SEUL
AU MONDE
Article
publié dans la Lettre n° 181
SEUL AU MONDE.
Film américain de Robert Zemeckis avec Tom Hanks, Helen Hunt (2000-couleurs-2h25).
Pour Chuck Noland, le temps c’est de l’argent. Aussi vit-il le chronomètre
à la main afin que l’entreprise de transports qu’il dirige soit
concurrentielle. Son existence se résume à deux priorités: tirer
le meilleur parti de l’écoulement du temps et aimer Kelly, la femme
de sa vie. Entre Noël et jour de l’an, un voyage le sépare de la
jeune femme. Mais l’avion qui le transporte s’abîme dans l’Océan
Pacifique. Seul rescapé, miraculeusement doté d’un canot de sauvetage,
il échoue sur une île déserte et assez désertique. Il va y demeurer
quatre longues années durant lesquelles il va être partagé entre
l’espoir qui s’amenuise de pouvoir un jour regagner la civilisation
et le désespoir de mourir là, enterré pour les siens depuis longtemps
déjà. Mais au bout de 1500 jours, la mer rejette un objet qui lui
redonne l’espoir le plus fou.
Robert Zemeckis est un réalisateur éclectique dont les films présentent
toujours de multiples intérêts. Seul au monde contient beaucoup
de sujets de réflexion. Celui du temps tout d’abord, dont la fuite
est pour le héros un souci constant et qui, du jour au lendemain,
va se trouver confronté à la perte inexorable et lente de quatre
années de sa vie. Celui de la description de son existence sur l’île,
ensuite, faite de manière très réaliste. Loin de jouer les Mac Gyver,
sa lutte sera quotidienne, sans inventions géniales et au prix de
nombreuses blessures. Celui de la description psychologique des
personnages, enfin, bien étudiée et très crédible. Chuck résistera
au suicide parce qu’il aime Kelly et qu’il ne peut renoncer à cet
amour tant qu’il y aura en lui l’espoir le plus infime de la revoir,
tandis que pour Kelly, même si elle sent au fond d’elle-même qu’il
est encore vivant, la vie reprendra peu à peu ses droits. Tom Hanks
est époustouflant dans la quête quotidienne de ce rêve et Helen
Hunt très émouvante dans le dilemme constant de continuer de vivre
avec son souvenir ou de lui tourner inexorablement le dos.
Combien de temps faut-il à un homme ou à une femme pour oublier
l’amour de sa vie? Dans Un homme, une femme, Claude Lelouch donnait
une réponse romantique mais tragique par le suicide de la femme
du coureur blessé qu’elle a cru mort. Zemeckis en offre une tout
autre. Autres temps, autres moeurs! . Lien:www.castawaymovie.com/
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