AU TEMPS DE KLIMT
La sécession à Vienne

Article publié dans la Lettre n° 379
le 2 mars 2015

 


AU TEMPS DE KLIMT. La sécession à Vienne. Une fois de plus la Pinacothèque de Paris rend hommage à des peintres dissidents, en réaction contre l’art officiel et conservateur. Ici, il s’agit d’une déclinaison majeure de l’Art nouveau qui s’est développée à Vienne au début du XXe siècle : la Sécession. Ce mouvement, fondé en 1897 par Gustav Klimt avec une vingtaine d’artistes viennois est défini dans le numéro un de leur revue, Ver Sacrum : « Notre art n’est pas un combat des artistes modernes contre les anciens, mais la promotion des arts contre les colporteurs qui se font passer pour des artistes et qui ont un intérêt commercial à ne pas laisser l’art s’épanouir. Le commerce ou l’art, tel est l’enjeu de notre Sécession. Il ne s’agit pas d’un débat esthétique, mais d’une confrontation entre deux états d’esprit. » Et, sur le fronton du Palais de la Sécession, inauguré en 1897, on peut lire : « A chaque Epoque son Art. A l’Art sa Liberté ».
Pour rendre compte de ce mouvement, l’exposition nous présente près de 200 œuvres de toutes sortes : peintures, dessins, sculptures, maquettes d’architecture, mobilier, céramiques, photographies, etc, dans un parcours comprenant dix sections. De nombreux artistes sont représentés. Parmi les plus connus, citons les peintres Theodor von Hörmann, Josef Engelhart, Alphonse Mucha, Franz von Stuck, Egon Schiele, Carl Moll, Heinrich Kühn, Koloman Moser, Oscar Kokoschka ainsi que les deux frères de Gustav Klimt, Georg et Ernst Klimt, les sculpteurs Max Klinger, Jan Stursa, Michael Powolny, le photographe Ernst Stöhr, l’architecte Otto Wagner dont on voit le mobilier de la Postsparkasse, à Vienne et le joaillier Josef Hoffmann. Mais, bien sûr, la plupart des visiteurs viendront pour Gustav Klimt et ses somptueux tableaux dorés à la feuille d’or, comme les fresques qu’il a vues à Venise et à Ravenne. Avec une vingtaine de références, même si la plupart sont des dessins ou des esquisses, Gustav Klimt est bien présent. De lui, on voit Jeune fille au col en dentelle (1880), Nu masculin (1883), Portrait féminin (1894), Etude de tête féminine sur fond rouge (1897-1898), Femme près de la cheminée (1897-1898), Tête de jeune fille de face (1898), Verger le soir (1898), et surtout Judith I (1901) et Feux follets (1903).
Mais le plus spectaculaire, c’est bien sûr la célèbre Frise Beethoven (1902) dont on voit une copie grandeur nature réalisée en 1984. Dans cette fresque grandiose, il représente ce que lui inspire la 9e Symphonie : Le Génie et la poésie, Le Chevalier d’or, L’Hymne à la Joie, Les Forces du Mal et Les Trois Gorgones, La Douleur distordante. C’est impressionnant et elle mérite à elle seule la visite. Pinacothèque de Paris 9e. Jusqu’au 21 juin 2015. Lien : www.pinacotheque.com.


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