Parcours en images et en vidéos de l'exposition

COURANTS VERTS
Créer pour l'environnement

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°512 du 25 novembre 2020




 

COURANTS VERTS
Créer pour l'environnement

Cette exposition a pour objectif de témoigner d'un processus d'adaptation.
L'anthropocène, ce moment de l'histoire où les activités humaines perturbent en profondeur les processus naturels, nous impose de nouveaux comportements pratiques, un rapport repensé à l'environnement, une mentalité refondée.
L'art contribue à affermir cette mutation essentielle caractéristique de l'actuelle transition climatique. Il appelle à réfléchir, à se rendre intellectuellement disponible aux enjeux cruciaux que posent l'actuel réchauffement climatique, l'effondrement de la biodiversité, la pollution atmosphérique, terrestre et marine ainsi que l'épuisement des ressources terrestres.
Une section consacrée à la bande dessinée complète l'exposition.

Paul Ardenne
Commissaire de l'exposition


Nota
: Le parcours suivant est celui matérialisé au sol par l'Espace Fondation EDF.
L'exposition comprend 3 parties : AGIR, AVERTIR, RÊVER, mais celles-ci ne sont pas toutes les unes à la suite des autres. Nous signalons tous les changements avec les panneaux correspondants.
 
Texte du panneau didactique.


Couturier Lafargue


Scénographie
 
Couturier Lafargue

Collectif d’art contemporain créé en 1990 à Montréal (Canada)
Basé à Montréal et Carleton.
Louis Couturier et Jacky Georges Lafargue née en 1960, respectivement à Sherbrooke, Québec (Canada) et à Saint-Pierre et Miquelon (France Outre-mer)

Couturier Lafargue, collectif franco-canadien, agit de façon contextuelle, en réagissant à des problèmes sociaux spécifiques. Les créations de ce collectif sont le plus souvent participatives, avec intégration des publics ou interaction avec ceux-ci. L’accent y est mis sur des notions telles que l’identité, le portrait, l’individu, le collectif, le territoire, la géographie, le paysage ou encore l’architecture, avec ce questionnement, toujours : ce qui est fait pour et par l’humain est-il toujours bon pour l’humain ? L’équité et l’éthique sont-elles de ce monde ?

Solar Igloo (« Igloo solaire ») s’inscrit dans la panoplie des objets à usage public que conçoit aussi ce collectif. Idée de départ : faire du froid avec du chaud et permettre à tous d’en profiter. Couturier Lafargue, en collaboration avec l’Institut de l’énergie Trottier de Polytechnique Montréal et l’Université de Montréal, lance en 2019 le projet d’un banc public d’un nouveau genre, le Solar Igloo, édicule en phase directe avec le réchauffement climatique. Prenant la forme archétypique de l’igloo, symbole des zones froides de l’Arctique, sa vocation est d’abriter et rafraîchir les passants. Doté de panneaux solaires, cet abri unit feu du soleil et morsure fraîche de la glace. « Solar Igloo, hymne au soleil et à la glace, est une architecture archétypale, nomade, publique et utilitaire », disent les artistes, « elle en appelle au respect de notre grande maison à tous, la Terre »
Panneau didactique
 
Texte du panneau didactique.
 
Couturier Lafargue. Louis Couturier et Jacky Georges Lafargue. Solar Igloo, 2019. Maquette.
Courtesy Louis Couturier et Jacky Georges Lafargue.


Olga Kisseleva

Olga Kisseleva

Née en 1965 à Saint-Pétersbourg (Russie)
Vit et travaille à Saint-Pétersbourg et à Paris (France)

Olga Kisseleva a une double formation scientifique et artistique. Son approche de la création est indissociable des nouvelles techniques et des nouveaux médias. L’écologie est au cœur depuis 2012 de son projet EDEN, citation du Jardin du Paradis mais aussi une forme de bio-art que définit l’acronyme « EDEN », dont les quatre lettres désignent ici les termes « Éthique », « Durable », « Écologie » et « Nature ». Fondé sur la notion de la nature comme jardin idéal, le projet EDEN s'inscrit dans le vaste mouvement du care et de la bienveillance. Notre monde doit être réparé, technologie de pointe, biosciences et mobilisation des chercheurs peuvent y aider.

Dans « Courants verts », Olga Kisseleva expose le fruit de la collaboration en cours nouée avec des chercheurs australiens autour du pin de Wollemi (Wollemia nobilis). Ce rarissime conifère océanien rescapé de l'ère jurassique a été découvert dans les Blue Mountains, au nord de Sydney, en 1994, et est considéré comme un fossile vivant. Le pin de Wollemi serait l'ancêtre des cèdres. Le but d'EDEN est de faire communiquer cet arbre, au moyen de capteurs, avec ses lointains descendants et d'observer les effets de cette communication tout en révélant de concert la vie intime de l'arbre et ses réactions, offertes au spectateur à travers un dispositif optique.
 
Texte du panneau didactique.
 
Olga Kisseleva. Eden, 2014-2020. Structure en bois, panneau LED programmés, impression numérique Duratrans, vidéo sous-titrée, vidéo, 6 min 18 sec. Courtesy Olga Kisseleva.


Barbara et Michael Leisgen

Scénographie. Photo Nikolai Saoulski.
Barbara et Michael Leisgen

Barbara Leisgen : née en 1940 à Gengenbach (Allemagne)
et décédée en 2017 à Aix-la-Chapelle
Michael Leisgen : né en 1944 à Spital Am Pyhrn (Autriche)
Vit et travaille à Aix-la-Chapelle (Allemagne)

Le rapport des Leisgen à la nature indique une volonté de se tenir au plus près de celle-ci. Pink Depression. L’eau mourante 2 (1982), photographie, par Michael Leisgen, d’une performance de Barbara, sa femme, se nourrit de ce principe : la nature, par le corps, doit être ressentie telle quelle.

