PLUS FORT QUE LE SILENCE

Article publié dans la Lettre n° 183

PLUS FORT QUE LE SILENCE. Film chinois de Sun Zhou avec Gong Li, Gao Xin, Shi Jingming (2000-couleurs-1h30).
Le père n’a pas supporté la surdité de son fils. Aussi, dès sa naissance, l’a-t-il abandonné aux bons soins de sa femme dont il s’est séparé. Sun Liying est donc seule pour élever Zheng Da qui a maintenant cinq ans. Elle assume, comme elle le dit elle-même, la responsabilité de ne pas l’avoir fait tout à fait normal. Avec une foi inébranlable, elle l’éduque chaque jour à prononcer correctement mot après mot pour qu’il puisse réussir l’examen qui lui permettra de suivre l’école publique. Jusqu’à présent la directrice refuse sa candidature et conseille à la jeune femme l’école des sourds-muets. Mais Sun Liying est têtue. Persuadée que son fils est aussi intelligent qu’un enfant sans handicap, elle quitte son emploi à plein temps pour un autre à temps partiel, afin de s’occuper davantage de Zheng Da et prend des petits boulots qui ne sont pas sans danger. Avec l’aide de l’instituteur de l’école qui les a pris en amitié, l’enfant progresse.
La pugnacité de Sun Liying et son courage devant cette lourde tâche sont exemplaires, ce fut sans doute l’avis de la censure malgré les nombreuses amputations qu’elle a imposées pour laisser sortir le film. En dépit de cette exigence du politiquement correct, on retiendra la peinture sans fard et très réaliste des difficultés des petites gens de ce grand pays et l’interprétation de Gong Li qui, une fois de plus, est parfaite dans son rôle et celle de Gao Xin, réellement sourd, et vraiment convaincant.

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