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 L'OISEAU 
              D'ARGILE  Article 
              publié dans la Lettre n° 201 
               
 L’OISEAU 
              D’ARGILE. Film franco-bengladeshie 
              de Tareque Masud avec Nurul Islam Bablu, Russell Farazi, Jayanto 
              Chattopadhyay, Rokeya Prachy (2002-couleurs-1h30). Dans les années 60, Anou est un petit garçon insouciant et espiègle 
              qui partage une vie joyeuse et simple dans un village du Pakistan 
              Oriental, entre la tendresse de ses parents et de sa soeur et l’affection 
              de son oncle. Mais si ce dernier a gardé d’un séjour universitaire 
              en Angleterre un esprit occidentalisé, le père d’Anou, musulman 
              homéopathe, est devenu au fil des années un intégriste fervent. 
              Brimant femme et enfants, il décide d’envoyer Anou dans une madrasa, 
              école coranique, pour en faire un parfait musulman, irréprochable 
              exécutant passif des moeurs obscures du Coran. Pour Anou, une période 
              bien sombre s’annonce. Les règles de l’école sont sévères, les jeux 
              interdits, et même l’amitié d’un étrange petit camarade ne lui ôtera 
              pas de la mémoire la nostalgie d’un temps heureux qui ne sera plus. 
              Le décès de sa petite soeur, conséquence de l’entêtement du père, 
              les événements politiques qui secouent cette région issue du partage 
              du Bengale en 1947, vont précipiter le retour de l’enfant chez lui 
              et la désintégration de la famille.
 Avec ce premier film, Tareque Masud s’inspire de sa propre enfance. 
              Il raconte avec intelligence et émotion un moment de l’histoire 
              de sa famille et de son pays qui deviendra en 1971 l’Etat indépendant 
              du Bangladesh, à la fin de la guerre indo-pakistanaise. Fin conteur, 
              il nous fait découvrir les méandres compliqués de cette guerre, 
              l’univers complexe du soufisme, les divergences face à l’interprétation 
              du Coran et le monde des Bahas, ces spectacles musicaux, où les 
              chanteurs font passer par la musique et le chant leur message mystique. 
              En un mot, il dénonce en douceur l’extrémisme à la fois politique 
              et religieux qui ne cesse d’opposer son peuple. Un très beau film, 
              émouvant et tendre parce que vu à travers le regard de l’enfance. 
               Lien: www.mk2.com/oiseau_argile/index.html
 
 
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