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 AFGHANISTAN. 
              LES TRESORS RETROUVES.Collections du musée national de Kaboul
 
 Article 
              publié dans la Lettre n° 265 
 AFGHANISTAN, LES TRESORS RETROUVES. Collections 
              du musée national de Kaboul. C’est d’abord une exposition hautement 
              symbolique. Depuis le dynamitage, le 11 mars 2001, des deux Buddha 
              géants de Bamiyan, destruction prémonitoire des deux tours du World 
              Trade Center six mois plus tard, le pire était à craindre pour les 
              collections inestimables encore renfermées au musée de Kaboul. Heureusement, 
              après son indépendance en 1919 et la décision du roi Amanullah de 
              confier à des conseillers français la mise en place du système d’éducation 
              de son pays, Alfred Foucher avait créé en 1922 la Délégation Archéologique 
              Française en Afghanistan (DAFA) qui partageait les pièces trouvées 
              au cours des fouilles entre le musée de Kaboul et le musée Guimet, 
              ce qui n’est plus le cas depuis 1965. Cet accord prévoyait néanmoins 
              que les plus belles pièces restent en Afghanistan. Grâce à cet accord 
              les trésors afghans ne sont donc pas tous perdus et de plus, en 
              2004, on apprenait que les plus belles pièces avaient été mises 
              en lieu sûr dans les coffres de la Banque centrale du pays.C’est dans ce contexte et pour montrer que l’Afghanistan n’était 
              pas ce pays voué à l’obscurantisme que nous en donnait l’histoire 
              récente, que cette exposition a été montée, avec beaucoup de difficultés 
              et après avoir restauré la quasi-totalité des pièces exposées. Elle 
              nous présente quelque 220 objets parmi les plus beaux trouvés dans 
              quatre sites archéologiques majeurs montrant les influences aussi 
              bien de l’Inde et de la Chine que de l’Iran et de la Grèce dans 
              ce pays situé au carrefour de vastes et anciennes civilisations 
              allant de l’Age du Bronze à l’empire des Kouchans.
 Dans la première salle sont exposés trois vases en or trouvé à Fullol, 
              un site au nord-ouest du pays. Ce sont les témoins de la riche civilisation 
              de la Bactriane (2200-1900 avant notre ère), connue pour ses richesses 
              minérales comme le lapis-lazuli et qui était en relation avec les 
              civilisations de l’Indus, de l’Iran et de la Mésopotamie. En continuant, 
              on arrive dans la partie réservée à Aï-Khanoun, dont les fouilles 
              furent la plus grande opération réalisée par la DAFA. Ce site immense 
              que l’on peut voir reconstitué au moyen d’un film en trois dimensions 
              était à la fois une capitale administrative et une citadelle qui 
              s’étendait entre l’Oxus et l’Amou Daria. Son histoire remonte à 
              Alexandre le Grand qui érigea l’Alexandrie de l’Oxus, sans doute 
              sur ce site. Les objets exposés reflètent la pureté de la tradition 
              hellénique et les influences du monde indien comme le montre la 
              plaque de Cybèle. La deuxième salle accroche les visiteurs à ses 
              vitrines d’où l’interminable queue jusqu’à l’extérieur du musée. 
              En effet elle est tout entière consacrée au trésor de Tillia Tepe 
              découvert en 1978 par une mission afghano-soviétique qui mit au 
              jour six sépultures de princes nomades datant sans doute du début 
              de notre ère. Ce trésor composé de 21.618 pièces avait été enfermé 
              dans un coffre de la Banque centrale dont chacune des sept clés 
              était détenue par une personne différente. Sage précaution car ni 
              les communistes, ni les talibans, ne réussirent à ouvrir le coffre ! 
              Ce trésor est donc intact aujourd’hui alors que les deux tiers des 
              collections du musée de Kaboul ont été pillées ou détruites entre 
              1992 et 2002. Les pièces exposées sont magnifiques et témoignent 
              elles aussi de multiples influences ou origines : parures d’or incrustées 
              de pierres précieuses évoquant l’or des Scythes, miroirs chinois 
              de l’époque Han, pendentifs décorés de dragons, etc.
 Nous terminons la visite par la troisième salle consacrée au fabuleux 
              trésor de Begram, l’ancienne Alexandrie du Caucase, à 60 Km au nord 
              de Kaboul, découvert par la DAFA entre 1937 et 1939 dans deux chambres 
              hermétiquement scellées. Ce trésor dont une bonne partie se trouve 
              au musée Guimet est constitué lui aussi de pièces provenant de Grèce 
              (verres, bronzes), de Chine (récipients en laque) et d’Inde (ivoires 
              finement décorés) mais son histoire est encore une énigme. L’exposition, 
              comme on l’a compris, se prolonge naturellement par les collections 
              permanentes du musée consacrée à l’Afghanistan et, en particulier, 
              au trésor de Begram. Musée Guimet 16e. Jusqu’au 30 avril 
              2007.  Pour 
              voir notre sélection de diapositives, cliquez ici. 
               Lien : www.museeguimet.fr.
 
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