et ritualise leurs déploiements. |
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Scénographie. Photo Aurélien Mole. |
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4 : FAIRE ET REFAIRE SONT DANS UNE INSTITUTION
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Scénographie. Photo Aurélien Mole.
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4 : Faire et refaire sont dans une institution
«Faire» tombe à l’eau, car le bateau institutionnel est déjà trop encombré par ses normes, ses prescriptions et la mémoire de ce qui a déjà été fait. Qu'est-ce qu'il reste? Refaire? Felix Gonzalez-Torres a fait en sorte que, post mortem, son travail ne soit jamais conservé sous forme matérielle, mais toujours refait et réexposé à neuf. Alors, que reste-t-il de Felix Gonzalez-Torres? C'est la question que lui renvoie barbara hammer, interrogeant l'existence institutionnelle de l’œuvre : d’un musée à l’autre, iel a récupéré des bonbons, des perles, des rebuts et les réexpose dans des containers, à la fois reliquaires et poubelles. lel les remet en lumière, comme Benoît Piéron avec ses souvenirs d’une autre institution : l'hôpital. Il y a passé, vissé au lit, une enfance limitée à une porte infranchissable, dont il rejoue le spectacle ténu, rai de lumière et sons étouffés, qui lui parviennent du couloir. C'est là aussi une façon de rassembler des restes et de «refaire avec».
Les artistes ont de l’affection pour ces formes d'archives impensées de l'institution. Ainsi, Zoe Leonard présente dans l'exposition une série de documents de l'intervention qu'elle a réalisée en 1992 à la Documenta de Cassel et redispose des photographies des vulves de ses amies sur les murs. Ces artistes en tension avec l'institution s’emploient à y ouvrir des brèches, à (r)éveiller les désirs et à créer l’espace pour leur circulation.
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Texte du panneau didactique. |
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Jessy Darling. Reliquary (for and after Felix Gonzalez-Torres, in loving memory), 2022. Construction : Nicolas Giraud. Remerciements Andrea Rosen & Felix Gonzalez-Torres Foundation; Susanne Pfeffer & MMK (Francfort); Emma Lavigne, Caroline Bourgeois & Charles Halperin & Pinault Collection (Paris); Sandra Patron. Alice Cavender & CAPC-musée d'art contemporain (Bordeaux). Courtesy Galerie Sultana (Paris). © Jesse Darling. Photo Aurélien Mole.
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Zoe Leonard. Untitled, Palais de Tokyo (for Elisabeth), 2023. Tirage argentique. Dimensions variables, de 32,2 x 23 cm à 37,4 x 26,3 cm. Tirage : Laura Larson. En collaboration avec Zoe Leonard. Courtesy de l’artiste et & Galerie Gisela Capitain (Cologne), Hauser & Wirth (New York).
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5 : PRÉSENCE ELLIPSE
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Scénographie
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5 : Présence ellipse
C’est en investissant les espaces fragmentaires et mineurs de la note en marge, du pense-bête, que la photographe Moyra Davey entrelace son récit familial aux photographies d'Hervé Guibert. Elle choisit le mode de l'adresse personnelle en envoyant nominativement ses photos par courrier, en accord avec la douceur et le silence du photographe qui a montré sa vie, mais préservé son corps affecté par la maladie de l'exposition photographique. À travers sa série de portraits en noir et blanc, dont beaucoup représentent des enfants, Santu Mofokeng exprime un même souci de discrétion documentaire : «J'étais soucieux de ne pas créer de victimes sur mon Chemin». Pour le photographe sud-africain, comme pour Régis Samba-Kounzi qui représente les vies et les sexualités de personnes rencontrées à travers le continent africain, l'impératif est double : visibiliser les luttes et ses protagonistes, sans que ces personnes soient mises en danger. Près des drapeaux de manifestations de Julien Devemy, où le dessin anonymise les traits, la photographie ne dit pas tout non plus, et laisse les corps se dérober. Le film que Black Audio Film Collective consacre à l'artiste Donald Rodney tresse le récit de sa maladie à celui de son art. La visibilité peut aussi se constituer en représentation de l'absence et du manque, comme un journal intime reliant par l’ellipse le personnel au collectif.
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Texte du panneau didactique. |
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Santu Mofokeng. Elias (b. 1965) and Francinah (b. 1968) both deceased. Their home is left to the 4 children in Shiluvane, Tzaneen. Tebogo (9) who is in Grade 3 at school, 2007. Photographie issue de la série « Child Headed Households », 2007, 30 x 45 cm. Courtesy de l'artiste et MAKER (Johannesburg). © ADAGP, Paris, 2023.
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Régis Samba-Kounzi. Sans titre # Jacqueline, travailleuse du sexe, vit et travaille à Bonadibong, le plus vieux quartier de prostitution de la ville, Douala, Cameroun, 2017, photographie couleur. © Régis Samba-Kounzi. |
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Moyra Davey. Visitor, 2022, série de 18 photographies, tirages C-print, scotch, timbres, encre, 30,5 x 46 cm. Courtesy de l'artiste, Galerie Buchholz (Cologne, Berlin, New York) et Greegrassi (Londres).