Nous sommes en Allemagne, au début des années 1980. La crise environnementale des pluies acides est alors à son comble, et son principal responsable, tout désigné : l’industrie chimique pollueuse de l’air, des forêts et aussi des lacs. Vêtue d’un pantalon rouge et d’un pull rose, des couleurs qui évoquent plutôt une conscience légère mais brusquement hors de saison, Barbara Leisgen a plongé dans l’eau polluée jouxtant le périmètre d’une usine chimique. Sa posture, répétée avec insistance neuf fois dans le montage final, évoque celle d’une personne noyée.

L'écrivain Bertrand Raison évoque ainsi cette œuvre: « l'égérie en pull rose de Pink Depression [...] ne renvoie à aucune mélancolie. Allongée les bras en croix dans les effluents toxiques d'une usine d'aluminium et le visage enfoncé dans l'eau mourante, l'icône, contrairement à ses sœurs préraphaélites abondamment fleuries, nous tourne le dos pour disparaître dans l'anonymat. »

 
Texte du panneau didactique.
 
Barbara et Michael Leisgen (respectivement 1940-2017 et 1944). Pink Depression – L’Eau mourante, 1982. Suite de 9 photographies couleur, détail. Épreuves Cibachrome montées sur papier kraft. Achat de 1983. Centre Pompidou, Paris.


Lucy + Jorge ORTA Studio Orta

Scénographie avec, de Lucy + Jorge Orta (Studio Orta) : Symphony for Absent Wildlife, 2020.
Couverture en feutre, origine surplus militaire, broderie.
Photo Nikolai Saoulski.
Lucy + Jorge ORTA Studio Orta

Lucy : née en 1966 à Sutton Coldfield (Royaume-Uni)
Jorge : né en 1953 à Rosario (Argentine)
Vivent et travaillent à Paris (France)

Lucy et Jorge Orta fondent leur travail sur les questions de société les plus aiguës: la migration, la pauvreté, les droits de l'homme ou encore l'écologie. Leurs créations, connectées au réel, sont contextuelles et constituent une réponse à la fois critique, esthétique et politique à des situations humaines problématiques, dans cette optique, humaniser, apaiser la relation que nous entretenons avec le monde. Parmi les projets « verts » du Studio Orta, on relèvera Amazonia (2008-2012), engagement en faveur de l'éco-responsabilité, ou encore Drink water ! (2005-2012), un ensemble d'objets conçus spécifiquement servant à la collecte ou à la purification de l’eau douce, une matière première au centre de multiples tensions géopolitiques.

Lucy et Jorge Orta, dans l'exposition « Courants verts », présentent Symphony for Absent Wildlife (« Symphonie pour une Vie Sauvage absente »), véritable ode à la vie sauvage. À plusieurs reprises, les artistes ont organisé pour le public un concert où des choristes coiffés de masques d'animaux donnent à écouter le chant d'espèces animales disparues ou menacées (première présentation à Calgary en 2014). L'exposition « Courants verts » donne aux artistes l'occasion d'une nouvelle présentation de cette singulière Symphony, cette fois sous la forme d'une installation audio-vidéo. Cette version combine les images de quatre performances filmées à Londres, Calgary, Banff et Milan.

 

 

Texte du panneau didactique.
 
Lucy + Jorge Orta (Studio Orta). Symphony for Absent Wildlife, 2020. Symphonie de chants d’oiseaux pour orchestre de dix-neuf animaux. Vidéo. 16 min 19 sec. Studio Orta production (montage de quatre performances filmées à Londres, Calgary, Banff, Milan).


Christiane Geoffroy

 
Christiane Geoffroy

Née en 1955 à Chambéry (France)
Vit et travaille à Strasbourg et Montreuil

Nourrie par les liens étroits qu’elle entretient avec de nombreux chercheurs, Christiane
Geoffroy construit un univers singulier dans lequel l’objectivité scientifique se conjugue à la poésie et au sensible pour sonder le monde du vivant. Les pôles d'intérêt de Christiane Geoffroy, nombreux, sont notoirement le monde biologique, la génétique, le phénomène de la mutation et, à partir des années 2000, l'écologie, qui prend bientôt une place de plus en plus importante dans sa création.

Depuis plusieurs années, les créations de l'artiste sont liées aux préoccupations cruciales nées de l'anthropocène : changements climatiques, épuisement des ressources, intoxication chimique du monde. C'est le cas avec la peinture murale présentée dans l'exposition « Courants verts », intitulée La Dérive des continents. À même l'un des murs de l'Espace Fondation EDF, l'artiste a peint dans un bleu ironiquement apaisant un planisphère de Mercator où les contours des continents sont curieusement modifiés, boursouflés pour les uns, contractés au contraire pour les autres. Cette carte, reprise à peine modifiée aux géographes, représente en fait le rapport entre le taux d'émanation de CO : de chaque État représenté sur la carte et son PIB (produit intérieur brut). Les continents voient leur taille varier au prorata de la pollution qu'ils engendrent. Un focus sans anesthésie sur les principaux pollueurs de notre Planète.

Panneau didactique
 
Texte du panneau didactique.
Christiane Geoffroy, La dérive des continents, 2010.
Peinture murale, 1ère réalisation en 2010 (dimensions variables selon les réalisations). Réalisation in situ. Photo Nikolai Saoulski.


