LES
POUPEES RUSSES
Article
publié dans la Lettre n° 244
LES POUPÉES RUSSES. Film français de Cédric
Klapisch avec Romain Duris, Audrey Tautou, Cécile de France, Kelly
Reilly, Kevin Bishop (2004-couleurs-2h05).
Cinq ans se sont écoulés depuis l’heureuse époque où Xavier était
allé parfaire ses connaissances linguistiques à Madrid. De cette
expérience était né un roman, l’Auberge espagnole, mais il
n’a pas trouvé d’éditeur. Depuis rien. Pris par les petits boulots
alimentaires, son inspiration s’est tarie. Le groupe que lui et
ses copains avaient formé en Espagne s’est éparpillé, les couples
se sont défaits. La femme idéale tarde à frapper à sa porte mais
qu’est-elle véritablement cette poupée que l’on débusque enfin après
s’être débarrassé de celles qui la cachaient? S’il voit encore Martine,
son ex aussi paumée que lui avec ses trente ans, c’est par affection.
Il ne possède même pas d’appartement, il squatte chez un ami et
lorsque celui-ci réintègre les lieux, il déménage chez Isabelle,
l’analyste financière, lesbienne de choc mais si attentionnée, rencontrée
à Madrid. On lui propose d’être le nègre de Celia, une nymphette
de vingt-cinq ans, il accepte. On lui propose d’écrire la suite
d’un feuilleton à l’eau de rose, il accepte et lorsqu’on lui explique
que les droits ont été rachetés par un groupe britannique, il n’hésite
pas à faire croire qu’il est bilingue pour aller à Londres écrire
le scénario en collaboration avec Wendy, une ancienne de Madrid
elle aussi. Wendy, qui vit une liaison orageuse, pourrait-elle être
la femme qu’il attend ou serait-ce plutôt Celia et son corps de
déesse? Xavier ne sait plus. Tout s’emmêle dans sa tête. C’est alors
que le frère de Wendy décide d'épouser une danseuse russe. La petite
bande se retrouve à Saint- Petersbourg pour le mariage.
Huit films plus tard, la verve de Cédric Klapisch s’étoffe et se
bonifie comme le bon vin. De Paris, à Londres, de Londres à Paris
puis à Saint-Petersbourg, on suit avec amusement et une certaine
connivence les péripéties de l'itinéraire européen de Xavier, fragile
et pitoyable avec ses presque trente ans et toutes ses hésitations
mais tellement attendrissant. Klapisch à l’art des prises de vue
délicates, lorsque l’oeil de sa caméra s’attarde sur deux mains
qui se cherchent et se trouvent ou sur le frémissement léger d’un
tissu qui suit le mouvement d’un pas chaloupé de jeune femme. Il
sait créer une ambiance, où perce l’émotion, bien vite supplantée
par des situations incongrues ou divertissantes, celle où Xavier
présente Isabelle comme sa fiancée pour rassurer son grand-père
de quatre-vingt-seize ans par exemple. Des dialogues pleins d’humour,
des réflexions justes viennent parfaire un scénario bien ficelé
qui, contrairement à l'aplomb de son héros, n’est pas du pipeau!
Lien: www.marsdistribution.com/site/poupeesrusses
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