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Entrée de l'exposition |
1 - L'attrait du Catrimami
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Scénographie |
LA LUTTE YANOMAMI
« Dans cette immensité qu’est la forêt amazonienne, ce petit monde était le mien et il le restera toujours.
Je suis liée aux Indiens, à la terre, à la lutte première. »
Claudia Andujar
Cette exposition présente le travail de l'artiste et militante brésilienne Claudia Andujar qui, pendant près de 50 ans a photographié et accompagné les Yanomami, peuple amérindien de la forêt amazonienne à la frontière entre le Brésil et le Venezuela, dans la défense de leurs droits. Née en Suisse en 1931, Claudia Andujar grandit en Transylvanie dans une famille d'origine juive et protestante. Rescapée de la Shoah, elle s‘installe en 1955 au Brésil et entame une carrière d’artiste et de photojournaliste.
Elle se sert de la photographie comme moyen de communication avec la population locale, ce qui lui permet de se familiariser avec son nouveau pays d’adoption. Petit à petit, elle développe un travail centré sur les communautés les plus vulnérables et marginalisées. Ce n’est qu'en 1971 que Claudia Andujar rencontre les Yanomami et leur consacre un travail photographique. Au fil de ses nombreux séjours parmi eux, elle noue une relation étroite avec ce peuple, donnant naissance à une interprétation photographique profondément originale de leur culture.
Au début des années 1970, la dictature militaire brésilienne lance un programme de désenclavement et d’exploitation de la région amazonienne incluant l’ouverture d’un vaste réseau routier, dont la construction de la route Perimetral Norte. Pour les Yanomami, ce tournant politique et économique et le contact avec l’extérieur qu’il induit entraîne la déstructuration sociale de leurs communautés et la propagation d’épidémies.
En 1977, lorsqu’elle dénonce !es menaces qui pèsent sur les Yanomami, Claudia Andujar est interdite de séjour sur leur territoire par les militaires brésiliens. Cette décision ne fait
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que raviver son engagement et sa détermination. Elle s’investit alors pleinement pour la cause Yanomami. Elle met sa carrière artistique de côté en faveur de la lutte pour la défense de leurs droits territoriaux et culturels. Elle devient l’une des fondatrices de l’ONG CCPY (Commission Pro-Yanomami) et parcourt le monde aux côtés du leader Yanomami Davi Kopenawa afin de mener campagne contre le démembrement des terres Yanomami et la destruction de ce peuple.
En 1992, le territoire Yanomami est enfin reconnu et délimité par un décret présidentiel. Aujourd’hui, 28 ans après cette décision historique, un nouveau gouvernement brésilien menace à nouveau |’intégrité de ce territoire et la vie du peuple Yanomami, en encourageant une nouvelle invasion massive d’orpailleurs sur leurs terres. Le travail photographique de Claudia Andujar garde toute sa pertinence face à ce nouveau péril, et attire avec force l’attention sur les violences et les spoliations qui continuent d’être perpétrées à l’encontre des Indiens Yanomami.
Cette exposition, qui retrace l’histoire du combat qui a rapproché Claudia Andujar et les Yanomami, présente près de 300 photographies mais également des dessins réalisés à sa demande par des artistes Yanomami ainsi que des documents historiques, pour la plupart inédits. Le parcours de l’exposition commence au rez-de-chaussée avec des photographies qui rendent compte de ses sept premières années de travail et attestent de l’évolution de son regard porté sur la culture et le mode de vie des Yanomami.
La deuxième partie de l’exposition, à l’étage inférieur, présente son travail de militante : la photographie devient alors un instrument au service du changement politique.
La Fondation Cartier pour l’art contemporain soutient la cause Yanomami et le travail de Claudia Andujar depuis 20 ans. Claudia Andujar et des artistes Yanomami tels que Taniki, Joseca, Ehuana et Kalepi ont participé à plusieurs expositions et figurent parmi les artistes de la collection de la Fondation Cartier.