Jean-François Robic

Jean-François Robic

Né en 1951 à Paris (France)
Vit et travaille à Caudan

Le travail artistique de Jean-François Robic porte sur l’univers des rives de fleuve et des rivages d’océan, sur la confrontation entre le regard et les marges géographiques où se croisent les traces du travail des hommes et de la nature. L’artiste, de même, n’est pas ennemi des forêts, du vent et des thèmes plus biographiques qui révèlent la dimension intime du rapport au paysage maritime ou sylvestre. Ses cartes postales sont des instantanés vidéos enregistrés au hasard de ses occupations et de ses déplacements. Pas de bavardage, pas de commentaire, la saisie est brute et « one shot », sans montage ni plan de coupe.

Carte postale n° 3 (Scierie près d’Allouville-Bellefosse, 11 mars 2014, route départementale D6015) consiste en l’enregistrement tel quel de l’activité hautement pollueuse d’une scierie du nord-ouest de la France. D’épaisses fumées noires y escaladent le ciel avant de l’assombrir de façon spectaculaire. S’agit-il d’un accident technologique, d’un autre Lubrizol ? Rien que de normal, il en va là de la pollution atmosphérique produite par une scierie, intense mais qui n’a pas l’air de déranger grand monde. Jean-François Robic ne fait pas œuvre de moraliste ou de dénonciateur. Il constate une anomalie avec laquelle nous acceptons de vivre parce que notre modèle de société et de développement semble l’imposer – ou plutôt, parce que nous avons décidé qu’il l’impose.

 
Texte du panneau didactique.
 
Jean-François Robic. Cartes postales 3 (Scierie près d’Allouville-Bellefosse, 11 mars 2014, route départementale D6015), 2014. Vidéo, 2 min. 15 sec. Courtesy Jean-François Robic.


Janet Laurence

Janet Laurence

Née en 1947 à Sydney (Australie)
Vit et travaille à Sydney

Janet Laurence travaille « After Nature », expression que l’on peut traduire en français de deux façons : d’après la nature, qui est son inspiratrice ; après la nature, à présent que l’anthropocène, cette ère où l’activité humaine influe, pour les désorganiser, sur les écosystèmes terrestres, et les dégrade.

À partir des années 1980, cette artiste soucieuse de célébrer les splendeurs de la nature - une manière forte d'inciter à leur préservation - réalise une œuvre où elle développe un message clair, au travers d'objets trouvés ou confectionnés, de photos, de vidéos et de textes : le monde naturel doit être respecté, nous ne saurions nous considérer comme séparés de lui. C'est le sens des deux vidéos que l'artiste présente dans le cadre de l'exposition « Courants verts », extraites de son grand œuvre Deep Breathing : Resuscitation for the Reef (« Respiration profonde : réanimation du récif »). Initialement présentée à Paris, au Muséum d'histoire naturelle et à l'Aquarium tropical de la Porte dorée, lors de la COP 21 (21° conférence des Nations Unies pour le Climat, 2015), cette création est une célébration physique de la beauté et de la richesse environnementale des récifs coralliens, aujourd'hui menacés par le réchauffement des océans.

 

 

Texte du panneau didactique.
 
Janet Laurence. Deap Breathing – Resuscitation for the Reef. Part 1, 2016. Vidéo, 11 min. 50 sec. Réalisation Alexander Vail, Janet Laurence. Montage : Gary Warner. Courtesy Janet Laurence.


Courants verts et bande dessinée

Scénographie. Photo Nikolai Saoulski.
Courants verts et bande dessinée

Quand le 9e art s'engage pour l’environnement

À partir des années 1970, le nombre de bandes dessinées, comics ou mangas consacrés à la question écologique ou aux relations entre humanité et écosystèmes naturels s’accroît. Le genre s'impose avec les années 2000. Les thèmes de l’apocalypse écologique ou de la catastrophe industrielle font l'objet de développements d'abord dystopiques, montrant une humanité à la dérive, avant de s’orienter vers une dynamique de combat : les héros de bande dessinée, comme leurs auteurs, dessinateurs et scénaristes, expriment bientôt un avis informé sur la crise environnementale et les moyens de l’enrayer, beaucoup rejoignent l'armée « verte » et les partisans du care environnemental. Avec la bande dessinée, l’inventivité plastique est totale, depuis la classique « ligne claire » jusqu’aux formes les plus libres de l’expression graphique.

 
Texte du panneau didactique.
 
Couverture de The End.

Scénographie

Jérémy Gobé

Scénographie

Jérémy Gobé

Né en 1986 à Cambrai (France)
Vit et travaille à Paris

Attentif au travail manuel et aux spécialisations artisanales, Jérémy Gobé œuvre fréquemment avec des professionnels du textile, des concepteurs de matériaux et des scientifiques. À rebours du principe de l'atelier fermé, sa création se nourrit de rencontres, de contextes et de prises de conscience dans cette double perspective, s'inspirer de savoirs-faire anciens, se reconnecter à la nature.

Fin de l'été 2017, l'artiste est invité par l'association lyonnaise HS-Projets à participer à l'édition clermontoise 2018 du Festival International des Textiles Extraordinaires. Pour répondre à cette invitation, Jérémy Gobé choisit de s'inspirer d'un savoir-faire traditionnel de la région Auvergne Rhône-Alpes: le point d'esprit, motif traditionnel de dentelle au fuseau du Puy-en-Velay. Ce motif, créé il y a plus de 400 ans, ressemble à s'y méprendre au dessin d'un des squelettes coralliens qu'il utilise dans le cadre de ses expérimentions artistiques. Fort de son intuition et guidé par son approche sociétale de l'art, l'artiste Jérémy Gobé imagine le projet Corail Artefact : une solution globale - art, science, industrie et éducation - l'objectif étant de lutter contre la disparition des coraux.

