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 ARTS 
              DE L'ISLAMChefs-d'oeuvre de la collection Khalili
 
 Article 
              publié dans la Lettre n° 307 
 ARTS DE L’ISLAM. Chefs-d’œuvre de la collection 
              Khalili. Nasser David Khalili est né en Iran en 1945 dans une 
              famille juive de marchands d’art. Il fait des études scientifiques 
              aux Etats-Unis et dès la fin des années 60 commence à se passionner, 
              entre autres, pour l’art islamique. Sa collection, riche de plus 
              de 20 000 pièces, couvrant toutes les époques, jusqu’au début du 
              XXe siècle, et toutes les aires géographiques de l’Islam, est surtout 
              intéressante par la qualité des pièces qui en fait la plus remarquable 
              au monde. Pour Nasser D. Khalili, qui œuvre par ailleurs pour la 
              compréhension mutuelle entre juifs et musulmans, « L’Islam est l’une 
              des plus vastes cultures qui soient au monde, une culture à laquelle 
              l’humanité est profondément redevable ». N’ayant pas encore de lieu 
              de présentation permanente, le professeur Khalili a conçu l’idée 
              d’une itinérance d’une sélection de 471 pièces qui montrent et expliquent 
              ce qu’est l’art islamique. Après l’Australie et les Emirats Arabes 
              Unis, sa présentation à Paris est une première en Europe. L’exposition propose trois entités distinctes. « Foi, sagesse et 
              destinée » témoigne de la relation entre l’art et le sacré ; « L’atelier 
              des mécènes : califes, émirs, khans et sultans » rend compte du 
              développement des arts de cour qui servent aussi de modèle à la 
              société civile ; « Un univers de forme et de couleurs » explore 
              le foisonnement de la création pour la satisfaction des sens, comme 
              un avant goût du paradis.
 Les objets exposés, manuscrits, tentures et tapis, céramiques et 
              verres, métaux et orfèvrerie, bijoux et laques, boiseries et pierres 
              dures, sont tout à la fois intéressants, quand on les replace dans 
              leur contexte, et magnifiques. L’ère musulmane débute avec l’hégire 
              en 622. Au fur et à mesure de l’extension de l’empire de Bagdad, 
              jusqu’en Espagne, à l’ouest, et jusqu’aux frontières de la Chine, 
              à l’est, l’art de l’Islam est influencé par les traditions artistiques 
              des empires avec lesquels il entrait en contact tels que l’art byzantin 
              et l’art sassanide. C’est au milieu du VIIIe siècle, avec les Abbâssides 
              que l’art islamique atteint sa maturité pour devenir un système 
              formel indépendant.
 Cet art est souvent associé à la calligraphie, aux arabesques, aux 
              rinceaux, aux motifs géométriques, mais l’exposition montre bien 
              que la représentation figurative avait aussi une grande place, en 
              particulier en Iran et en Inde du nord. En effet si les hadiths 
              (traditions rapportant les actes et paroles du Prophète) interdisent 
              la représentation d’êtres humains et d’animaux dans un contexte 
              religieux, cette règle ne s’applique pas à l’art profane. Néanmoins 
              ce sujet a été abondamment débattu et l’art de l’Islam est le seul 
              où la primauté est donnée aux juristes et aux théologiens pour déterminer 
              s’il est bon ou mauvais d’un point de vue non pas artistique mais 
              religieux. Au fil du temps l’interdit pesant sur les images religieuses 
              s’est étendu aux images en général. Heureusement cet interdit était 
              moins fort sur les cultures des pays excentrés ce qui nous permet 
              d’apprécier, par exemple, ces magnifiques livres illustrés iraniens 
              ou ces objets en forme d’animaux. Nous avons donc la chance de pouvoir 
              admirer, une nouvelle fois dans ce lieu, une exposition aussi magnifique 
              qu’instructive. Institut du monde arabe 5e. Jusqu’au 14 mars 
              2010. Pour 
              voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien 
              : www.imarabe.org/temp/expo.
 
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