Commissaire de l’exposition : Thyago Nogueira
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Texte du panneau didactique |
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Localisation du territoire Yanomami. |
L’ATTRAIT DU CATRIMANI
Claudia Andujar rencontre les Indiens Yanomami en 1971. Elle participe alors à un reportage sur l’Amazonie du magazine brésilien Realidade pour un numéro spécial consacré aux grands projets économiques du régime militaire dans la région. Insatisfaite par le rythme propre au journalisme, Claudia Andujar préfère s’investir dans un projet à long terme et obtient une bourse de recherche
de la Fondation John Simon Guggenheim à New York.
A la fin de cette même année, elle se rend pour la première fois en territoire Yanomami, au nord de l’Amazonie brésilienne, dans le bassin du rio Catrimani. Elle n’y reste que quatre jours, mais ce bref séjour changera le cours de sa vie. La photographe retournera dans la région a de nombreuses reprises entre 1971 et 1977. Le missionnaire catholique Carlo Zacquini, installé dans la région depuis 1965, lui fait découvrir le peuple et la culture Yanomami.
Elle participe à leur vie quotidienne et tisse peu à peu des liens très forts avec eux. Au fil du temps, le travail de Claudia Andujar évolue à mesure que s’approfondit sa compréhension de l’univers Yanomami. Sa pratique s’éloigne alors de la photographie documentaire et elle expérimente de nouvelles techniques afin de restituer sa familiarité croissante avec le monde amérindien. L’artiste adopte un grand-angle, applique de la vaseline sur l’objectif de son appareil, utilise une pellicule infrarouge et des filtres colorés, autant d’effets qui imprègnent ses images d’une certaine surréalité.
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Texte du panneau didactique. |
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Claudia Andujar. Photo Victor Moriyama, 2019. |
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- La forêt. Roraima, 1972-1976.
- Susi Korihana thëri au bain. Catrimani, 1972-1974. Pellicule infrarouge. |
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Les miroirs acquis auprès des missionnaires depuis les années 1960 facilitent la peinture corporelle traditionnelle. Catrimani, 1974. |
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Arbre avec des champignons. Camillea leprieurii. Roraima, 1974-1976. Pellicule infrarouge. |
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Susi Korihana thëri et Juliana Paxokasi thëri tressent des paniers en feuilles de palmier pour transporter le gibier. Catrimani, 1974. |
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Machadão Paxokasi thëri, Raimundinho et Apião Korihana thëri lors d’une chasse collective. Raimundinho emporte des plumes de hocco pour empenner ses flèches. Apião chique du tabac et, muni de son arc et d’une flèche, a gardé des plumes dans son brassard de crête de hocco. Catrimani, 1974. |
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Susi et Mariazinha Korihana thëri dans la forêt inondée. Catrimani, 1974. |
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Scénographie
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Candinha et Mariazinha Korihana thëri lavent un hocco dont les plumes seront utilisées pour empenner des flèches. Catrimani, 1974.
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« Photographier est un processus de l’autre, de soi-même. Au fond, le photographe cherche et découvre de nouveaux mondes, mais il finit toujours par révéler ce qui est en lui ». Claudia Andujar. Rio Catrimani, 1976.
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2 - Dans l'intimité du foyer
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Scénographie |
DANS L'INTIMITÉ DU FOYER
La mission catholique du rio Catrimani accueille Claudia Andujar lors de ses séjours dans la région. De là, elle peut se déplacer dans les villages alentour pour photographier la vie quotidienne des Yanomami dans leurs grands yano, ces maisons collectives qui abritent des dizaines de familles sous un toit commun. En 1972, elle contracte le paludisme, et la maladie l’oblige à passer l’année suivante à Sao Paulo. De retour chez elle, elle enseigne la photographie, mène des recherches sur la culture
Yanomami et expérimente de nouvelles façons de photographier sous faible lumière. Elle présente une installation audiovisuelle à partir de ses premiers clichés de la vie des Yanomami. Déterminée à retourner vivre auprès d’eux, elle se rend de nouveau sur le rio Catrimani pour des périodes de plus en plus longues. Ses photographies, réalisées dans l’intimité des yano, saisissent la vie quotidienne des Yanomami et cherchent à traduire l’intensité de l’univers chamanique qui l’englobe. Des rayons de lumière fusent dans l’air. Un jeune homme étendu dans son hamac est nimbé de fumée. La voûte
d’un toit de palmes scintille comme un ciel étoilé. Les scènes du quotidien sont représentées de maniére à transcender la réalité en invitant à une interprétation métaphysique. La photographe donne à voir l’invisible afin de rendre palpable ce qu’elle a saisi de la conception du monde Yanomami.