Jérémy Gobé et ses partenaires ont poursuivi entre mars 2018 et fin 2019 un premier protocole de recherche. D'après les esquisses de Jérémy Gobé, différents points de dentelle sont testés. Les premiers essais indiquent que la dentelle en coton, à base de fibres végétales biodégradables, est un substrat potentiel pour la fixation du corail et le recrutement de ses larves qu'il faut continuer d'améliorer, notamment en termes de rendement, afin qu'il rivalise avec les supports polluants existants (plastiques, béton, ..). Ces résultats le conduisent à poursuivre le développement d'une dentelle 2.0, inspirée de la dentelle Point d'Esprit, en y intégrant des nouvelles technologies et en proposant d'autres fibres bio-sourcées à identifier localement pour des tests en conditions récifales.

Pour l'exposition « Courants verts », l'artiste propose plusieurs créations (sculpture, photographie, vidéo...) plongeant le spectateur dans l'univers du projet Corail Artefact.

 

Jérémy Gobé. Corail Artefact_variation 6, 2017-2020. Squelette de corail, peinture écologique sans solvant, dentelle en coton biologique et durcisseur textile écologique. Collection privée.


Texte du panneau didactique.
 
Jérémy Gobé. Corail Artefact-Sculpture 6, 2019. Squelette de coraux, dentelle en coton, enduit durcissant écologique, peinture à l’eau sans solvant. Image : Thomas Granovsky. Courtesy Jérémy Gobé. Collection privée.


Thierry Boutonnier

Thierry Boutonnier. Kenza et Lydia, Prenez racines ! 2014 ; Adil, Prenez racines ! 2014 ; Jasmine, Eau de Rose, Prenez racines ! 2017.
Portraits en pied de jeunes volontaires qui cultivent et soignent les arbres de Prenez racines ! depuis 2009, 2009 et 2013.
Impression numérique sur dos bleu.
Thierry Boutonnier

Né en 1980 à Castres (France)
Vit et travaille à Lyon

Thierry Boutonnier, dans la lignée du Joseph Beuys des 7000 Chênes, d'Alan Sonfist ou encore de Mel Chin, fait du jardinage et de l'activité horticole des pratiques plasticiennes.
Soucieux de rétablir le naturel dans ses droits, Thierry Boutonnier intervient par compensation et remet dans nos cités une couche de matière sauvage originelle.

Pour «Courants verts », l’artiste propose une présentation de son opération en cours à Paris et en région parisienne, Recherche Forêt. Celle-ci s’inscrit dans le projet plus vaste de l’artiste intitulé Appel d’air, d’esprit écologique – revivifier l’atmosphère de Paris au moyen d’éléments naturels. Recherche Forêt consiste dans le prélèvement par l’artiste, lors de ses marches urbaines, de jeunes pousses issues des friches de Paris, lieux désaffectés ou usines abandonnées. Une fois trouvées, ces jeunes pousses sont mises à l’abri et en pépinière (dans les locaux de la Fondation EDF, notamment), dans cette optique : leur retransplantation dans les différentes forêts urbaines de la capitale.

 
Texte du panneau didactique.
 
Thierry Boutonnier. Recherche forêt, 2020. Jeunes arbres indigènes originaires de friches urbaines avec leurs anthroposols, soignés sur les tables de culture dans des air-pots avec terreau, dans l’attente d’une transplantation définitive dans une des forêts du Grand Paris. Proposition originale de Thierry Boutonnier pour Courants verts.


Joseph Beuys

Scénographie. Photo Nikolai Saoulski.
Joseph Beuys

Né en 1921 à Krefeld (Allemagne) et mort n 1986 à Düsseldorf

Joseph Beuys se fait connaître dans les années 1960 avec une production artistique marchant à rebours de la modernité : des dessins de silhouettes humaines ou animales évoquant plus la préhistoire que le présent, des sculptures matiéristes convoquant une relation incarnée au vivant. Certaines de ses performances, riches d'un même esprit, plaident pour un art chamanique, panthéiste, pour un univers «un » où végétaux, animaux et humains partagent solidairement une même écosphère.

7000 chênes est une performance collective de Joseph Beuys. L’artiste l’a réalisée en 1982 dans le cadre de la Documenta de Kassel, en Westphalie (la plus grande manifestation d’art contemporain au monde, avec la biennale d’art de Venise), tandis que l’Allemagne, son pays, voit lacs et forêts dépérir à cause de pluies acides, forme de pollution chimique née avec la révolution industrielle. Aidé par des volontaires, l’artiste plante à Kassel et dans ses environs 7 000 chênes, chaque arbre planté étant désigné par un bloc de basalte (une roche débitée dans une carrière locale). Cette entreprise est menée avec des volontaires, elle aboutit à un chantier de replantation à caractère collectif engageant la population locale - ce que Beuys dénomme une «sculpture sociale ». L'artiste, en l'occurrence, corrige les désordres environnementaux, il cherche à rétablir l'équilibre rompu. 7000 chênes, œuvre mythique du xx siècle, fait date et adopte une forme incontestablement visionnaire.

Ce projet commencé par Joseph Beuys en 1982 (Documenta 7) a été achevé en 1987 (Documenta 8). Initialement controversée, la performance 7000 chênes est devenu partie intégrante de l’espace public de la ville de Kassel.

 
Texte du panneau didactique.
 
