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 MUSEE DES ARTS FORAINS
Article 
                publié exclusivement sur le site Internet, avec la Lettre 
                n° 361du 
                9 décembre 2013
 
 MUSEE DES ARTS FORAINS. Cet établissement 
              n'est pas un musée comme les autres, c'est un lieu de divertissements 
              et de réceptions, qui ne s'ouvre au grand public qu'en de rares 
              occasions comme les Journées du Patrimoine et les fêtes de fin d'année. 
              Le reste du temps il faut s'inscrire pour se joindre à des visites 
              privées. Ce musée occupe les anciens Pavillons Lheureux de Bercy, 
              un lieu qui jouissait au XIXe siècle du privilège de la détaxe du 
              vin, que l'on vendait et que l'on buvait dans les guinguettes installées 
              là. Le Musée des Arts forains, qui occupe 1,5 hectare dont 8.200 
              m2 couverts, renoue donc avec cette tradition festive. Jean Paul 
              Favand, son propriétaire, présente ici sa collection de manèges 
              et d'attractions foraines.L'Art Forain a pris son essor pendant la révolution industrielle 
              et a connu son apogée en 1900. Les artistes forains concevaient 
              aussi bien des manèges, tels que manège de vélocipèdes, manège de 
              vaches, montagnes russes, etc. que des attractions utilisant les 
              dernières découvertes de la science comme la lanterne magique, le 
              panorama ou le cinéma. Pour mettre en scène ces attractions ou « 
              métiers », dans leur jargon professionnel, ils faisaient appel 
              aux arts traditionnels tels que la sculpture sur bois, la peinture 
              discursive ou ornementale, la miroiterie, la passementerie, etc., 
              et les facteurs d'orgue. De grands artistes, tels Toulouse-Lautrec 
              ou le sculpteur Bayol à Angers ont contribué à cet art. Tout le 
              talent des créateurs forains s'exprime dans leur habileté à concevoir 
              ces décors en jouant sur la démesure, la surcharge et la répétition 
              des motifs dans le but de déstabiliser le regard et de fasciner 
              le spectateur pour mieux le séduire.
 Certaines sculptures visibles dans le musée ont plus de quatre mètres 
              de haut ! Les façades d'attractions peuvent mesurer une cinquantaine 
              de mètres. Le musée possède ainsi les vestiges du Théâtre Mécanique 
              Morieux (1809-1932) dont la façade mesure 28 mètres sur une 
              hauteur de plus de sept mètres. C'est la seule façade de ce genre 
              qui ait été conservée.
 Un musée de ce genre nécessite d'avoir une équipe de restaurateurs 
              spécialisés dans la rénovation des objets qui arrivent dans les 
              collections du musée. Il faut, par exemple, gratter les multiples 
              couches de peintures pour retrouver la polychromie initiale. Il 
              est possible de discuter avec ces artisans au cours de la visite.
 Ce qui fait le principal attrait de ce « musée » c'est 
              qu'il n'y a aucune vitrine abritant des objets, aucun cartel et 
              que tout fonctionne, ce qui explique que l'on ne peut le visiter 
              qu'en présence des animateurs des différentes attractions. Celles-ci 
              sont réparties dans quatre pavillons. Le premier est le « 
              Musée des Arts Forains » proprement dit où l'on voit des manèges 
              (manège de vélocipèdes, manège de chevaux de bois, balançoires, 
              etc.) en parfait état de fonctionnement, ainsi que des stands de 
              jeux, comme cette course de garçons de cafés !
 Nous avons ensuite le « Théâtre du Merveilleux » qui 
              abrite différents décors, tels la Montgolfière à l'éléphant, 
              des éléments de façades d'attractions, etc. ainsi que des jeux d'adresse 
              comme une course de petits chevaux. Des artistes - mimes, jongleurs 
              - se produisent aussi à l'occasion dans ce théâtre. Mais c'est surtout 
              l'utilisation de vidéoprojecteurs et de diverses sources sonores, 
              anciennes ou modernes, qui rappellent l'esprit de ces attractions 
              d'antan où il fallait surprendre le spectateur avec les moyens technologiques 
              de l'époque.
 Le troisième pavillon, « Les salons vénitiens » contient 
              en particulier un joli manège de gondoles et un pont vénitien. C'est 
              aussi le lieu d'une extraordinaire féérie de sons et de lumières, 
              conçue par Jean Paul Favand, qui met en scène un palais vénitien 
              du XVIIIe siècle.
 Enfin le dernier espace est le « Théâtre de verdure », 
              une rue privée entre les pavillons dans laquelle se produisent différents 
              artistes tels que des acrobates, des musiciens ou encore, à l'occasion, 
              cet extraordinaire « homme-oiseau », marionnette géante 
              construite et animée par Sarah Letouzey, accompagnée de ses musiciens.
 Ce lieu unique fait le bonheur aussi bien des nostalgiques des fêtes 
              foraines d'antan que de tous ceux, petits et grands, qui aiment 
              les tours de manège, les jeux d'adresse et … les stands de confiserie 
              ! Ils peuvent y passer des heures sans risquer de s'ennuyer. Les 
              Pavillons de Bercy, 53 avenue des Terroirs de France, Paris 12e 
              (01.43.40.16.15). Pour 
              voir notre sélection de visuels, cliquez ici. 
              Lien : www.pavillons-de-bercy.com.
 
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