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Hervé Guibert. Sienne, 1979, photographie, tirage argentique, 14,5 x 21,9 cm. Courtesy Christine Guibert et Les Douches la Galerie (Paris). |
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Black Audio Film Collective. Three Songs on Pain, Time and Light, 1995 (capture vidéo), vidéo 4/3, couleur, son stereo, 25 min. Courtesy Smoking Dogs Films et Lisson Gallery (Londres). © Smoking Dogs Films.
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Black Audio Film Collective. Three Songs on Pain, Time and Light, 1995 (capture vidéo), vidéo 4/3, couleur, son stereo, 25 min. Courtesy Smoking Dogs Films et Lisson Gallery (Londres). © Smoking Dogs Films.
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6 : QU'EST-CE QU'ON FABRIQUE MAINTENANT ?
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Scénographie
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6 : Qu'est-ce qu’on fabrique maintenant ?
Il n’y a rien avant, ni rien après la douleur. Les photographies de Georges Tony Stoll fabriquent des moments dramatisés, en tension, qui semblent venir de nulle part et ne rien construire d’autre qu’eux-mêmes. Derek Jarman adopte une même fulgurance dans l’action. Ses peintures bricolent au jour le jour des scènes cathartiques qui transforment la colère en beauté, le drame en queen. Même mécanisme pour les «bestioles» de Bruno Pelassy, jouets fragiles et boiteux habillés de strass et de fourrures flamboyantes, dont l'humour est un défi.
Mais qu'est-ce que ça fait, de fabriquer ces moments ensemble ? Des histoires d'aimer, de faire la paire à deux ou plus, comme pour les Portraits de Felix Gonzalez-Torres: une conversation a lieu dans l'intimité, dont l'artiste ne conserve que des dates et des faits, plus ou moins partageables. Pour l'exposition, le portrait de son amie Julie Ault a été augmenté de l’histoire de cinq personnes porteuses du VIH de longue durée, afin de montrer qu’une histoire n'est jamais seulement personnelle.
Porter un regard sur la personne à ses côtés, comme Marion Scemama et son intimité productive avec David Wojnarowicz. Faire les images de ces ami.es qu’on accompagne, à la façon de Nan Goldin avec Gilles Dusein. Entre lui, Michel Journiac et Jean-Luc Moulène, il y a aussi une affaire de transmission et de communauté, une amitié politique.
L'art est un moyen de réactiver tout cela, de façon rituelle et quotidienne. Gregg Bordowitz, dans son nouveau film Before and After, fait des ponts entre sa communauté religieuse et sa cohorte queer. Et malgré tout, Nan Goldin dit qu'elle «n'a cessé de photographier les gens qu'elle aimait, mais que la photographie ne les a pas empêché.es de mourir.»
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Felix Gonzalez-Torres. Untitled (Portrait of Julie Ault), 1991-2022. Collection Julie Ault et courtesy de The Felix Gonzalez-Torres Foundation. |
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Scénographie. Œuvres de Bruno Pelassy (marbre), Derek Jarman (tableaux) et Felix Gonzalez-Torres (inscriptions au-dessus des murs). Photo Aurélien Mole. |
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Zoe Leonard. Untitled, Palais de Tokyo (for Elisabeth), 2023. Tirage argentique. Dimensions variables, de 32,2 x 23 cm à 37,4 x 26,3 cm. Tirage : Laura Larson. En collaboration avec Zoe Leonard. Courtesy de l’artiste et & Galerie Gisela Capitain (Cologne), Hauser & Wirth (New York).
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6 - suite
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Scénographie |
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Bastille. Lettre de Franck à Francis, 06-juil-89. 2 feuillets, 21 x 29,7 cm chaque. Collection Ralf Marsault (Paris).
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David Wojnarowicz. Sex Series (for Marion Scemama), 1988-1989. Série de 8 photographies, 41 x 51 cm chaque.
Collection la FNAC / Musée Nicéphore Niépce (Chalon-sur-Saône).
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Marion Scemama. Silence = Death, 1989 – 2019. Impression numérique sur papier baryté, 60 x 40 cm, édition de 15. Courtesy Marion Scemama et New Galerie (Paris). © ADAGP, Paris, 2023. |
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Nan Goldin. De gauche à droite : Gilles and Gotscho on my hotel bed, Paris, 1992; Gilles and Gotscho at home, Paris, 1992; Gotscho in the movie theater, Paris, 1993; Gilles’ arm, Paris, 1993; Gotscho kissing Gilles, hospital, Paris, 1993. Tirage Cibachrome, 71,5 x 103,5 cm chaque. Série Gilles and Gotscho, Paris, 1992-1994. Collection Maison européenne de la photographie (Paris). Photo Aurélien Mole.
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7 : CIRCULATIONS FLUIDES
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Scénographie
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7 : Circulations fluides
Le plancher de Philippe Thomas est queer, de travers. La caméra de Guillaume Dustan montre aussi le sol, qu'il arpente en filmant bras ballant, désinvolte ou fatigué. Par terre encore, Henrik Olesen fait tomber un coin de mur arraché au straight, à l'angle droit de l'institution. Ses bouteilles de lait en résine semblent être remplies d’urine.