Emplacements des 7000 chênes dans la ville de Kassel, avec l’approbation du bureau d’arpentage, 1987. Plan extrait du livre 7000 Eichen – Joseph Beuys. Éditions Walther König, Cologne.




Scénographie

Sarah Trouche

 
Panneau didactique
 
Sarah Trouche. Aral Revival, 2013. Performance au Kazakhstan sur la mer d’Aral asséchée. © Trouche – ADAGP.
Sarah Trouche

Née en 1983 à Bordeaux (France)
Vit et travaille à Paris et Bordeaux

Le travail artistique de Sarah Trouche, performeuse et vidéaste, s’articule autour de nombreux voyages et d’expéditions en terre lointaine. Dans ce but : nourrir une réflexion critique qui entend révéler anomalie, ambiguïtés et contradictions sociales et politiques. Le corps, son propre corps est pour Sarah Trouche le vecteur même de sa création, un objet d’art offensif et dynamique dont ses multiples performances ont assuré la réputation. « Mes performances, précise Sarah Trouche, cherchent  à créer des déplacements, à trouver un rythme, à vivre une expérience. »

Aral Revival est un projet artistique en deux parties, mené en 2013, voyant l’artiste s’engager pour la reconnaissance et la sauvegarde, côté Kazakhstan, de la mer d’Aral. L’action 1, que présente l’exposition se déroule sur le pont de l’une des nombreuses épaves rouillées qui jonchent ce qui est devenu, en lieu et place d’une zone côtière, une steppe stérile. Aral Revival – une totale renaissance de l’Aral s’imposerait, en effet, au vu de son devenir calamiteux. Ici, voici quelques années, n’y avait-il pas de l’eau, des pêcheurs, des bateaux ? Ne restent plus que du sable, à perte de vue, et des épaves de chalutiers. La surexploitation agricole, à force d’obstination, a asséché en large part cette mer intérieure. Sarah Trouche s’est hissée sur la carcasse d’un bateau abandonné, nue, son corps enduit de peinture bleue – le bleu de cette eau que des décennies de culture intensive du coton ont chassé de la zone. Elle tient au bout de ses bras, déployé, le drapeau local, en lançant un appel au secours.

 
Texte du panneau didactique.
 
Sarah Trouche. Aral Revival, 2013. Performance au Kazakhstan sur la mer d’Aral asséchée. Photo Nikolai Saoulski.


Maria Thereza Alves

Scénographie
Maria Thereza Alves

Née en 1961 à Sao Paulo (Brésil)
Vit et travaille à Berlin (Allemagne) et Naples (Italie)

Maria Thereza Alves, née au Brésil, déménage encore enfant à New York avec ses parents fuyant la dictature du maréchal Castelo Branco. Elle élabore bientôt une œuvre élargie, à la fois dessinée, sculptée et riche d’installations et de textes, portée par l’activisme et l’engagement. Son champ d'opération : les victimes, qu'il s'agisse des humains payant méfaits et désordres de la colonisation et de ses suites ou, dans un état d'esprit convergent, des territoires quand ceux-ci sont la proie d'exploiteurs ou de désordres écologiques. De cette constellation de souffrances, l'artiste brésilienne, par retour, en en écrivant l'histoire et en lui donnant une forme, fait une zone de résistance.

The Flood (« L’inondation ») prend pour point de départ l’inondation du village dont est originaire la famille de l’artiste pour cause de déforestation abusive et de surpâturage. Cette œuvre dénonce l’impact pernicieux que les pratiques agricoles héritées du colonialisme, ruinant les écosystèmes locaux, ont sur l’environnement. Images et textes, par interaction, y conversent, permettant au spectateur de glaner des informations et de s’ouvrir au « regard pensif » (Régis Durand), qui attise la prise de conscience. Histoires individuelles, quotidien des habitants d’un village brésilien inondé oublié de l’Histoire... Cette œuvre-témoin, par petites touches, donne vie à une communauté racontant la déforestation progressive de ses terres et ses conséquences sociales.

 
Maria Thereza Alves. The Flood (It rained, it had been the Atlantic rainforest …), 2017. Aquarelle et acrylique sur papier, cadre bois, plexiglas. Courtesy de l’artiste et Galerie Michel Rein, Paris / Brussels.

Texte du panneau didactique.
 
Maria Thereza Alves. The Flood, 2017. Bois peint, socle en métal. Courtesy de l’artiste et Galerie Michel Rein, Paris / Brussels.


Nicole Dextras

Scénographie. Photo Nikolai Saoulski.
 
Panneau didactique.
 
Nicole Dextras. Robe de Mariée, 2020. Créée pour l’exposition Courants verts.
Nicole Dextras

Né en 1956 à Alexandria (Canada)
Vit et travaille à Vancouver

Nicole Dextras est une artiste complète que fascinent la mythologie et ses récits de fondation. L’intérêt de l’artiste pour les créations de la nature - le végétal, en particulier - et pour la question écologique l’amène à se donner sans réserve à cette formule où elle excelle et qui lui vaut une réputation internationale, la conception de robes végétales. Pour elle, le vêtement qui sied le mieux aux êtres humains renvoie au plus primitif des arts vestimentaires, l’assemblage élémentaire par nouage des fibres végétales, technique archaïque de base qui anticipe l’invention du tissu et la pratique du tissage.

Pour l'exposition « Courants verts », Nicole Dextras a créé un vêtement végétal spécifique : une robe de mariée évoquant le printemps à dominante de couleur verte. « La robe de mariée est une tradition dans la haute couture, elle met en valeur la griffe du couturier. Créer une robe de mariage “écolo” est pour moi l'occasion d'exprimer mon statut d'artiste environnementale. Le mariage, dans ce cas, a lieu entre l'esprit humain et la nature. »

 
Nicole Dextras. The Mobile Garden Dress, 2011. Impression numérique sur Dibond. Courtesy Nicole Dextras.