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Texte du panneau didactique. |
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Barriga Korihana thëri et sa femme Teresa Rainathauxi thëri. Catrimani, 1974. |
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Sommeil profond. Catrimani, 1974. |
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Jeune homme dans un hamac en fibre d’écorce. Catrimani, 1974. |
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- Jeune homme dans un hamac traditionnel en coton. Catrimani, 1974.
- Maison collective des Korihana thëri. Catrimani, 1972-1976. |
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Intérieur d’une maison collective proche du Catrimani. 1974. |
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Intérieur de la maison collective. Catrimani, 1974. |
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Un homme vérifie la rectitude de sa flèche. Catrimani, 1974. |
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Voyage en pirogue. Catrimani, 1974. |
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Enfant, campement de chasse collective. Les troncs alimentent le feu dont la fumée conserve le gibier (boucanage). Catrimani, 1974.
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Catrimani, 1972-1976. Pellicule infrarouge.
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Jeune femme dans un hamac. Catrimani, 1972-1976.
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Gyuri Extraits, 2020. Film de Mariana Lacerda. Avec Claudia Andujar, Davi Kopenawa, Carlo Zacquini et Peter Pál Pelbart. 47 min.
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3 - Rite et invention
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Scénographie |
RITE ET INVENTION
Une des séries photographiques les plus saisissantes de Claudia Andujar s’attache au reahu, évènement majeur de la vie sociale Yanomami, qui est à la fois une cérémonie d’alliance entre communautés et un rite funéraire. Des chants, des danses, un festin rituel et des dialogues cérémoniels rythment le reahu. Un reahu peut durer quelques jours ou plus d’une semaine. A fa fin du reahu, tous les hommes inhalent une poudre hallucinogène, la yãkoana. Les clichés présentés saisissent ces différents aspects de la ritualité Yanomami telle que Claudia Andujar les perçoit. Pour y parvenir, elle conçoit différentes manières de capturer chacun de ces moments. La photographe joue, par exemple, avec une vitesse d'obturation lente, se sert de flashs et de lampes à huile pour provoquer des effets de brillance et brouiller les éléments en mouvement. Elle multiplie les temps de pose pour surimposer différentes scènes dans le même cadre et suggérer visuellement la présence de plusieurs personnes et la connexion spirituelle qu’elles partagent. Plutôt que de documenter frontalement le reahu, Claudia Andujar cherche à en saisir l’expérience sensible et propose ainsi une nouvelle appréhension de ce rituel. La lecture de ces clichés peut prendre appui sur la description du reahu que Davi Kopenawa propose dans l’ouvrage coécrit avec l'anthropologue Bruce Albert :
La Chute du ciel : Paroles d'un chaman Yanomami (Plon, 2010). Ces dernières années, plusieurs jeunes Yanomami ont commencé à utiliser appareils photos et caméras pour rendre compte eux-mêmes de leur culture. Le premier film sur le reahu réalisé par un cinéaste Yanomami (Morzaniel Iramari) est présenté ici.
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Texte du panneau didactique. |
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Sous l’effet de la poudre hallucinogène yãkoana. Catrimani, 1974. |
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Sous l’effet de la poudre hallucinogène yãkoana. Catrimani, 1974. |
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Sous l’effet de la poudre hallucinogène yãkoana. Catrimani, 1974. |
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Transe sous l’effet de la poudre hallucinogène yãkoana. Catrimani, 1974. |
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Catrimani, Roraima, 1974. Claudio Xaxanapi thëri, jeune homme peu familier de la poudre hallucinogène Yãkoana. Catrimani, 1974. |
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- Danse de présentation des invités (praiai). « Martelant le sol de leurs pieds, les hommes dansent en tournant sur eux-mêmes et en brandissant leurs armes ou des objets de troc. Les femmes agitent de jeunes branches de palmier tout en avançant et reculant. » Davi Kopenawa.
