JULES
BASTIEN-LEPAGE
(1848-1884)
Article
publié dans la Lettre n° 269
JULES BASTIEN-LEPAGE
(1848-1884). En face de l’exposition consacrée à « La Forêt
de Fontainebleau », le musée d’Orsay a eu l’excellente idée de nous
présenter une rétrospective d’un peintre mort très jeune - il n’avait
que 36 ans - des suites d’un cancer et aujourd’hui quasiment oublié.
Pourtant celui que Zola considérait, en 1879, comme « le petit-fils
de Courbet et de Millet » était l’un des peintres les plus considérés
de ses contemporains. Ses portraits et ses tableaux de figures,
impatiemment attendus par la critique, étaient régulièrement commentés
et lui valurent diverses récompenses et plusieurs achats par l’Etat.
Jules Bastien, Lepage est le nom de sa mère, est né en 1848 dans
le village de Damvillers, dans la Meuse, d’une famille modeste mais
souhaitant qu’il fasse des études. Après le baccalauréat qu’il passe
à Nancy, il « monte » à Paris où il pense que ses dons artistiques
pourront se développer. Nous sommes en 1867 et avec la recommandation
de son ancien professeur de dessin au collège de Verdun, il se présente
au concours de l’Ecole des beaux-arts. Il n’est pas reçu mais peut
suivre les cours en qualité d’aspirant et l’année suivante il rejoint
l’atelier d’Alexandre Cabanel où il s’entraîne à dessiner.
En 1868 il se représente et, cette fois, il est reçu premier. Malgré
deux échecs au concours de Rome, il devient l’un des piliers du
Salon. Son succès, considérable, est dû à un œuvre personnel, reflet
d’un remarquable esprit de synthèse provenant de sa formation et
de ses multiples références aux mouvements les plus novateurs. Dans
les années 1870 il « réconcilie le réalisme paysan (Le Semeur,
Les Foins) et la grande tradition (Jeanne d’Arc), non
sans éclairer sa palette et dynamiser ses cadrages à la manière
de l’impressionnisme ».
Les quelque 70 œuvres présentées permettent d’admirer le talent
de ce peintre « oublié » et d’expliquer le rôle fondamental que
ses contemporains lui avaient déjà reconnu. De ses toiles émanent
une sensibilité et une émotion rare. Ses portraits sont tout à la
fois fascinants et étonnants de naturel. A coté de portraits « officiels »
comme ceux de Sarah Bernhardt, du vicomte Napoléon Lepic
ou de Juliette Drouet, il peint des enfants des rues comme
Le Petit Cireur de bottes à Londres (1882) ou Pas mèche,
au titre mystérieux.
Cette exposition est un enchantement et c’est pour nous la plus
intéressante des quatre présentées actuellement dans ce lieu magnifique.
Musée d’Orsay 7e, jusqu’au 13 mai 2007. Pour voir notre sélection de diapositives, cliquez ici.
Lien : www.musee-orsay.fr.
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