Texte du panneau didactique.
 
Nicole Dextras. Lilac Swing Coat, 2011. Impression numérique sur Dibond. Courtesy Nicole Dextras.


Fernando PRATS

Scénographie. Photo Nikolai Saoulski.
Fernando PRATS

Né en 1967 à Santiago du Chili
Vit et travaille à Santiago du Chili et Barcelone

Fernando Prats « peint » d'une manière inédite : en recourant à la nature elle-même. L’artiste, dans son atelier, exploite un « fumoir » au moyen duquel il noircit de fumée charbonneuse des papiers qui vont ensuite lui servir de toiles. Puis il dispose ses papiers enfumés dans un coin de paysage, en engageant la nature à travailler - à peindre - pour lui. Aux aléas de la météorologie locale et aux spécificités du site - la côte avec ses marées, l'hygrométrie d'un désert variant en fonction des différents moments de la journée ... – de faire le reste. Le papier charbonné, bientôt, est nourri de la vie naturelle par friction, imprégnation ou exposition: larges balayages quand il s'agit de vagues venant fouetter le papier fumé ou minces dépôts noirâtres et charbonneux quand ce dernier recueille de la cendre. Ainsi travaillée, la toile devient l'empreinte d'une activité surhumaine, celle de la nature, sans fin. Une fois accompli le travail de peinture de la nature en action, Fernando Prats récupère ses toiles puis les expose dans galeries et musées.

L'artiste chilien, dans «Courants verts », présente Peintures, «la capture de l'énergie qu'exerce l'Océan Atlantique à Los Hervideros, dans le parc naturel de Timanfaya, à Lanzarote », dit-il.

 
Texte du panneau didactique.
 
Fernando Prats. Pintura-Timanfaya-Los Hervideros, 2009. Extraits d’une série de 36 pièces, papiers fumés, traces de l’océan Atlantique. Courtesy Fernando Prats et Galeria Joan Prats, Barcelone.


Nathan Grimes

Scénographie
Nathan Grimes

Né en 1987 à Sylva (États-Unis)
Vit et travaille à Gainsville

Artiste pluridisciplinaire, Nathan Grimes est un jeune musicien prolifique mais aussi un poète et un créateur en arts visuels. Très influencé par la nature, il goûte de travailler au hasard, et d’improviser, une manière de signifier ce qui importe le plus pour lui, non pas l’œuvre finie mais d’abord et avant tout le processus.

Pour l'exposition « Courants verts », Nathan Grimes présente When the Bark of the Birchtree is Singing (« Quand l'écorce du bouleau chante»), une création au titre littéral. L'artiste part d'un poème de Lucy Larcom (1824-1893) où cette poétesse américaine évoque un arbre, le bouleau, que distingue son écorce claire. Nathan Grimes prélève alors sur un bouleau un fragment d'écorce, avant de recopier sur papier les lignes que porte l'écorce de l'arbre. Ci-fait, l'artiste applique le Schéma obtenu sur celui du cordage d'un piano à queue, un décalque qui lui fournit par transfert une gamme de sons. Puis il applique le schéma obtenu sur le linéaire du poème de Lucy Larcom, de nouveau par décalque, puis supprime les mots qui correspondent aux vides du schéma linéaire de l'écorce du bouleau. Il lui reste à jouer le morceau et à le chanter.
 
When the Bark of the Birchtree is Singing montre qu'on peut, avec le concours de la poésie, faire chanter un arbre et pareillement, tout ce que recèle le monde naturel, à partir de ses caractéristiques visuelles ou physiques.

 
Texte du panneau didactique.
 
Nathan Grimes. When the Bark of the Birch Tree Sings, 2019. Impressions numériques. Courtesy Nathan Grimes.


Sam VAN AKEN

Scénographie
Sam VAN AKEN

Né en 1972 à Reading (États-Unis)
Vit et travaille à Syracuse

« D'abord et avant tout, je vois L'arbre aux quarante fruits comme une œuvre d'art. Je veux que cet arbre transforme le quotidien. » Ainsi s'exprime Sam Van Aken, créateur de l'extrardinaire Arbre aux quarante fruits, réalisation tenant de la botanique et de l'esthétique. Au départ, un mythe biblique, celui de l'Arbre de l'Eden, avec ses quarante fruits différents, dont Sam Van Aken, artiste et universitaire adepte du farming s'empare en s'interrogeant sur sa viabilité concrète.
Préoccupé par le phénomène de la monoculture et par son corollaire, le recul de la biodiversité, Sam Van Aken forme alors ce projet singulier, initié en 2008 à partir d'expériences de greffe tous azimuts avec des végétaux: créer un arbre hybride dont les fruits pourraient être de plusieurs variétés en même temps. Des pommes, des prunes, des abricots, des poires, des cerises, des oranges... sur la même branche ou, du moins, pendant aux branches du même arbre.

L'artiste-chercheur préoccupé de notre avenir environnemental qu'est Sam Van Aken a travaillé pour ce projet à partir de deux cent cinquante variétés de fruits mises en relation les unes avec les autres. Son objectif, de nature écologique, est de redonner leurs lettres de noblesse à des espèces ayant, sinon disparu, du moins cessé d'intéresser la production agricole et les industriels de l'agro-alimentaire.

 
Texte du panneau didactique.
 