- Des invités de la communauté de Xaxanapi entrent dans la maison collective de leurs hôtes Korihana thëri parés de leurs plus beaux ornements, en dansant et en agitant des flèches pour leur rituel de présentation ouvrant la fête reahu. Altair Xaxanapi thëri agite un gourdin en dansant et en chantant.
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Danse de présentation des invités (praiai). |
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Danse de présentation des invités (praiai). |
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Danse de présentation des invités (praiai).
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Xirixana Xaxanapi thëri écrase des bananes plantain cuites dans une marmite en aluminium.
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Des hommes marchent et chantent dans la maison collective. Catrimani, 1972-1976.
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Fête reahu. Catrimani, 1972-1976.
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4 - A la recherche d'une identité
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Scénographie |
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Série de portraits de Yanomami |
A LA RECHERCHE D'UNE IDENTITÉ
Pour cette série de portraits en noir et blanc d'une grande sobriété, Claudia Andujar a photographié ses modèles, enfants et adultes, dans la lumière naturelle de leurs maisons collectives. Elle choisit ici un cadrage serré et un clair-obscur dramatique qui crée une atmosphère d'intimité et met en valeur leur individualité. La photographe utilise une pellicule par portrait et travaille lentement dans le but de saisir ses sujets avec subtilité. Les Yanomami ayant accueilli Claudia Andujar dans leur communauté, ces portraits se veulent une célébration de leur amitié et sont l'occasion de tisser de nouveaux liens affectifs. Claudia Andujar a, par ailleurs, déjà entamé un projet de dessins avec certains des habitants qu'elle prend ici en photo. Les Yanomami se montrent réticents face à la photographie. Ils craignent qu’à leur décès leur spectre ne puisse rejoindre le « dos du ciel » et que leurs proches meurent de mélancolie si une trace de leur existence persistait parmi les vivants. Quand l’un des leurs vient à mourir, tous ses biens et, a fortiori, toutes les images qui le représentent doivent être détruits. Les portraits de Claudia Andujar ont échappé a cette destruction, les Yanomami ayant accepté qu’ils circulent afin de les faire connaître et de sensibiliser le monde à leur cause.
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Texte du panneau didactique. |
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Unahi Opiki thëri et son fils. Catrimani, 1974. |
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De haut en bas et de gauche à droite : Flora Opiki thëri ; Mère et son fils ; Femme et enfant de dos ; Mère et nourrisson ;
Femme enceinte ; Unahi Opiki thëri et son fils. Catrimani, 1974. |
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Helio Xaxanapi thëri avec un collier de perles et des ornements de plumes au bras. Jundiá, Catrimani, 1974. |
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Le prépuce d’un jeune homme est attaché à sa taille par une cordelette de coton. Catrimani, 1974. |
Amazónia
AMAZÓNIA (Éd. Praxis, São Paulo, 1978)
Photographies de Claudia Andujar et George Love
Collection Thyago Nogueira, São Paulo
Amazónia est un livre photographique de référence, qui est à la fois un manifeste contre l’exploitation effrénée de l'Amazonie et une narration cinématographique composée de plus de 150 images. Débutant par des vues aériennes de la région, Amazónia nous entraîne dans une genèse de la terre à la rencontre des indiens Yanomami, de leur culture et de leur spiritualité. Les deux artistes ont choisi d’inclure dans les reproductions le bord des pellicules photographiques et les marges noires des diapositives, afin d’insister sur la nature artificielle de la photographie. « Ce que vous voyez, c'est la photo de la forêt et non la forêt. Ce n’est pas le ciel que vous voyez mais le film. Ce n’est pas un livre sur l’Amazonie mais un livre de films. Ce livre n’a jamais été compris », se remémore George Love.
Amazónia est né après l’expulsion de Claudia Andujar du territoire Yanomami par le gouvernement brésilien. Ce livre a été conçu par l’artiste Wesley Duke Lee et l’éditeur Regastein Rocha, qui défie la dictature militaire en y insérant une préface du poète Thiago de Mello. Les critiques contre la politique indigéniste du gouvernement fédéral provoquent la censure du texte par les militaires.