Une peinture miniature de Bastille nous projette dans un espace fantasmé, entre le dancefloor et la pissotière. Ces quatre-là tordent le bâtiment, évoquent l'architecture dévergondée propice à la circulation des corps et des désirs, les lieux de promiscuité sexuelle, sans oublier le torrent d'images et de textes homophobes assené par les médias, que restitue le film de Barbara Hammer. Ils n'oublient pas que les gays font toujours figures de paria aux yeux de la norme sociale et répondent par l'humour oblique et la persistance d’une utopie, celle d’une architecture désirante, lieu de rencontre et non d’exclusion. Une architecture queer ?
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Texte du panneau didactique. |
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Philippe Thomas. Jedermann N.A. Propriété privée, 1990 (ancien titre : Parcelle à céder). 369 dalles de parquet en bois, trépied. Parquet: 30,5 m2; trépied: 134 x 42 x 2 cm. Collection CAPC (Bordeaux). Achat à la Galerie Claire Burrus (Paris) avec le soutien de la DMF en 1991. Photo Aurélien Mole.
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Philippe Thomas. Jedermann N.A. Propriété privée, 1990 (ancien titre : Parcelle à céder). 369 dalles de parquet en bois, trépied. Parquet: 30,5 m2; trépied: 134 x 42 x 2 cm. Collection CAPC (Bordeaux). Achat à la Galerie Claire Burrus (Paris) avec le soutien de la DMF en 1991.
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Barbara Hammer. Snow Job: The Media Hysteria of AIDS, 1986 (capture vidéo), vidéo, couleur, son 7 min 42 s. Courtesy Electronic Arts Intermix (New York), The Estate of Barbara Hammer (New York) et Galerie KOW (Berlin). |
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Henrik Olesen. De gauche à droite : Milk 5, 2020. Résine époxy, 23 x 7 x 7cm ; Milk 6, 2020. Résine époxy, 23 x 7 x 7,5 cm ; Milk 4, 2020. Résine époxy, 23 x 7 x 7cm ; Milk 4, 2020. Résine époxy, 23 x 7 x 7cm ; Milk 8, 2020. Résine époxy, 23 x 7 x 7cm ; Milk 7, 2020. Résine époxy, 23 x 7 x 7,5 cm ; Milk 9, 2020. Résine époxy, 23 x 7 x 7cm. Courtesy de l'artiste & Galerie Buchholz (Berlin, Cologne, New York).
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Henrik Olesen. Paul Thek 1965, 2023. Sérigraphie sur bois, peinture acrylique, laque, impression sur papier, plexiglas, 35,5 x 43,3 x 43,9 cm. Courtesy de l'artiste & Galerie Buchholz (Berlin, Cologne, New York).
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Guillaume Dustan. montre † lèvres, 2004 (captures vidéo), vidéo, couleur, son, 20 min 48 s. Courtesy Sophie Baranes. |
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Guillaume Dustan. montre † lèvres, 2004 (captures vidéo), vidéo, couleur, son, 20 min 48 s. Courtesy Sophie Baranes. |
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Bastille. Proposition, 1983, gouache on inkwash cardboard, 27,5 x 21,5 cm. Collection privée, Paris. |
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8 : arms ache avid aeon: Nancy Brooks Brody / Joy Episalla / Zoe Leonard / Carrie Yamaoka: fierce pussy amplified — Chapter Seven
Commissariat de Jo-ey Tang
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Scénographie
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8 : arms ache avid aeon: Nancy Brooks Brody / Joy Episalla / Zoe Leonard / Carrie Yamaoka: fierce pussy amplified — Chapter Seven
Commissariat de Jo-ey Tang
Déployé depuis 2018 au fil d’une série de «chapitres», arms ache avid aeon est un projet d'expositions et de publications initié par Jo-ey Tang qui puise dans la puissance collective et les résonances entre les pratiques diverses des quatre artistes qui constituent le noyau dur de la collective d'art queer new-yorkaise fierce pussy, formée en 1991. De la même façon que fierce pussy fait de la visibilité de l’identité lesbienne une cause politique, l'exposition favorise la considération des pratiques artistiques des membres de la collective, dont l’expansivité permet d'associer esthétique et politique. Né en 2015, ce projet est conçu par l'artiste et commissaire d'exposition Jo-ey Tang comme un processus ouvert et informel, visant à réunir les quatre pratiques artistiques dans une conversation inédite et de forme imprévisible. Chaque chapitre est constitué d’une sélection non-chronologique du travail des quatre artistes, depuis la fin des années 1980 jusqu’aujourd’hui. En son sein, certaines œuvres (ré)apparaissent fréquemment de façon à créer des juxtapositions et des affinités renouvelées. Ce processus s'inspire du travail incessant et sans repos de l’activisme sida, de la propre méthodologie de fierce pussy consistant à combiner et à remixer des œuvres passées avec des œuvres nouvelles, ainsi que des stratégies de répétition défiant les chronologies.
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Texte du panneau didactique. |
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Scénographie. Photo Aurélien Mole. |
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