LA
PASSION DU CHRIST
Article
publié dans la Lettre n° 228
LA PASSION DU CHRIST. Film américain de
Mel Gibson avec Jim Caviezel, Monica Bellucci, Maia Morgenstern,
Luca Lionello (2003-couleurs-2h05).
Comme tous les spectateurs, nous sommes allés voir ce film en sachant
tout ce qui s’était dit, même avant les premières présentations
en France, sur son contenu, sa violence, son antisémitisme, etc.
Heureusement celui-ci ne se réduit pas qu’à cela et nous avons aussi
une œuvre d’artiste avec tout ce que cela implique sur le plan émotionnel
et critique.
L’histoire semble assez bien respecter les Evangiles. Néanmoins
Mel Gibson se permet des incartades en introduisant dans son film
d’autres passages de la Bible, par exemple celui où le Christ rencontre
sa mère sur le chemin de croix, ou en personnifiant Satan. On pourra
apprécier le parti pris de faire parler le Christ en araméen et
Pilate en latin.Cela renforce l’aspect « documentaire » voulu par
le réalisateur et met la quasi-totalité des spectateurs à égalité,
même si toute autre langue inconnue aurait fait l’affaire !
On appréciera aussi le travail effectué sur les personnages, la
mère du Christ, bouleversante Maia Morgenstern, accablée par la
mort de son fils, les apôtres ne comprenant pas ce qui se passe,
Pilate embarrassé et ne condamnant le Christ que pour éviter une
révolte qui lui coûterait sa place et le Christ impavide et souffrant
son sacrifice en silence. Seuls les grands prêtres sont sans nuance
d’où, entre autres motifs, ce reproche d’antisémitisme fait à ce
film, particulièrement aux Etats-Unis où l’on sait le peu de place
qu’occupent l’histoire et la culture chez la majorité de ses habitants !
Mais, in fine, se sont bien les grands prêtres, et eux seuls qui,
dans les Evangiles, ont demandé la mort du Christ mais, depuis près
de 2000 ans, beaucoup d’eau a coulé dans le Jourdain !
Les décors sont plausibles ou exaltent bien le drame que l’on nous
représente. En revanche les costumes ressemblent trop à ceux des
péplums les plus mauvais pour imaginer qu’une recherche ait été
faite à leur sujet. Enfin si beaucoup de scènes sont d’une rare
violence, semblables aux pires scènes des films gores, avec moult
détails atroces, nous pouvons penser, comme le réalisateur, que
la flagellation d’un homme ou sa mise en croix, jusqu’à ce que mort
s’en suive, étaient des actes très violents et très sanglants. Ne
reste qu’à apprécier quelle quantité de sang cela pouvait représenter.
Pour Mel Gibson, elle est énorme ! En conclusion, ce n’est sûrement
pas un film qui entraînera des conversions mais gageons que l’on
se souviendra de lui. Lien: http://www.lapassionduchrist-lefilm.com/skip.html
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