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Texte du panneau didactique. |
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Vue d'ensemble d'Amazónia. |
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Amazónia (vue de quelques pages). |
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Amazónia (vue de quelques pages). |
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Amazónia (vue de quelques pages).
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Amazónia (vue de quelques pages).
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Amazónia (vue de quelques pages).
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Yanomami : frente ao eterno. Éd. Praxis, São Paulo, 1978. Le premier livre de Claudia Andujar sur les Yanomami montre des portraits en noir et blanc. Texte de Darcy Ribeiro et mise en page de Wesley Duke Lee. Collection Instituto Moreira Salles, Brésil.
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5 - Le projet des dessins
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Scénographie
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LE PROJET DES DESSINS
En 1974, Claudia Andujar et Carlo Zacquini proposent aux Yanomami de participer à un projet graphique, afin de décrire leur propre vision de fa forêt et du cosmos. Des feutres et du papier sont alors distribués à plusieurs habitants de la région du rio Catrimani qui commencent à représenter leur vie quotidienne, leurs mythes et leurs rites, En 1976, Claudia Andujar reçoit une bourse de la Fondation de soutien à la recherche de l‘Etat de São Paulo (FAPESP) pour l’aider à poursuivre ce projet. Cette bourse lui permet de transporter des kilos de matériel de dessin de Sao Paulo jusqu'à Roraima dans une Coccinelle Volkswagen noire que les Yanomami surnomment « Watupari » [l'esprit Vautour].
Après environ cinq mois de travail, elle récolte plus d'une centaine de dessins. Ces dessins, composés de lignes droites ou ondulées, de traits, de points, de cercles, d’éléments figuratifs stylisés et de motifs abstraits colorés, rendent compte de différents aspects de la culture Yanomami. « Les Yanomami sont très libres et sont dotés d'une grande imagination. Généralement, les personnages du passé se mêlent à ceux du présent. Je trouve ce travail particulièrement intéressant, notamment
parce qu’il témoigne d’une perception visuelle bien spécifique, tout comme leur manière de penser et de concevoir le monde », se rappelle la photographe. Dans les œuvres de dessinateurs Yanomami exposées ici, plusieurs scènes se télescopent sur une même feuille de papier ou bien une même histoire se développe sur plusieurs feuilles. Ces dessins représentent, entre autres, des scènes du quotidien, des événements rituels ou mythiques, ainsi que des visions chamaniques : un même sujet peut être représenté selon différentes perspectives. Ils évoquent également les difficultés des chamans impuissants face aux épidémies amenées par les « Blancs».
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Texte du panneau didactique.
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Jeune fille allongée dans un enclos de réclusion constitué de feuilles de palmier pendant sa première menstruation, isolée des autres membres de la communauté. 1976.
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Warasi / Vital (c.1915-1988, mort du paludisme). Entre 1976 et 1977 il a vu sa famille et ses amis tomber malades et mourir d’une épidémie de rougeole. Il était un chaman respecté, mais il a perdu foi en ses pouvoirs.
(De haut en bas et de gauche à droite)
- 1 « J’ai demandé à Vital de dessiner son norami [principe vital] », écrit Claudia Andujar. « Les deux autres xapiri de Vital sont l’esprit de la fourmi tisserande et l’esprit du paresseux. Ils se montrent la tête baissée, parce qu’ils sont contrariés. Les maisons des esprits qui ont prêté main forte à Vital sont maintenant vides. Les esprits sont montés au ciel et ne reviendront jamais. »
- L’esprit Horokori court dans la forêt en transportant des serpents sur son dos et en grimpant à des arbres vénéneux. Il monte jusqu’aux spectres des morts qui vivent dans le ciel. Horokori et Hayakoari sont des esprits ennemis. Au cours du dialogue cérémoniel wayamuu des fêtes funéraires reahu, ils s’affrontent à coups de poing et se frappent la poitrine avec des pierres.
– Urihihamë (dans la forêt) et deux scorpions.
- 1976-1977.
