LE
PHARMACIEN DE GARDE
Article
publié dans la Lettre n° 209
LE PHARMACIEN DE GARDE. Film français de
Jean Veber avec Vincent Perez, Guillaume Depardieu, Clara Bellar,
Laurent Gamelon (2002-couleurs-1h30).
Un armateur responsable d’une marée noire, retrouvé assassiné, ayant
subi le même sort que les oiseaux mazoutés, un grand ponte du tabac
retrouvé lui aussi assassiné, mort d’une absorption massive de tabac,
ce sont les deux premiers crimes d’une série que vont devoir élucider
François Barrier, inspecteur de police un peu à côté de la plaque
et Maurice, son co-équipier pas très futé. A l’issue d’une conférence
sur les O.G.M, François Barrier accompagné par Mathilde, la femme
de sa vie, et d’un ami, fait la connaissance de Yan Lazarrec, un
pharmacien affable et en apparence paisible qui, en le quittant,lui
fait une allusion pour le moins surprenante sur l’infidélité de
Mathilde.Très surpris par cette intuition qui s’avère exacte, François
perd Mathilde mais gagne un nouvel ami. Cependant, la déprime causée
par sa rupture le ronge et lui fait faire pas mal de bêtises. S’il
fait « des conneries en série » pour reprendre sa propre expression,
son tueur pendant ce temps, « fait des meurtres en série » pour
conclure ladite expression. Les cadavres s’amoncellent à une rapidité
déconcertante, sous le regard de plus en plus courroucé du commissaire.
Guillaume Depardieu et Vincent Perez sont les acteurs parfaits de
ce polar psycho-écolo de Jean Veber qui signe avec lui une première
réalisation réussie. Si l'un joue avec naturel le flic perdu qui
ne parvient pas à prendre de la distance face à son chagrin d'amour,
l'autre est remarquable lorsqu'il fait évoluer son personnage du
pharmacien aimable et humain, à l'écorché vif, sombrant peu à peu
dans une folie meurtrière, « juste pour remettre un peu d'ordre
».
La fin conclut très bien ce face à face de deux hommes que tout
devrait séparer mais qui se comprennent, liés par une amité nouvelle
mais profonde, respectueuse jusqu'au bout de la dignité de l'autre.
L'indéniable intérêt du film réside dans la description efficace
de la psychologie des deux personnages, aussi paumés l’un que l’autre,
qu’une passion commune, celle de l’écologie, rapproche. Il réside
aussi dans l’écriture d’un scénario au suspens qui ne fléchit pas.
Les dialogues, finement écrits, sont d’une cocasserie aux accents
parfois surréalistes. Cet humour décalé vient égayer avec bonheur
la gravité et l’horreur du propos. Lien: www.ocean-films.com/lepharmaciendegarde
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