MON
PETIT DOIGT M'A DIT
Article
publié dans la Lettre n° 242
MON PETIT DOIGT M’A DIT. Film français
de Pascal Thomas avec Catherine Frot, André Dussollier, Geneviève
Bujold, Laurent Terzieff, Valérie Kaprisky, Bernard Verley, Pierre
Lescure, Sarah Biasini (2004-couleurs-1h45).
A l’image de leur prénom, Bélisaire et Prudence Beresford forment
le couple le plus atypique qui soit. Lui, après avoir passé trente
ans aux renseignements généraux, s’occupe de la préservation des
mers, mais a gardé un pied dans la maison. Elle, est loin d’être
la prudence faite femme. Tout est sujet à interrogation et à enquête.
Prudence est à son affaire lorsqu’ils rendent visite à Ada, la vieille
tante de Bélisaire, dans la maison de retraite cossue « le Coteau
ensoleillé ». Ada, un vieux chameau, reçoit très mal cette nièce
par alliance. Prudence se réfugie au salon où elle fait la connaissance
d’une pensionnaire, Rose Evangelista, qui lui tient des propos déraisonnés
mais qui lui donnent à penser. Après le décès subit de la tante
Ada, puis le passage de vie à trépas inattendu d’une autre pensionnaire,
et la disparition soudaine de Rose, Prudence, dont le flair est
infaillible, soupçonne un drame. C’est alors que débarquent au logis
avec famille et bagages pour un temps indéterminé, fille, gendre
et petits-fils. Bélisaire s’absente pour son travail. Prudence décide
de partir à la recherche de Rose qu’elle croit en danger. Son seul
indice, un tableau légué par Ada représentant une demeure qui lui
évoque quelque chose. Derrière l’apparence paisible du Coteau
ensoleillé se trame une obscure affaire et elle veut en avoir
le coeur net.
En adaptant pour le grand écran le roman d’Agatha Christie, Pascal
Thomas réalise avec finesse une comédie réjouissante et sans prétention.
Un peu à la manière d’un Jean-Pierre Mocky anticlérical et antimilitariste,
il égratigne certaines classes de notre société, sociales et professionnelles
avec humour et légèreté, tout en ajoutant quelques clichés pris
au cinéma. Les dialogues savoureux et les situations rocambolesques
sont exploités par une pléiade de personnages originaux dont tous
les rôles, loin d’être secondaires, sont tenus par des comédiens
chevronnés. André Dussollier interprète avec bonheur un Bélisaire
dépassé par sa femme tandis que Catherine Frot nage comme un poisson
dans l’eau dans un rôle qui lui sied à ravir. Lien : www.1000films.com/films/monpetitdoigt.
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