BOUCHARDON (1698-1762)
Une idée du beau

Article publié dans la Lettre n° 399
le 19 septembre 2016


 
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BOUCHARDON (1698-1762). Une idée du beau. Cette exposition rend hommage à Edme Bouchardon considéré dès son époque comme « le plus grand sculpteur et le meilleur dessinateur de son siècle ». Néanmoins aucune exposition d’envergure ne lui avait été consacrée jusqu’à ce jour et c’est une véritable découverte car, en dehors du sculpteur bien connu à Paris, nous découvrons d’autres facettes de son talent au fil du parcours. Celui-ci, après une introduction rappelant l’importance des œuvres conservées au Louvre, est divisé en treize sections allant des portraits de Bouchardon exécutés par ses amis et admirateurs ou par lui-même jusqu’à ses œuvres  les plus ambitieuses comme L’Amour se faisant un arc de la massue d’Hercule (1739 à 1750) et le Monument à Louis XV (1748 à 1758), détruit pendant la Révolution en 1792.
Entre ces sections nous pouvons admirer ses premiers dessins à la sanguine d’après l’antique, qu’il fit durant son séjour à Rome de 1723 à 1732 et qu’il conserva chez lui jusqu’à sa mort. C’est à Rome qu’il fit une copie d’après l’antique pour le roi, le Faune endormi, qui lui apporta rapidement une grande renommée. A Rome, il fit également un grand nombre de compositions originales comme les bustes de Philipp von Stosch, héroïsé en empereur romain, du pape Clément XII, du cardinal de Polignac ou de Madame Vleughels. Nous voyons aussi ses études d’académies, ses portraits et études de têtes et, plus étonnant, son travail pour les jetons et les médailles officiels ainsi que pour l’illustration de livres, tels que l’Histoire naturelle de Buffon.
Une grande salle est consacrée à la Fontaine de Grenelle que l’on peut voir à Paris à côté du musée Maillol. Pour cette commande prestigieuse, Bouchardon exécuta de nombreuses études, y compris des esquisses en terre et des modèles en plâtre, exposés ici à côté des réductions en marbre de ses bas-reliefs représentant des scènes d’enfants, qu’il fit pour le cousin de Madame de Pompadour.
Dans les sections suivantes sont présentées des compositions profanes comme son groupe des vents et les sculptures d’art religieux et funéraire. Parmi celles-ci, nous pouvons voir Jésus-Christ appuyé sur la Croix et la Vierge debout, provenant de l’église Saint-Sulpice où elles sont conservées avec huit statues d’apôtres, commandées à Bouchardon dès son retour d’Italie.
Au milieu du parcours nous avons l’intégralité de la série des soixante Etudes prises dans le bas Peuple ou les Cris de Paris, dessinée par Bouchardon en 1737, publiée en estampes puis en gravures. A son époque on descendait encore dans la rue pour faire ses courses ou acheter un service, quand on entendait les cris que les petits marchands de rue avaient coutume de pousser pour signaler les biens et les services qu’ils proposaient au tout-venant. L’humanité et la dignité que l’artiste accorde à ses modèles ne le cèdent pas à la qualité et à la finesse de ses dessins. Une exposition qui permet de mieux connaître ce grand sculpteur. Musée du Louvre 1er. Jusqu’au 5 décembre 2016. Lien : www.louvre.fr.

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