L'ECOLE
DE PARIS (1904-1929),
la part de l'autre
Article
publié dans la Lettre n° 180
L’ECOLE
DE PARIS (1904-1929), la part de l’autre.
Il y eut une époque où la France et Paris furent le centre du monde
artistique. Mais elles ne le restèrent pas et l’exposition consacrée
aujourd’hui à L’Ecole de Paris rappelle avec nostalgie cette période
particulière qui vit un tout jeune homme espagnol s’installer dans
un atelier du Bateau-Lavoir, suivi de peu par une multitude d’artistes
venus de tous les horizons. 1904, date de l’installation de Picasso
à Paris, marque le début de ce que l’on appellera plus tard l’Ecole
de Paris, c’est à dire cette arrivée massive d’étrangers cherchant
comme le peintre espagnol à s’exprimer dans la liberté et travaillant
dans le même esprit d’ouverture et d’aventure. Ils se nommaient
Soutine, Pascin, Chagall, Zadkine, Kisling, Krémègne, Kikoïne, Gris,
Modigliani, Foujita, Mondrian, Man Ray et tant d’autres sur lesquels
personne n’aurait misé. Paris fut leur centre de ralliement où ils
retrouvèrent les grands peintres français du moment afin d’échanger
leur génie créateur. Ce fut une époque particulièrement bohème où
le talent de chacun apporta aux autres sa propre touche. C’est là
qu’intervint « la part de l’autre », apport déterminant
pour tous. Paris est alors le lieu où les collectionneurs viennent
du monde entier acheter les oeuvres d’art, où les découvreurs de
talent cherchent à débusquer les génies, que le commun des mortels
ne soupçonne pas encore, parce qu’ils sentent que l’avenir leur
donnera raison. C’est dans ce milieu extraordinairement créatif
que vont se développer quelques-uns des grands mouvements artistiques
du siècle: primitivisme, cubisme, expressionnisme, abstraction.
De l’exposition qui commence avec Picasso et s’achève avec Soutine
en 1929, juste avant la grande crise mondiale, se dégage une grande
disparité d’expressions, un véritable vivier créatif. Elle permet
d’apprécier la formidable évolution de la peinture, de la sculpture
mais aussi de la photo et la diversité des styles. Il faut prendre
le temps de s’arrêter longuement sur chaque oeuvre car chacune d’elle
est d’une qualité exceptionnelle. Musée d’Art Moderne de la Ville
de Paris 16e (01.53.67.40.00) jusqu’au 11 mars 2001.
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