– Des esprits xapiri soufflent l’hallucinogène yãkohana dans le nez de Tonnerre pour le faire taire et calmer la tempête.
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Hiko / Porako (c. 1905-1990, mort d’une pneumonie) a quitté son village natal, Xaxanapi, pour vivre dans le village de son épouse, près de la mission Catrimani. À 70 ans, facétieux et très perspicace, il aimait tout particulièrement raconter des histoires d’antan avec un humour malicieux.
(De haut en bas et de gauche à droite)
- Yoasi et son mollet enceint (en haut), Omama (en rouge) et son fils.
- L’âme (spectre intérieur) contenue dans le corps (pore) quitte le cadavre au moment du décès et s’en va sur le « dos du ciel », dans le monde des esprits des morts.
- Femme enceinte accouchant.
- Yoasi (à gauche), Omama (en rouge) et le fils de Omama (à droite).
- Le mythe de la nuit. Au commencement il faisait jour en permanence. La nuit n’existait pas. Le chasseur Yaori entendit des grands hoccos sangloter dans la forêt. C’étaient des êtres de la nuit, connus sous le nom de Titi kiki. Il abattit l’un d’eux d’une flèche et c’est ainsi que la nuit s’est répandue dans la forêt.
- Yanomami souffrant, un collier de perles autour du cou et la tête posée sur le bras, demande qu’on verse de l’eau sur sa tête pour soulager la fièvre.
- Peintures corporelles de la fille de Tëpërësiki, l’anaconda géant qui vit dans les eaux profondes. C’est le beau-père du démiurge Omama, à qui il donne des plantes cultivées.
- Un groupe de sorciers ennemis (oka) jette des substances maléfiques dans le feu pour provoquer une épidémie.
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6 - De l'art au militantisme
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Scénographie |
DE L’ART AU MILITANTISME
La seconde partie de l’exposition explore la manière dont Claudia Andujar a transformé sa démarche artistique en une démarche militante, utilisant la photographie pour soutenir la cause Yanomami. Au début des années 1970, le gouvernement militaire brésilien lance un programme de développement visant à exploiter ce qu'il appelle le « continent vert inhabité », l’ouvrant ainsi à la colonisation agricole, à l'élevage à grande échelle et à l’exploitation minière. A partir de 1973, des centaines d’ouvriers s‘installent dans la région du rio Catrimani pour travailler à l’ouverture de la Perimetral Norte, un tronçon de la route transamazonienne qui aurait dû traverser l’Amazonie d’est en ouest. Cette intrusion massive provoque maladies, conflits et déstructuration sociale parmi les communautés Yanomami, causant des milliers de morts et de graves dégâts environnementaux. Les années 1980 voient la situation se détériorer davantage lorsque les terres Yanomami sont envahies par 40 000 chercheurs d'or. Plus de 15% de la population du groupe est alors décimée par le paludisme et les maladies infectieuses. L'expulsion de Claudia Andujar du territoire Yanomami en 1977 marque un tournant pour la photographe. Contrainte de rester à São Paulo, elle s‘engage activement dans le Mouvement grandissant pour la protection des droits des populations autochtones. Avec le missionnaire Carlo Zacquini et l'anthropologue Bruce Albert, elle fonde en 1978 la Commission Pro-Yanomami (CCPY), une ONG qui jouera un rôle central dans la lutte pour la défense du territoire et des droits culturels Yanomami. Pendant plus de 14 ans, avec Davi Kopenawa, chaman et porte-parole des Yanomami, l’ONG mène une lutte sans relâche pour la démarcation de leur territoire.
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Texte du panneau didactique. |
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Article de Claire Gatinois publié dans Le Monde, Paris, le 30 juillet 2019. Premier épisode de la série « Sur les traces de Claudia Andujar ». Reportage photo de Victor Moriyama. |
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Scénographie |
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- Commerce de l’or provenant du territoire Yanomami. Boa Vista, 1988.
- Davi Kopenawa, chaman et porte-parole Yanomami, peint en noir pour la guerre juste après le massacre de Haximu. Photographie de Ormuzd Alves rephotographiée par Claudia Andujar.