Sam Van Aken. How One Tree Grows 40 Different Kinds of Fruit, 2019. Vidéo, 11 min 25 sec. Courtesy Sam Van Aken, Ted Salon : The Mallacan, June 2019.


Khvay Samnang

Scénographie. Photo Nikolai Saoulski.

Khvay Samnang

Né en 1982 à Svay Rieng (Cambodge)
Vit et travaille à Phnom Penh

Khvay Samnang pratique la performance, la photographie, la vidéo, l’installation et la sculpture. Les thèmes d’élection de cet artiste diplômé de l’Université royale des Beaux-arts de Phnom Penh s’attachent à tout ce qui, en notre monde, constitue une blessure : les conflits, la violence, les problèmes environnementaux, le droit des personnes. Sa série photographique Human Nature (2010), ainsi, compile les portraits masqués d’une peuplade indigène cambodgienne menacée d’éviction de son territoire de vie.

La question du pillage des ressources est, chez Khvay Samnang, une préoccupation récurrente. Elle est au cœur de Rubber Man (« L’Homme-caoutchouc », 2015). Dans cette performance filmée et photographiée, l’artiste choisit de se faire arbre à caoutchouc, cet arbre à caoutchouc, l’hévéa, dont les plantations, à partir du 19e siècle, se sont multipliées dans son pays sous la pression des industriels occidentaux, chinois ou japonais, aux besoins croissants de matière souple et extensible. Avec ces conséquences, la monoculture de l’hévéa, destructrice de la biodiversité, et la pollution. Khvay Samnang parcourt bientôt les zones plantées d’hévéas du Rotanah-Kiri, une année durant, après s’être donné ce corps hybride et fantomatique : nu mais recouvert, de la tête aux pieds, de sève d’hévéa. Un humain arborisé, un homme-arbre projeté dans une des zones-témoin de notre actuel désastre environnemental.

 
Texte du panneau didactique.
 
Scénographie. Photo Nikolai Saoulski.
Khvay Samnang. Rubber Man, 2014. Vidéo, 18 min 31 sec. Courtesy Khvay Samnang. Photo Nikolai Saoulski.
 
Khvay Samnang. Rubber Man 5, 2014. Impression numérique sur Dibond. Courtesy Khvay Samnang.
 
Khvay Samnang. Rubber Man 2, 2014. Impression numérique sur Dibond. Courtesy Khvay Samnang.
 
Khvay Samnang. Rubber Man 4, 2014. Impression numérique sur Dibond. Courtesy Khvay Samnang.
 


Janet Biggs

Janet Biggs. Fade to White, 2010. Vidéo, 12 min 28 sec. Courtesy Janet Biggs et d’autres.
Janet Biggs

Née en 1959 à Harrisburg (États-Unis)
Vit et travaille à New York

Janet Biggs, cinéaste du réel, a consacré plusieurs de ses créations à des réalités de crise, liées notamment à la question du climat et de son évolution. La plus spectaculaire est Warming Shot, au titre sans appel, évoquant le danger, l’alerte, la nécessité d’une réaction rapide. L’artiste en personne dans cette vidéo monobande, évolue dans le paysage gelé de l’île de Svalbard, en Arctique. Armée d’un pistolet de détresse, elle fait feu en direction des glaciers, comme à nous mettre en garde – n’oublions jamais – contre les effets désastreux du réchauffement climatique. Warning Shot, tir de semonce, entend bien ébranler nos consciences avec le minimum de moyens et le maximum d’efficacité conjugués.

Fade to White, autre vidéo de l’artiste new-yorkais, est de nouveau consacrée au réchauffement climatique et à ses effets destructeurs. Nous suivons du regard avec Janet Biggs, tout à son travail scrutateur, un spécialiste du réchauffement climatique en mission sur un voilier océanographique scandinave. Ce chercheur nous communique sans mot sa propre anxiété (l’« éco-anxiété », comme l’on dit à présent). Avec douceur, et pour nous ménager sans doute, Biggs intercale dans ce moment de recherche factuel les images d’un chanteur lyrique dont la voix apaisante semble nous dire que la beauté est encore de ce monde, et qu’il convient sans doute de ne pas désespérer. Mais est-ce sûr ?

 
Texte du panneau didactique.
 
Janet Biggs. Fade to White, 2010. Vidéo, 12 min 28 sec. Courtesy Janet Biggs et d’autres.


Ackroyd & Harvey

Ackroyd & Harvey. Heather Ackroyd et Dan Harley. Stranded, 2006.
Squelette de baleine Balaenoptera acutorostrata, cristallisation aux sels d’alun.
Courtesy Ackroyd & Harvey.
Ackroyd & Harvey

Collectif créé à Londres en 1990 par Heather Ackroyd et Dan Harley
Nés en 1959, respectivement à Huddersfield et Dorking
Vivent et travaillent à Dorking (Royaume-Uni)

Heather Ackroyd et Dan Harvey se font connaître dans les années 1990 grâce à leur utilisation à des fins artistiques de la photosynthèse et de la chlorophylle, dont ils font un de leurs médiums d’élection. Tableaux photographiques, bâtiments, ainsi colonisés et recouverts, désignent de façon parlante l’axe de travail de ces deux artistes britanniques représentatifs du « courant vert » : la question environnementale.

