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 L'AVENTURE 
              DE PONT-AVEN ET GAUGUIN Article 
              publié dans la Lettre n° 213 
               
 L’AVENTURE DE PONT-AVEN ET GAUGUIN. 
              Le nom du petit village breton de Pont-Aven est aujourd’hui connu 
              dans le monde entier pour avoir accueilli la plus étonnante colonie 
              artistique en Europe dans la seconde moitié du XIXe siècle. A partir 
              des années 1860, des peintres, souvent anglo-saxons, fréquentent 
              ce site pittoresque tout autant à la recherche de motifs à peindre 
              que d’exotisme, la Bretagne suscitant à cette époque un extraordinaire 
              engouement auprès des artistes. C’est en 1886 que Gauguin, en proie aux plus grandes difficultés, 
              se rend pour la première fois à Pont-Aven, à son retour du Danemark. 
              Il connaît le village de réputation et sait qu’on peut y vivre à 
              crédit dans de modestes auberges. Sa peinture est alors impressionniste. 
              Après un nouvel échec à Panama et à la Martinique, il y revient 
              au début de 1888 et commence alors à apprécier la Bretagne : « J’aime 
              la Bretagne, j’y trouve le sauvage, le primitif. Quand mes sabots 
              résonnent sur ce sol de granit, j’entends le ton sourd, mat et puissant 
              que je cherche en peinture ».
 C’est durant cet été qu’il met au point une technique appelée « synthétisme » 
              en compagnie du jeune Emile Bernard qui l’a beaucoup impressionné 
              par sa façon de peindre de mémoire. Le groupe s’élargit progressivement 
              et le synthétisme, considéré comme la première étape de l’art moderne, 
              va séduire immédiatement la jeune génération, en particulier Paul.
 Sérusier, qui reçoit une magistrale leçon de peinture à Pont-Aven, 
              très bien décrite dans l’exposition. La naissance du groupe des 
              Nabis en sera la première conséquence.
 Gauguin reviendra en 1889 et 1890 pour de longs séjours, choisissant 
              le village du Pouldu pour fuir la foule de Pont-Aven. Avec Meyer 
              de Haan il décore la salle à manger de l’auberge de Mary Henry où 
              ils se sont installés. Après sa longue absence de 1891 à 1892 à 
              Tahiti, il y reviendra une dernière fois en 1894 pour tenter de 
              récupérer ses œuvres laissées en gage.
 On appelle « école de Pont-Aven » l’ensemble des peintres qui ont 
              rencontré Gauguin à Pont-Aven (certains venant spécialement pour 
              le voir) et ont été plus ou moins influencés par lui. L’exposition 
              présente quelque 123 œuvres venues du monde entier, dont 70 peintures. 
              Si une place importante est faite à Gauguin (28 œuvres), les autres 
              peintres connus (Emile Bernard, Maurice Denis, Paul Sérusier) ou 
              moins connus (Seguin, O’Conor, Filigen, Moret, Slewinski), en tout 
              27 artistes, sont à l’honneur dans cette très belle exposition. 
              Ceux qui sont venus à Pont-Aven après le départ de Gauguin pour 
              l’Océanie en 1895 sont volontairement absents. Musée du Luxembourg 
              6e (01.42.34.25.95) jusqu’au 22 juin 2003. Pour 
              voir notre sélection de diapositives, cliquez ici. Lien: 
              www.museeduluxembourg.fr.
 
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