D'OR
ET DE FEU
L'art en Slovaquie à la fin du Moyen Âge
Article
publié dans la Lettre n° 316
D’OR ET DE FEU. L’art en Slovaquie à la
fin du Moyen Age. Voici une exposition intéressante car elle
nous fait découvrir l’art d’un pays assez peu représenté dans les
grandes expositions malgré son entrée au sein de l’Union européenne
en 2004 et la faible distance (soixante kilomètres) entre sa capitale,
Bratislava, autrefois Presbourg, et Vienne. En effet la Slovaquie
est un pays récent car jusqu’en 1993 elle n’existait pas en tant
qu’état indépendant. Aujourd’hui on peut s’intéresser à son propre
passé, à son histoire, à sa culture et à son art.
La particularité de ce pays est qu’il est formé de peuples divers,
avec plusieurs langues, des religions de toutes sortes, pratiquant
des activités variées et très au courant de ce qui se passe à proximité
de leur petit territoire, à peine plus grand que la Suisse. C’est
un carrefour qui permet aux artistes locaux de s’ouvrir vers les
cultures des régions avoisinantes. C’est aujourd’hui un pays qui
a préservé son patrimoine artistique, grâce à l’absence de grandes
réformes, où l’on peut encore voir in situ les retables faits pour
telle ou telle église, la plupart du temps dans un excellent état
de conservation. L’exposition nous présente une soixantaine d’objets
du XVe siècle, âge d’or de cette province qui connaît alors une
prospérité sans précédent grâce au développement des mines de métaux
précieux. La pression des ottomans à l’est de la Hongrie fait de
Presbourg la capitale du royaume. L’art connaît en Slovaquie un
véritable apogée, marqué par des créations originales de premier
plan.
La plupart des pièces présentées appartiennent à des retables, certaines
prêtées par les églises où elles se trouvent. Ceux-ci sont caractérisés
par leurs dimensions impressionnantes, avec des personnages sculptés
souvent plus grands que nature. Nous en voyons quelques exemples,
en particulier le Crucifix de Kezmarok, sculpté par l’une
des plus grandes figures de l’art slovène, Maître Paul de Levoca,
dont on ne sait que peu de chose, un relief de la Nativité,
illustrant la vision de sainte Brigitte de Suède pour qui la virginité
de Marie a été préservée au moment de la naissance de son fils,
ou encore une Vierge d’Annonciation d’une étonnante beauté.
Nous voyons également des peintures de belle facture comme cette
Adoration des Mages de Maître MS (vers 1506) ou cette Sainte
Parenté de Maître d’Okolicné. À côté de ces peintures et sculptures
sont présentés de nombreux objets liturgiques dont de monumentaux
ostensoirs en or et en argent, malheureusement pas très bien mis
en valeur, et des manuscrits aux riches enluminures.
L’ensemble est à voir, d’autant plus que c’est une nouvelle occasion
de visiter le passionnant musée du Moyen Age dont les salles sont
peu à peu modernisées et embellies. Musée de Cluny 5e. Jusqu’au
10 janvier 2011. Pour
voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien
: www.musee-moyenage.fr.
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