L’ESPAGNE ENTRE DEUX SIECLES.
De Zuloaga à Picasso - 1890-1920
Article
publié dans la Lettre n° 331
du
24 octobre 2011
L’ESPAGNE ENTRE DEUX SIECLES. De Zuloaga
à Picasso - 1890-1920. Le Musée de l’Orangerie, partenaire de
la Fundación Mapfre de Madrid, présente près de 70 œuvres essentielles
de peintres espagnols de 1890 à 1920.
Cette période, moins valorisée que « l’Âge d’or », voit l’Espagne
plongée dans une crise profonde quand l’Europe marche vers la modernité.
Pourtant ses artistes, tels Sorolla, Zuloaga, Solana, Rusiñol, puis
Picasso, Miro et Dali, se liant d’amitié à Paris avec Cézanne, Degas,
Toulouse-Lautrec, s’enrichissent des courants impressionniste, symboliste,
postimpressionniste et enfin cubiste, accomplissant ainsi une profonde
évolution culturelle. L’exposition, qui fait coexister leur originalité
créative et leur attachement à une identité culturelle forte, s’articule
autour de deux représentations picturales du pays : une « Espagne
blanche », lumineuse, festive et une « Espagne noire » tragique,
plongée dans la déchéance et la misère.
La variété des œuvres est surprenante. L’Espagne blanche
avec Casas, Dario de Regoyos (pointilliste, ami de Seurat), Rusiñol,
Sunyer (inspiré par Cézanne et Derain) et surtout Sorolla, donne
en une palette claire et éclatante (La Préparation des raisins
secs, 1905) des images de bonheur familial (La Sieste,
1911 - Sur le sable. Plage de Zarauz, 1910). Leur travail
sur la lumière évoque les impressionnistes. Les rouges et les empâtements
de Raurich éclatent en force.
La manière noire revient à Zuloaga (La Naine Doña Mercedes,
1899 - Portrait de Maurice Barrès devant Tolède, 1913), Solana
(Les Automates, 1907), Casas, Nonell et Rusiñol (La Morphine,
1894) dans des œuvres sévères, à la palette plus sombre, aux sujets
d’un réalisme brutal et fataliste. Les thèmes de Isidre Nonell,
dit Le Nouveau Goya, plongent dans le monde des marginaux,
des errants, des alcooliques, peints ailleurs par Toulouse-Lautrec.
Dans une palette moins lugubre, Picasso participe des deux mouvements
avec les thèmes tristes de la période bleue (L’Enterrement de
Casagemas, 1901) et ceux plus gais de la période rose précédant
les couleurs fortes et l’abstraction du cubisme.
Ultime regard pour Hermen Anglada Camarosa dont la Granadina
(1914) aux somptueuses couleurs sert d’affiche à l’exposition. On
invoque Klimt. On plonge avec délice dans l’énergie de la couleur
ou la douceur ouatée de blancs vaporeux (Le Paon blanc, 1904).
Une exposition à voir et à goûter. Musée de l’Orangerie 1er.
Jusqu’au 9 janvier 2012. L.D. Pour
voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien
: www.musee-orangerie.fr.
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