| 
 L'AGE 
              D'OR DES SCIENCES ARABES
 Article 
              publié dans la Lettre n° 249 
               
 L’AGE D’OR DES SCIENCES ARABES. Cette 
              passionnante exposition conçue par Ahmed Djebbar, mathématicien 
              et chercheur en histoire des sciences, a pour ambition de montrer 
              au public différents aspects du développement impressionnant qu’ont 
              connu les sciences à l’époque de ce qu’il est convenu d’appeler 
              l’âge d’or de la civilisation arabo-musulmane (VIIIe - XVe siècle). 
              Une quarantaine d’institutions ont prêté quelque 200 objets présentés 
              ici avec clarté, dans une scénographie moderne intégrant de nombreux 
              modules audiovisuels. La civilisation de l’Islam s’est emparée de toutes les branches 
              du savoir intellectuel et technique et a réalisé des découvertes 
              importantes dans différents domaines de la science. Les savants 
              des pays d’Islam, soutenus par les mécènes de l’époque tels les 
              premiers califes abbassides ou les hauts fonctionnaires, ont tout 
              d’abord recueilli et assimilé les savoirs anciens de la Grèce, de 
              l’Inde, de la Perse et de la Mésopotamie qui étaient conservés tant 
              sous forme de livres que par la perpétuation d’enseignements ou 
              de pratiques savantes dans des centres tels qu’Alexandrie, Nisibe, 
              Gundishapur, Harran ou, plus modestement, dans des monastères d’Irak 
              et de Syrie.
 A partir de là, un énorme travail de traduction en arabe, la langue 
              officielle de cet immense empire, espace économique basé sur le 
              contrôle du commerce international, allant de l’Inde aux contreforts 
              des Pyrénées, sans frontières et sans cloisonnement, fut entrepris 
              et s’étala sur cent cinquante ans, permettant la diffusion de ce 
              savoir ancien.
 Mais le contenu de ces disciplines anciennes n’a pas été laissé 
              en l’état depuis son exhumation. Il a fait l’objet d’enrichissements 
              significatifs et a même été prolongé par de nombreuses innovations 
              avec l’avènement de nouvelles disciplines comme l’algèbre, la trigonométrie 
              et la science du temps. Si le zéro et le « système décimal positionnel » 
              (celui que nous utilisons) ne sont pas arabes mais indiens, ce sont 
              bien les arabes qui ont trouvé d’autres fonctions au zéro en en 
              faisant un nombre à part entière. De même c’est grâce à la collaboration 
              entre les savants arabes de Tolède et Palerme et de jeunes « chercheurs » 
              occidentaux que, malgré les guerres, les sciences anciennes enrichies 
              par les arabes arrivèrent en occident grâce aux traductions en latin 
              faites par ces derniers. Les lettrés juifs ne furent pas en reste 
              et firent des traductions en hébreux. Le plus étonnant fut que la 
              science et la philosophie arabes se présentaient, à ses nouveaux 
              utilisateurs, à travers un discours exclusivement profane auquel 
              ils n’étaient pas habitués !
 L’exposition, après un préambule, le temps et l’espace de l’âge 
              d’or des sciences arabes, rappelant le contexte géo-politique 
              du monde arabo-musulman de l’époque se développe en trois sections. 
              La première, le ciel et le monde, est consacrée à l’astronomie, 
              la cartographie, l’astrologie. La deuxième, le monde du vivant 
              et l’homme dans son environnement, aborde la médecine, la chirurgie, 
              la pharmacopée, la botanique, la zoologie, l’art vétérinaire, la 
              chimie, l’optique et la mécanique. La troisième, sciences et 
              arts, met en évidence, avec l’architecture, la musique, les 
              automates et les arts décoratifs, les rapports qui ont existé entre 
              les sciences et leurs applications dans les productions artistiques. 
              Les objets qui illustrent ces disciplines, s’ils ne sont pas toujours 
              très compréhensibles (astrolabes) sont tous très intéressants, même 
              pour des « profanes ». Institut du Monde Arabe 5e (01.40.51.38.38) 
              jusqu’au 19 mars 2006. Pour 
              voir notre sélection de diapositives, cliquez ici. 
              Lien : www.imarabe.org/temp/expo.
 
 Retour 
              à l'index des expositions Nota: 
              pour revenir à « Spectacles Sélection » 
              il suffit de fermer cette fenêtre ou de la mettre en réduction |