- Commerce de l’or provenant du territoire Yanomami. Boa Vista, 1988. |
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Barges illégales d’orpailleurs sur le territoire Yanomami, c. 1989. |
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Piste d'atterrissage clandestine sur le territoire Yanomami, c. 1989. |
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Piste d’atterrissage militaire dans la région de Surucucus. Roraima, 1983. |
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« Des photographies de femmes nues circulent comme une curiosité dans la région, ainsi qu’un calendrier de très mauvais goût, publicité d’une station essence de la petite ville de Boa Vista. Nous avons aussi eu la triste expérience de rencontrer certains jeunes, honteux d’être Indiens. Ils refusaient de parler Yanam [langue des Yanomami du Nord-Est] en notre présence. » Claudia Andujar. |
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Scénographie |
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Scénographie |
7 - Les programmes de santé
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Scénographie |
Boas Novas, 1981
La première étape du programme de santé consistait en une campagne de vaccination. Dans ces premiers portraits d’identité, au format paysage, Claudia Andujar ne s’occupe ni de la pose ni de l’arrière-plan. Les Yanomami de Boas Novas ont davantage de contact avec le monde extérieur : la plupart portent des tee-shirts, des débardeurs ou des chemises, avec de rares ornements traditionnels ou peintures corporelles. « L’invasion de milliers d’orpailleurs à Boas Novas a conduit à la propagation du paludisme dans la région, et dans certains cas à des décès. Nous avons aussi appris l’épidémie de varicelle, dont l’origine nous est toujours inconnue. »
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Texte du panneau didactique. |
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Soins dentaires, poste de santé de Demini. Roraima, 1986. |
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Photographies d'indiens Yanomami portant des numéros pour pouvoir les identifier durant les campagnes de vaccination. |
Ericó, 1983
Deux ans plus tard, Claudia Andujar photographie les mêmes personnes de Boas Novas à Ericó : « Dans le monomoteur affrété à Boa Vista, nous avons emporté une glacière avec plus de soixante-dix kilos de glace pour la conservation des vaccins. Nous avons dû la transporter à pied à travers la forêt et les rivières jusqu’à notre arrivée au village. Pendant sept jours, nous l’avons conservée soigneusement couverte d’un sac mouillé, à l’ombre, jusqu’à ce qu'il n’y ait plus de glace. »
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Texte du panneau didactique. |
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Femme enceinte Opiki thëri, route Perimetral Norte abandonnée. |
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Mucajai, 1983. Sur ces photographies inédites, le déplacement du soleil pendant la prise des clichés a créé un effet inattendu. Les premiers portraits sont éclairés frontalement. Au fil de la journée, l’ombre occulte progressivement les corps évoquant l’effacement inévitable de l’identité indigène face au contact de la société blanche. |
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Groupe Opiki thëri sur la route Perimetral Norte abandonnée. Catrimani, 1981. |
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Ouvrier mort sur le chantier de la route Perimetral Norte. Catrimani, 1974. |
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Carte du territoire Yanomami.
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Le député fédéral Jair Bolsonaro, élu Président du Brésil en 2018, critique la démarcation du territoire Yanomami. « Si cela ne tenait qu’à moi, cette politique unilatérale de la branche exécutive pour la démarcation des terres indigènes n’existerait plus. Qu’importe la réserve, si je peux en réduire la taille, je le ferai. » Images de Kleber Clajus. Correio do Estado, Mato Grosso do Sul, 10/06/2016, 3 min.
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Manifeste des Indiens Yanomami et Ye’kwana au gouvernement brésilien et au monde : « Stop à l’exploitation minière ! ». Association Yanomami Hutukara, 2019.
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8 - Génocide des Yanomami
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Vue de l'installation audiovisuelle « Génocide des Yanomami »
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Génocide des Yanomami : mort du Brésil, 1989/2018.
Bande-son : Marlui Miranda.
Nouveau mixage et digitalisation de la cassette originale : Studio Cachuera ! (Shen Kyomei et Carlos Akamine), 2015.
Montage de la nouvelle version : Claudia Andujar, Thyago Nogueira, Valentina Tong.
Édition vidéo et synchronisation Vapor324.
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