L'OURS ROUGE

Article publié dans la Lettre n° 211


L’OURS ROUGE. Film argentin d’Adrian Caetano avec Julio Chavez, Soledad Villamil, Luis Machin (2002-couleurs-1h35).
Des années ont passé depuis le jour du premier anniversaire de sa fille Alicia. Cet après-midi là, Rubén a quitté femme et enfant en pleine fête pour participer à un hold-up qui a mal tourné. Dix ans plus tard, personne ne l’attend à sa sortie de prison. Il sait que sa femme Natalia a refait sa vie et que son frère a quitté l’Argentine pour l’Uruguay. Son premier souci est de rechercher le Turc, le caïd pour lequel il avait participé au hold-up, afin de lui réclamer sa part. Son second est celui de retrouver Alicia. Le Turc n’ayant aucune intention de lui donner sa part, il lui propose de participer à une nouvelle affaire. Devenu chauffeur de taxi, logeant à l’hôtel, Rubén observe longuement sa fille depuis son taxi, un ours rouge sur le siège avant, qu’il compte lui offrir, avant de se décider à sonner à la porte de la petite maison. Il sait qu’il va devoir l’apprivoiser, convaincre Natalia de la lui confier régulièrement et contrôler Sergio, le nouveau mari, joueur de courses invétéré et couvert de dettes. Durant son incarcération, l’état de l’Argentine s’est dégradé. Il s’aperçoit très vite des difficultés qu’affrontent Natalia et Sergio et aussi du danger que lui-même représente pour Alicia. Par amour pour elle et sans doute aussi pour réparer les erreurs du passé, il va agir selon sa conscience puis s’effacer.
L’Ours rouge, Tout à coup, les Neuf Reines
, trois films argentins récents qui ont un dénominateur commun, une angoisse palpable quotidienne, rendue ici par l’ambiance enfumée des bars louches où règnent les caïds et une absence totale d’espoir en un lendemain meilleur, matérialisée par le chômage puis l’expulsion de Sergio et de Natalia de leur maison dont il ne peuvent plus payer le loyer. Cette histoire toute simple et dramatiquement réaliste est filmée avec rigueur par Adrian Caetano qui décrit avec maestria l’atmosphère désolée de son pays et le mal de vivre de ses compatriotes. Il est suivi par des comédiens formidables, Julio Chavez, en particulier, très convaincant en truand repenti, ombrageux et laconique. Lien: www.litastantic.com.ar/unosorojo/index.htm


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