DAVID ALTMEJD
FLUX

Article publié exclusivement sur le site Internet, avec la Lettre n° 376
du 29 décembre 2014

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DAVID ALTMEJD. Flux. C'est la première rétrospective consacrée à cet artiste né à Montréal en 1974. Il travaille à New-York et a exposé en 2007 à la Biennale de Venise. Les 51 œuvres présentées ici, à la manière d'une installation géante inspirée par l'artiste lui-même, se partagent en deux groupes.
Il y a tout d'abord des corps (les Bodybuilders, parce qu'il se sert du moulage de ses propres mains pour déplacer la matière et lui donner la forme recherchée), ou simplement des têtes, comme celle de sa sœur, Sarah Altmejd (2003), totalement déstructurés, avec ajouts de corps étrangers tels des animaux (écureuils ou oiseaux naturalisés), des cristaux et autres objets divers. Qui plus est, l'artiste fait ensuite des trous dans ces sculptures, comme dans le visage de sa sœur dont il ne reste plus que le contour. Certains de ces personnages, qu'il appelle Relatives, sont suspendus, tête en bas, au plafond.
Il y a ensuite des boîtes de plexiglas, de plus en plus grandes au fil du temps jusqu'à atteindre quasiment la taille de son atelier, comme The Flux and the Puddle (2014), l'œuvre emblématique de la présente exposition. Ces boîtes sont remplies d'objets de toutes sortes, comme dans ces anciens muséums où s'accumulaient des détails d'anatomie, de minéraux, de végétaux. Parfois ces objets sont reliés à de complexes systèmes de fils de soie, comme dans Le Souffle et la voie ou La Chambre d'Hôte (2010). Dans certaines boîtes il reprend des œuvres anciennes comme les loups garous qu'il avait réalisés dix ans auparavant. Compte tenu de la taille des œuvres, il est impossible de tout voir sans en faire le tour. Et encore, dans The Flux and the Puddle, l'artiste, qui a réalisé cette œuvre monumentale en travaillant à l'intérieur, indique qu'il est impossible de tout voir, que « c'est comme une personne - on ne peut jamais avoir accès à tout ».
De prime abord l'ensemble est déconcertant mais on adhère assez vite à l'univers d'Altmejd grâce à la variété des sujets et des techniques, à l'originalité des œuvres, à la curiosité qu'éveillent ses boîtes qu'il a remplies de myriades d'objets et dont on cherche à comprendre le sujet, l'agencement et le contenu. Inutile de dire qu'une photographie ne rendra jamais compte de telles sculptures, si ce mot à encore un sens dans le cas présent. Musée d'Art moderne de la Ville de Paris 16e. Jusqu'au 1er février 2015. Lien : www.mam.paris.fr.


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