LES OPTIMISTES

Article publié exclusivement sur le site Internet, après la Lettre n° 381
du 13 avril 2015

 

LES OPTIMISTES. Documentaire de Gunhild Westhagen Magnor (Norvège, couleurs, 2013, 1h30).
Les Optimistes est le nom d'une équipe de volley-ball norvégienne composée de femmes dont la plus jeune, Irma, également capitaine, a 66 ans et la plus âgée, Goro, pivot de l'équipe, 98 ans. Certaines jouent au volley depuis quarante ans. Elles se retrouvent tous les lundis pour jouer au volley dans des conditions très rudimentaires. Un jour, Irma, émet le souhait de jouer contre une autre équipe. Malheureusement les seules autres équipes séniores de volley sont masculines et ces messieurs ne veulent pas jouer contre des femmes ! Avec la complicité de la réalisatrice, les Optimistes découvrent un club de seniors suédois au nom amusant, les Canonniers, qui acceptent cette compétition … internationale.
A partir de cet instant, ces dames sont confrontées à toutes sortes de problèmes. Il faut tout d'abord adopter les vraies règles du jeu. A-t-on le droit de boxer la balle ou non ? Celles qui le faisaient devaient jusqu'alors verser une couronne dans une tirelire ! Il faut convaincre un entraineur professionnel de les coacher. Celui-ci se présente sur un vrai terrain, avec de vrais ballons, alors qu'elles avaient l'habitude de jouer avec un seul ballon, d'enfants de surcroît. Il est accompagné d'une joueuse de l'équipe nationale, bluffée par les performances de ces mamies auxquelles elle conseille de mettre en place une tactique de jeu secrète pour tromper l'adversaire ! Il faut trouver des sponsors pour financer le voyage en Suède. La joueuse en charge de cette mission explique qu'elle a mis un vieux manteau car « on ne va pas demander de l'argent à un banquier avec un manteau de vison » ! Le plus compliqué est aussi le choix des vêtements : couleur, forme, logo, petite couronne brodée, qui ne fait pas l'unanimité, etc. Il faut également s'entraîner sérieusement. Cela nous permet de voir de magnifiques paysages de neige où ces mamies marchent en file au petit matin derrière des traineaux.
La réalisatrice filme également ces joueuses dans leur vie quotidienne, chez elles. Cela donne lieu à des scènes émouvantes. Toutes, sauf deux, sont veuves. Elles sont actives, plus ou moins fortunées et respirent la joie de vivre malgré les maladies. Tout n'est pas simple pourtant, surtout quand un couple de 89 et 90 ans doit déménager pour aller vivre dans une maison plus petite où habitaient leurs enfants, maison pas du tout adaptée à des personnes âgées ayant l'habitude d'une cuisinière avec des boutons et de chaises à leur hauteur, au lieu de ces plaques à induction et de ces tabourets de bar, tout cela pour permettre à leurs enfants d'habiter leur maison, devenue bien trop grande pour eux.
La bande-son, conçue par Stefan Nillson, un musicien oscarisé, est très réussie et contribue à l'ambiance chaleureuse de ce film. Le match final est filmé comme un vrai match, avec six caméras et des effets de ralenti sur les visages qui expriment à merveille l'émotion des joueuses. Après ce match, toutes disent « on s'est bien amusé ». Nous aussi et on se plaît à rêver d'avoir toujours, comme ces joueuses, la même énergie qu'elles. En salles à partir du 29 avril 2015.


Retour à l'index des films

Nota: pour revenir à « Spectacles Sélection » utiliser la flèche « retour » de votre navigateur