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 TAN 
              DE REPENTE Article 
              publié dans la Lettre n° 210 
               
 TAN DE REPENTE 
              (Tout à coup). Film argentin 
              de Diego Lerman avec Tatiana Saphir, Carla Crespo, Veronica Hassan, 
              Beatriz Thibaudin (2002-noir et blanc-1h35). A Buenos Aires, Marcia, vendeuse dans un magasin de lingerie accepte 
              aussi mal sa corpulence qu’une récente peine de coeur. Elle est 
              un jour abordée dans la rue par deux lesbiennes punks, Lénine et 
              Mao, cette dernière lui déclarant tout de go sa passion subite. 
              Choquée par les avances plutôt crues de Mao, la jeune femme tente 
              de passer son chemin, mais un couteau bien placé l’oblige à les 
              suivre. Les deux filles chargent de force leur «nouvelle amie » 
              dans un taxi. Après en avoir largué le chauffeur, elles filent vers 
              la mer parce que Marcia dit ne l'avoir jamais vue. S'en suivent 
              quelques péripéties et rencontres, où plane toujours une sourde 
              menace, qui les conduiront à Rosario chez Bianca, la tante de Lénine. 
              Celle-ci vivote dans une maison vétuste qu’elle partage avec deux 
              pensionnaires, Felipe, un étudiant en biologie et Delia un professeur 
              de dessin, peintre à ses heures. Avec cette irruption aussi surprenante 
              qu’incongrue, la maison de Bianca prend un air de fête. Les souvenirs 
              enfouis refont surface, des liens se tissent au cours des repas, 
              des promenades et des soirées musicales improvisées, au son du tourne-disque 
              antédiluvien, jusqu’à ce que survienne « tout à coup » l’imprévisible.
 Mao, Lénine, Marcia, Bianca et Delia représentent toute une série 
              de portraits féminins que Diego Lerman brosse avec force, Felipe 
              étant le seul personnage masculin, venu là comme par accident. Ces 
              trois générations de femmes portent en elles tout le malheur et 
              le mal de vivre de l’Argentine. La maison vétuste de Bianca, l’évier 
              éculé, le vieux frigo, le pick-up d’un autre âge prennent une tournure 
              encore plus pathétique grâce aux contrastes qu’apporte la pellicule 
              en noir et blanc. A l’instar du film Les neuf reines de l’argentin 
              Fabian Bielinsky (n°203), qui décrivait un aspect noir de ce pays 
              à la dérive à travers un groupe d’escrocs, ce premier long métrage 
              dépeint avec maestria un quotidien tout aussi tragique. Lien: 
              pyramidefilms.fr/tan-de-repente/
 
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