SIMONE
Article
publié dans la Lettre n° 204
SIMONE.
Film américain de Andrew Niccol avec Al Pacino, Catherine Keener,
Jay Mohr, Evan Rachel Wood, Pruitt Taylor Vince (2002-couleurs-1h55).
L’histoire commence bizarrement comme le dernier film de Woody Allen,
là s’arrête la comparaison. Viktor Taransky n’a réalisé aucun bon
film depuis des années. Son ex-femme, chef du studio de production
dont il fait partie, le lâche à la première occasion:un caprice
de la vedette du dernier film en cours.Tout s’arrête donc pour Taransky
qui, atterré, refuse même d’écouter quelques instants le type au
visage hâve qui l’aborde dans le parking pour lui confier sa mort
prochaine et l’inviter à venir voir sa dernière invention qu’il
veut lui léguer parce qu’il lui voue une admiration sans bornes.
Quelques mois plus tard, alors qu’il déprime dans sa somptueuse
villa, un avocat lui remet le legs de l’inconnu. Désabusé, Viktor
glisse tout de même la disquette dans son ordinateur et n’en croit
pas ses yeux. Peu à peu se dessinent sur l’écran les contours d’une
beauté virtuelle à couper le souffle. Simone (simulation one), est
la femme idéale mais aussi l’actrice parfaite puisque sans caprices,
ni crises de nerf, opérationnelle vingt-quatre heures sur vingt-quatre,
toujours souriante et sans défauts! Viktor décide tout de go de
l’intégrer à la place de la vedette de son dernier film qui a déclaré
forfait. Le succès est immédiat. Il enchaîne alors film sur film,
persuadant les acteurs de jouer les scènes avec une doublure et
réintégrant ensuite sa Simone virtuelle sur l’image. Mais on ne
peut cacher longtemps au yeux du monde l’objet de son adulation
et l’imagination de Viktor finit par avoir ses limites à force de
cultiver le mystère... Pris dans les filets de son imposture et
de sa mystification, Simone devient pour Viktor tellement encombrante
qu’il en vient à se poser la même question qu’un certain Eugène
Ionesco: « Amédée (Simone), ou Comment s’en débarrasser?»...
Dans le même esprit que son premier long métrage, le futuriste Bienvenue
à Gattaca et que le philosophique The Truman Show dont
il était le scénariste, Andrew Niccol change toutefois de registre
avec cette comédie satirique sur le réel et le virtuel dans le monde
hollywoodien, oeuvre originale aux rebondissements hilarants et
aux dialogues d’un comique irrésistible, et d’autant plus drôle,
que son héros est interprété par Al Pacino, absolument inénarrable
dans ce rôle à contre-emploi. On suit avec enthousiasme les coups
de génie et de malchance de Viktor Taransky tout comme les péripéties
à rebondissements dont il est victime bien malgré lui. Lien:
www.simoneonline.com.
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