L'ART NOUVEAU, LA REVOLUTION DECORATIVE

Article publié exclusivement sur le site Internet, avec la Lettre n° 356
du 17 juin 2013


L'ART NOUVEAU, LA REVOLUTION DECORATIVE. La Pinacothèque de Paris présente simultanément deux expositions, l'une consacrée à l'Art nouveau, l'autre consacrée à la «Reine» de l'Art déco, Tamara de Lempicka (voir article). La démarche est intéressante car ces deux mouvements successifs sont antagonistes ! « L'Art nouveau s'est fait en réaction à l'académisme et à une société en pleine industrialisation et l'Art déco s'est constitué en réaction et en opposition à l'Art nouveau. ».
A partir de 1895, l'Art nouveau a joué pendant deux décennies un rôle dynamique et controversé sur la scène parisienne, jusqu'à disparaître avant la Première Guerre mondiale. Issu des théories romantiques du XIXe siècle de l'Art total, cher à Wagner, qui implique que l'art est partout, rapidement considéré comme un mouvement international, l'Art nouveau se fonde sur la rupture avec le classicisme et en réaction avec une société qui s'industrialise. C'est en Angleterre que le mouvement se théorise mais c'est à Bruxelles qu'il connaît sa première application avec l'Hôtel Tassel, conçu par Victor Horta en 1893, et la première galerie, ouverte par Siegfried Bing, à porter ce nom, « Maison de l'Art nouveau ».
Pour les artistes de l'Art nouveau, la seule règle est de s'amuser. Il n'y a plus de tabou. L'érotisme devient une donnée incontournable. Ils bouleversent les schémas de la vie et transforment son esthétique pour la rendre agréable et décorative. Conçu comme un art total, l'Art nouveau est partout, en peinture, en mobilier, en architecture, en verrerie. Ses références sont la nature, la femme, les plantes, d'où ses formes tortueuses qui le feront qualifier par ses détracteurs de « style nouille ». Parmi ceux-ci nous trouvons aussi bien les défenseurs de l'orthodoxie classique que ceux qui veulent aller encore au-delà de ce qu'il apporte. Sa popularité contribuera à le faire mépriser par les critiques et les historiens d'art, à le faire bannir des musées et finalement à l'affaiblir au point de devenir plus géométrique et de céder la place à l'Art déco.
Il n'en reste pas moins que « les grands noms de l'Art nouveau sont parmi les plus célèbres du tournant du XIXe au XXe siècle. Ce sont Gallé, Daum, Mucha, Majorelle, Horta, Van de Velde, Gaudí, Guimard, Lalique, Grasset, Steinlein, Ruskin, Klimt ou Bugatti. Ils opèrent à Paris, Nancy, Bruxelles, Londres, Barcelone, Vienne, Prague ou Tunis. Dans un esprit international, ils travaillent aussi bien les supports classiques que les techniques les plus variées : le bois, la pierre précieuse, le fer et le verre, la peinture, la lithographie, la peinture à la colle, les couvertures de livre, les illustrations de revue, les affiches publicitaires, l'émail, l'opale, le diamant… ».
La présente exposition, première rétrospective de cet art depuis 1960, nous présente plus de deux cents objets, appartenant à toutes les disciplines, à l'exception de l'architecture, réalisées par les principaux protagonistes de l'Art nouveau. Pinacothèque de Paris 8e. Jusqu'au 8 septembre 2013. Pour voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien : www.pinacotheque.com.


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