STALINGRAD
Article
publié dans la Lettre n° 184
STALINGRAD.
Film américain de Jean-Jacques Annaud avec Jude Law, Joseph Fiennes,
Rachel Weisz, Bob Hoskins, Ed Harris (2000-couleurs-2h10).
Stalingrad, septembre 1942. La puissance de l’Allemagne est à son
apogée. Son avancée en Europe semble impossible à stopper. Pour
le monde entier, Stalingrad représente l’ultime bastion à défendre.
A un contre dix, avec un fusil pour deux, galvanisés par leurs officiers,
les soldats russes avancent inexorablement vers la mort. Pour enrayer
la débâcle, une délégation arrive sur place avec à sa tête un homme
dont le monde n’a pas fini d’entendre parler: Nikita Khrouchtchev.
Il réorganise le Q.G. Un officier des renseignements lui signale
un jeune soldat, excellent tireur. Khrouchtchev décide de l’employer
comme snipper pour décimer les officiers de l’armée allemande, tout
en soignant la propagande et l’héroïsme de ce soldat pour rendre
l’espoir au peuple. Les allemands ne tardent pas à s’inquiéter de
ce tireur d’élite invisible qui, les uns après les autres, décime
leurs gradés. La riposte ne se fait pas attendre. On dépêche sur
place le meilleur tireur que l’Allemagne possède, le Major König,
professeur de tir de l’armée. Au milieu des décombres et d’une indescriptible
boucherie, deux hommes vont s’épier, se jauger, se chercher pour
se trouver et se détruire.
Si l’histoire rapporte longuement cette fameuse bataille de Stalingrad
qui, après 180 jours de lutte acharnée, a sonné le glas de la puissance
hitlérienne, on connaît en revanche beaucoup moins l’histoire de
ce jeune berger de l'Oural, même si son fusil est exposé aujourd’hui
dans la vitrine d’un musée. Jean-Jacques Annaud s’est attaqué à
cette grande fresque historique et ne laisse rien au hasard. Un
scénario puissant, tracé au cordeau, des dialogues qui sonnent juste,
une musique envahissante, des images chocs, des péripéties pleines
de fougue et de suspense, des comportements héroïques ou lâches.
Il ne manque pas un bouton aux vareuses, pas un galon aux épaulettes,
en un mot tous les ingrédients d’un bon film de guerre, cent pour
cent américain, comme on en a fait des centaines, sans reproche
mais sans imagination. On ne peut alors s’empêcher de penser au
réalisateur qui l’a conçu. Les noms de La Guerre du Feu,
Le Nom de la Rose, L’Ours, L’Amant reviennent
en mémoire avec nostalgie et ce que l’on pressentait déjà avec Sept
ans au Tibet se réalise aujourd’hui. Il semble bien que nous
ayons perdu un grand réalisateur pourtant créatif et talentueux,
doté de cette inimitable french touch qui le caractérisait si bien.
Parti s’égarer à Hollywood, bastion mondial du septième art peut-être,
mais en tout cas celui de la création pure et de la nouveauté, qu’est-il
allé faire dans cette galère, miroir aux alouettes? Lien:
www.stalingrad-lefilm.com/
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