Les deux artistes, avec Stranded (« Echoué »), se font les défenseurs de la cause animale. En 2006, ils découvrent à Gibraltar Point, sur la côte est du Royaume-Uni, un rorqual échoué. Ils le décharnent pour ne garder que son squelette, où ils incrustent des cristaux d'alun. Stranded, œuvre singulière à la fois mémorielle et bijoutière, attire l'attention sur le changement climatique et ses effets perturbateurs pour certaines espèces animales. Outre Stranded, Ackroyd & Harvey présentent aussi dans « Courants verts » The Ecocide Trial (« Le procès Ecocide »), procès simulé qui met aux prises, dans une cour de justice britannique, les responsables de deux firmes multinationales pollueuses à l'origine de catastrophes écologiques. Objectif, valoriser le concept d'écocide » et suggérer d'en faire le cinquième crime international contre la paix, aux côtés du génocide, des crimes contre l'humanité, des crimes d'agression et des crimes de guerre.

 

Ackroyd & Harvey. Heather Ackroyd et Dan Harley. The Making of Stranded, 2006. Vidéo réalisée par Duncan Harris, Ackroyd & Harvey, 17 min. Courtesy Ackroyd & Harvey.


Texte du panneau didactique.
 
Ackroyd & Harvey. Heather Ackroyd et Dan Harley. The Ecocide Trial, 2012. Vidéo, 4h30 min. Montage : Duncan Harris. Courtesy Ackroyd & Harvey.
 
Ackroyd & Harvey. Heather Ackroyd et Dan Harley. Stranded, détails, 2006.
Squelette de baleine Balaenoptera acutorostrata, cristallisation aux sels d’alun.
Courtesy Ackroyd & Harvey.




Scénographie

Jacques ROUGERIE

Jacques Rougerie. « Éco-projets », 1975-2020. Documentation visuelle.


Jacques ROUGERIE

Né en 1945 à Paris (France)
Vit et travaille à Paris

Inspiré par Jacques-Yves Cousteau et les premières maisons sous-marines, Jacques Rougerie devient architecte en 1972. Il concilie depuis lors ses deux passions, la mer et l'architecture. Il fonde ses recherches sur une architecture bionique, notamment marine et tenant compte du développement durable, dans ce but, sensibiliser les hommes au rôle de la mer dans l'histoire et le développement de l'humanité.

SeaOrbiter, pensé en association avec l'océanographe Jacques Piccard et le spationaute Jean-Loup Chrétien, est un navire d'exploration des océans et un laboratoire océanographique. Il est conçu pour dériver au gré des courants marins et pour permettre l'exploration des grandes profondeurs.
Autre projet d'ampleur de Jacques Rougerie, la Cité des Mériens, en forme de raie manta, imaginée en 2009. Cette Université océanographique internationale, entièrement autonome grâce à l’utilisation d'énergies marines renouvelables (programme Zéro rejet), intègre des fermes d'élevage aquacoles et des serres de culture hors-sol.

Membre de l'Institut de France - Académie des beaux-arts, l'architecte a créé en 2010 la Fondation Jacques Rougerie Génération Espace Mer - Institut de France. Celle-ci contribue au développement de projets suscitant l'émergence de nouvelles techniques, d'une nouvelle architecture, d'un nouveau design ou de tout autre outil répondant aux exigences d'un futur responsable fondé sur les préceptes du développement durable liés à la mer.

 
Texte du panneau didactique.
 
Scénographie.
 
Jacques Rougerie. SeaOrbiter, 2012. Maquette. © Jacques Rougerie Architecte.
 
Jacques Rougerie. SeaOrbiter, 2012. Document.
 
Sea Orbiter, 2013. Vidéo, 2 min. 50 sec. © Jacques Rougerie Architecte.
 


Michel de Broin

Michel De Broin. Shared Propulsion car, 2005. Carrosserie de voiture modifiée (Buick Regal, 1986), pédaliers, sièges et bougies. Dimensions : 510 x 182 x 139 cm. Collection FRAC Poitou-Charentes (Région Aquitaine). Photo Collection FRAC Poitou-Charentes.. Courtesy Michel de Broin.
Michel de Broin

Né en 1970 à Montréal (Canada)
Vit et travaille à Montréal

Michel de Broin est tout à la fois sculpteur, dessinateur, photographe, vidéaste et performeur. Connu pour ses nombreuses réalisations d'art public, il se signale par un état d'esprit frondeur et sceptique. S'il n'est pas spécifiquement un artiste «vert» d'abord soucieux des questions environnementales, il n'en est pas moins averti des problèmes de notre temps, en matière écologique aussi bien.

Shared Propulsion Car est une berline automobile américaine dont le moteur a été remplacé par un système à pédales. Tous les composants d’une Buick Regal 1986 jugés superflus (le moteur, la suspension, la transmission, le système électrique) ont été, par l’artiste, retirés pour réduire au minimum le poids du véhicule. Ce dernier, ainsi allégé, est équipé de quatre pédaliers autonomes permettant aux passagers de former un groupe propulseur. Capable d’atteindre une vitesse maximale de 15 km/h, cette voiture modifiée semble en appeler à un retour à la force motrice humaine, contre l’énergie d’origine thermique, hautement pollueuse.
Sur un mode drolatique, on le pressent.

L’œuvre est accompagnée d’une vidéo d’une performance montrant l’artiste et quelques acolytes roulant dans Toronto avec la Shared Propulsion Car. Cette performance, interrompue par la police locale, donna lieu à un procès.

 
Texte du panneau didactique.
 
Michel de Broin. Shared Propulsion Car, détail, 2007. Photo Nikolai Saoulski.
 
Michel de Broin. Shared Propulsion Car, détail, 2007.
 
Michel de Broin. Shared Propulsion Car, détail, 2007.
 
Michel de Broin. Shared Propulsion car, 2007. Vidéo et documentation juridique, 3 min 48 sec. Collection FRAC Poitou-Charentes. Courtesy Michel de Broin.